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Critique de BandiFuyons


Texte fluide et musical syncopé écrit en 1939. Un carnet de route qui est de la poésie rapide. le rythme de la beat generation avant l'heure. L'incipit de James Agee décrit le regard fade des gens qui prennent des stupéfiants. Leur "torpeur hébétée". Comme ces soldats en stress post-traumatique qui peuplent les jardins des hôpitaux anglais. Cela rappelle l'angry fix d'Allen Ginsberg. Comme une gigantesque fresque, on suit par détails, l'élan de Brooklyn, les Chevrolets et les façades. Les jeux d'enfants et le graffitis de Williamsburg "Dominik dit qu'il va baiser Fanny" ou " La dame de cette maison est cinglée". Dans le flux des mouvements de la ville, quelques pauses : une scène au cinéma où des adolescents dragueurs se taisent devant la naissance d'un poulain ; un arrêt au zoo, où après les humains et les rues, James Agee décrit dans un traitement égal, les animaux. Certains mieux adaptés que d'autres. "L'ours pleure encore : c'est le cri d'un bébé oublié dans le grenier d'une maison abandonnée".
Agee saisit l'essence d'un Brooklyn qui n'est déjà plus, celui d'un temps donné, déjà révolu. Même si je suis persuadée qu'en restant dans ce parc verdoyant, près des animaux en cage et des humains dans leurs foyers trop petits, s'élève toujours cette "lamentation sauvage, inépuisable, qui vous glace le fond du coeur".
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