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Critique de ahasverus


Laure Adler est une femme de la génération Mitterand. En mai 1981, Place de la République, elle chante sous une pluie battante "Mitterand, du soleil !", attendant de lui "qu'il puisse changer la vie".

En janvier 1996, elle se fond dans la foule de la Place de la Bastille, avec le sentiment que "quelque chose se terminait". Tonton était mort. "On continuait d'avoir besoin d'être ensemble et c'était la solitude."

Sa relation avec Catherine Langeais, La place de son épouse Danielle et de Anne Pingeon, ses rapports aux astrologues, à Vichy, son évasion d'un camp de prisonniers, l'attentat de l'observatoire, son voyage à Sarajevo, les suicides de Bérégovoy et de de Grossouvre, les écoutes de l'Elysées, l'abolition de la peine de mort, les radios libres, les grands travaux, Latché, Coluche, Jean d'Ormesson, Marchais, Giscard, Rocard, Chirac ou Fabius... C'est à travers 176 journées particulières que celle qui fut sa conseillère à la culture de 1989 à 1993 a choisi de nous dévoiler François Mitterand. L'emploi du présent, et le parti pris de Laure Adler de ne pas "remplir les vides de l'existence", permettent des récits nerveux s'articulant en chapitres courts pour nous faire avaler sans qu'on s'en aperçoive ces 540 pages.

C'est un livre bien écrit, qui permet de mieux voir le fonctionnement et la vie de ce personnage énigmatique , qui pensait qu'il fallait "garder une part de secret pour exister".

Ce lettré romanesque entrait à l'hôpital du Val de Grace en 1981 sous le nom d'un certain Monsieur Blot, comme ce personnage élu Français Moyen de l'Année dans le livre de Pierre Daninos. Il choisit de revoir Venise et l'Egypte avant de terminer sa vie. "Les morts ne demandent pas qu'on les pleure, disait-il. Ils demandent qu'on les continue. " C'est ce que fait Laure Adler dans ce livre qui, s'il ne révèle pas d'autre secret inédit que la pensée du chef de l'Etat de démissionner au moment de l'invasion du Koweit par l'Irak, n'en demeure pas moins une excellente biographie sélective d'un homme hors du commun qui voulut être pape ou président.
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