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Critique de Charybde2


Après le fantastique voyage des "Barbares", un bien sombre retour à Terrèbre...

Paraissant ces jours-ci, ce troisième opus de la redécouverte de Jacques Abeille menée de main de maître par les éditions Attila ramène le narrateur à Terrèbre, après la disparition des barbares. Il ne s'agit plus cette fois des fiévreuses et souvent enivrantes découvertes des deux tomes précédents : replongeant dans l'atmosphère citadine plus étouffante du "Veilleur de jour" (toujours disponible chez Ginkgo), le héros mesurera avec nous, tragiquement, où se situe vraiment la barbarie...

"Comme l'inachèvement eût été pour ainsi dire parfait s'il s'était produit en toute modestie, après que j'eus décrit le divorce de Félix, sur la coulée laiteuse de la route sinuant entre les masses noires des buissons et des haies. L'ombre était si proche et si ouverte cette blancheur nocturne. Cela n'eut pas lieu et me voilà déjà aux portes de Terrèbre, ayant perdu tous mes amis et contraint, si je veux échapper au vide du temps, de poursuivre une narration où ne se donneront plus cours que la prose du monde et la bêtise humaine. La bêtise citoyenne, la barbarie, la vraie."

Si les intrications raffinées et le style précis et enchanteur évoquent toujours autant Gracq et Jünger, c'est nettement l'ombre atroce du Kafka le plus noir qui remplace ici celle, exaltée par les espaces à parcourir, de Saint-John Perse, pour ce nécessaire retour au réel...
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