IBRAHIM (au public). Avant on était copains
ARTHUR (au public). C’est vrai
On était des copains
IBRAHIM. Mais juste copains
ARTHUR. Sans plus
IBRAHIM. On jouait ensemble
ARTHUR. On rigolait
IBRAHIM. On s’amusaIt
ARTHUR. on délirait
J'aime regarder comment tu remplis les cahiers.
Même si on comprends pas.
On peut trouver ça beau.
Je trouve que c'est encore plus beau parce que je comprends pas.
Tes mathématiques c'est ma poésie à moi.
Au début, il voulait pas parler.
Il était comme un zotiste dans sa bulle.
Mais à chaque récré, je le suivais et je restais à côté de lui.
J'avais pas envie de jouer avec les autres.
C'est pas pareil.
Des fois, les autres de l'école nous regardaient à pas jouer ensemble.
Muets.
Ils nous trouvaient trop zibar les autres.
Ils pensaient qu'on avait inventé un nouveau jeu.
Trop ils sont cons les autres.
Ils savent pas voir qu'on faisait pas semblant.
Et Ibrahim, il en a eu marre.
ARTHUR. Alors pourquoi tu ne veux pas que je devienne un Arabe ?
LA MERE. Parce que tu es Français.
Il faut naitre arabe.
C'est trop tard pour toi.
Il aurait fallu que moi ou ton père soyons arabes.
ARTHUR. Peut-Être que si tu deviens arabe.
Je pourrais l'être ensuite.