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Critique de migdal


Comment raconter l'histoire d'une famille sans histoire, qui se retrouve chaque été au bout du Finistère, au nord de Brest, dans la maison acquise par le grand-père, officier de marine ayant toujours porté de son vivant costume et cravate ?

Autour de la grand-mère, bientôt centenaire, les enfants désormais retraités gèrent l'intendance et accueillent « ceux qui reviennent de loin » pour partager souvenirs et nouvelles, entourés d'adolescents ou de jeunes adultes, plus ou moins fidèles, comme l'auteur, à ces traditionnelles retrouvailles, pour découvrir les nouvelles « pièces rapportées » et la jeune génération et replonger ainsi dans les souvenirs heureux de l'enfance.

Loin du monde et de ses tracas, dans un microcosme sans télévision, sans ordinateurs, la vie s'écoule sans histoire entre plage et jardin.

Mis à part Catherine et François, l'oncle bricoleur, les membre de cette famille restent anonymes. Dans le voisinage Anne revient souvent sous la plume du romancier et, progressivement, Jean, un enfant accapare son attention puis son affection.

Comment me demandez vous, charmer un lecteur sans une histoire (un scénario) et sans héros ?

En lui racontant sa propre histoire, en rafraichissant ses souvenirs, en lui révélant la faune et la flore, en lui faisant entendre le vent, la mer, la pluie, en le laissant écouter les papotages et les médisances qui alimentent les propos quotidiens de toute communauté, car l'écrivain est doté de capteurs sensoriels affutés et une odeur, un frémissement, un murmure, une ombre encrent sa plume et donnent naissance à des phrases superbement écrites, dans une langue riche qui maitrise parfaitement la concordance des temps (ce qui devient rarissime en notre siècle).

Ce sont nos enfances, nos adolescences, nos vacances, qui revivent pour notre plus grand bonheur.

Au fil des chapitres je revis ma jeunesse, je revois nos enfants, je retrouve nos petits enfants assis dans la librairie Dialogues à Brest au rayon BD et je finis par avoir l'impression d'être adopté par cette grande famille.

Merci Pierre Adrian pour cette belle soirée que cet ouvrage offre en nous ramenant dans le pays de Léon.

La Bretagne n'est pas seulement belle, elle est unique. Brest est la porte du Ciel !
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