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Critique de Marti94


Je suis enchantée par la lecture de cette biographie illustrée de nombreuses photos en noir et blanc.
C'est un très beau livre cadeau qui a été écrit par Laure Adler à l'occasion du 20ème anniversaire de la disparition de Charlotte Perriand, connue (mais pas assez) pour être l'une des personnalités phare du monde du design du 20e siècle, notamment parce qu'elle a travaillé avec Le Corbusier. Mais c'est d'abord une pionnière de la modernité et une femme libre, ce qui était difficilement acceptable dans un monde où la création était encore réservée aux hommes. Et le Corbusier à souvent signé à sa place !
Pourtant, elle dit qu'elle n'est pas architecte ni designeuse mais peut-être inventeuse ou femme de l'art. Ce qui est certain, c'est que Charlotte Perriand incarne l'invention d'un nouvel art de vivre dans toute sa puissance d'inventrice, de bricoleuse et de penseuse de l'avenir. C'était aussi une femme engagée, une grande sportive et une voyageuse qui a vécu plusieurs années au Japon et s'en aspira.

On lui doit, entre autres, le bar cuisine qu'elle créé en 1927, des systèmes de rangement qui permettent de gagner du temps en 1929 mais aussi la cité du refuge de l'armée du salut en 1933 et la station de ski des Arcs 1600 et 1800 dans les années 60. C'est une visionnaire notamment avec ses toits-terrasses végétalisés et ses meubles réduits à leurs fonctionnalités pour dégager des surfaces (cinquante ans avant tout le monde, elle a inventé le loft).
Son opinion est que l'art est dans tout, l'art est partout dans les formes, il suffit de savoir ouvrir les yeux quand on se promène dans une forêt ou sur une plage, des morceaux de bois ou des galets peuvent-être des oeuvres d'art.
Dans les années 1930, elle photographie beaucoup et utilise son appareil comme un carnet de notes. Sa complicité très forte avec Fernand Léger l'encouragea à rechercher ce qu'on nomme "l'art brut".

Je ne suis pas surprise que Laure Adler fasse le parallèle avec Agnès Varda. D'ailleurs toutes deux ont un sens comment du beau et on exalté l'art des graffitis. Elles ont passé leur temps à cadrer le monde avec leur appareil photos. Toutes deux modestes, travailleuses, ont oeuvré pour le bien-être commun, pour que la vie reste un bien commun, pour que le tissu social résiste aux déchirures, pour que notre regard s'agrandisse.


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