Nous vivons une époque où nous maltraitons la nature, et continuons à l'appeler au secours.
Je nage dans « la nuit »…
Je nage dans « la nuit », le plus grand des océans.
J’entends les sirènes, vois glisser les canards à la surface de l’eau ;
réflexions profondes. L’eau suit les canards sans jamais s’arrêter.
Ce sont les cœurs qui s’arrêtent, pas les flots, pas les rivières.
Les sons font taire le langage ordinaire, l’endorment. La musique
est la vibration du temps lui-même en une poussée ininterrompue,
ma modulation de la pensée, la face cachée de la lune, rendant le
temps inévitable.
(...)
Les oiseaux volent, et ne laissent pas de trace.
Enfant, j'ai été trouvée dans un panier, dit-on, plein de roses, et avec des rubans. Nulle mention des épines.
Les gens respirent fort entre le vieux cauchemar et la monotonie du jour. Une simple question peut faire monter la température de la réalité.
Comment rejeter les platanes centenaires…
Comment rejeter les platanes centenaires ? Ils murmurent durant
leur reprise printanière, en cette semaine sainte qui me dit que je
ne ressusciterai pas, moi, pas comme eux.
Le paradis, ce doit être rasoir, à moins que ce ne soit encore un
jardin. La solitude ne fait pas penser mieux. Hélas. Elle peut rendre
l’air plus épais ; ça oui, elle peut.
...
Si vous deviez choisir entre le Mississipi et votre voisin, ne vous prononceriez-vous pas plutôt pour la survie du grand fleuve ? Moi, si.
Étrangement, ce qui était…
Étrangement, ce qui était il y a quelques heures une réalité cotonneuse,
devient un doux, long fleuve argenté englobant tout ; sa lumière circule.
Maintenant, c’est un abandon à la mer, même si, par inadvertance,
quelque énergie subsiste. Il n’y a pas d’orages sur les dolines, mais
des marées, oui, d’immenses marées, qui ne se hâtent jamais.
…
Les pluies retournent au son de leurs origines…
Les pluies retournent au son de leurs origines quand la nuit
commence à s’étendre ; dans les terres, la nuit est aussi longue
que les avenues désertes d’une ville,
ou le chemin vers les galaxies lointaines. Les animaux ressentent
la désorientation.
Les pensées sont métalliques et fondent dans l’eau salée. Leur
fréquence augmente la mélancolie, l’omniprésente mélancolie ;
Le sens est éphémère.