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Citations sur Paul Gauguin : Une vie (18)

Qu’y a-t-il de plus cruel pour un créateur que l’indifférence ?
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Le rêve de Gauguin, c’est notre rêve à tous : qui n’a pas rêvé des îles de lumière, loin de l’Europe embrumée ? Qui n’a pas été tenté de faire taire le vacarme du monde, de retrouver en soi l’indigène que la civilisation a étouffé et de crier comme lui : « je suis un sauvage » ?
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« Mauvais Français. » Ce jugement colle à la peau de Gauguin aujourd’hui encore. Les Français et les missionnaires ont réussi à convaincre les Polynésiens de la perfidie de Gauguin. Dans ces coins reculés des colonies, le pouvoir est détenu par des personnages corrompus, des potentats locaux autoproclamés qui n’hésitent pas à outrepasser leurs droits et leur fonction pour développer leurs richesses et leurs privilèges. Aux colonies, il ne fait pas bon être du côté des indigènes.
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Gauguin avait cent ans d’avance quand il dénonçait la déculturation à l’œuvre aux Marquises : « Les missionnaires ont considéré que de sculpter, décorer, c’était le fétichisme, c’était offenser le Dieu des chrétiens. Tout est là, et les malheureux se sont soumis. La nouvelle génération, depuis le berceau, chante dans un français incompréhensible les cantiques, récite le catéchisme. Si une jeune fille ayant cueilli des fleurs fait artistiquement une jolie couronne et la met sur la tête, Monseigneur se fâche ! Bientôt le Marquisien sera incapable de monter à un cocotier, incapable d’aller dans la montagne chercher les bananes sauvages qui peuvent le nourrir. L’enfant, retenu à l’école, privé d’exercices corporels, le corps (histoire de décence) toujours vêtu, devient délicat, incapable de supporter la nuit dans la montagne. Ils commencent à porter tous des souliers, et leurs pieds, désormais fragiles, ne pourront courir dans les rudes sentiers, traverser les torrents sur les cailloux. Ainsi nous assistons à ce triste spectacle qui est l’extinction de la race en grande partie poitrinaire, les reins inféconds et les ovaires détruits par le mercure. »
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En 1901, la situation des Marquises est en réalité loin d’être aussi idyllique que la perçoit Gauguin au premier abord. Les Marquisiens se meurent, décimés par les épidémies, l’alcool, l’opium introduit par les coolies chinois qui travaillent dans les plantations de café. Mais ce qui tue les insulaires plus que tout, c’est la destruction de leur culture, leurs lieux de culte profanés, leurs dieux bafoués, leurs danses, leurs chants, leur langue interdits par des missionnaires pétris de bonnes intentions : n’ont-ils pas donné leur vie pour sauver ces sauvages en leur apportant la religion catholique ?
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Au printemps 1903, tandis que Gauguin se meurt aux Marquises, Jack London publie The Call of the Wild. Wild. Sauvage. Oviri en tahitien. Gauguin veut retrouver ce qui lui semble être la pureté originelle de l’homme, ce « charme pesant et muet de la sauvagerie » décrit par Joseph Conrad. L’homme véritable, non pollué par la morale, l’éducation chrétienne, les règles de la société occidentale. S’alléger de tous ces carcans, c’est l’éternelle quête des rêveurs, convaincus qu’on ne peut être libre que loin et seul.
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Entrevoir un bonheur, n’est-ce pas un avant-goût du nirvana ?
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La société occidentale corsetée dans les préjugés bourgeois qui prévalent en cette fin du XIXe siècle découvre l’exotisme à travers ses colonies. Des hommes ventrus affichent la satisfaction et l’opulence que leur donnent les succès de la révolution industrielle, les fortunes faciles faites en Afrique, au Tonkin et en Amérique. Les femmes promènent leurs crinolines et leurs chapeaux à plumes d’autruche sur les grands boulevards.
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Pour un enfant de 7 ans qui n'a connu que les grands espaces du Pérou entre Pacifique et Cordillère, on imagine le choc de se retrouver en pension à Orléans. Se remet-on de la privation de lumière?
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Pour tous ceux qui arrivent par la mer, le premier contact avec les Marquises est un émerveillement. Tout d’un coup : la vie après le désert océanique, le relief après la platitude de l’horizon, le vert après le bleu, les arbres, les fleurs, les fruits, les parfums vous emportent dans une douce euphorie. Paul reste médusé devant le spectacle qui s’offre à lui. La beauté espérée, offerte. « La première impression reste toujours unique. Le premier amour, le premier soleil, le premier contact avec une île des mers du Sud, sont des souvenirs à part, et ont ému en nous une sorte de virginité des sens. »
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