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Citations sur Paul Gauguin : Une vie (18)

Loin de Papeete, ville bruyante et poussiéreuse, envahie de soldats et de colons, Gauguin trouve la paix à Mataeia, entre ciel et corail. Il sent sa peau d’occidental stressé se décoller peu à peu et laisser la place à un homme neuf : « La civilisation s’en va petit à petit de moi. Je commence à penser simplement, à n’avoir que peu de haine pour mon prochain – mieux, à l’aimer. J’ai toutes les jouissances de la vie libre, animale et humaine. J’échappe au factice, j’entre dans la nature avec la certitude d’un lendemain pareil au jour présent, aussi libre, aussi beau, la paix descend en moi.
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Les religieux inculquent la haine du corps, la honte de la culture indigène. Un massacre culturel dont les Marquisiens mettront cent ans à se remettre. Aujourd’hui encore, aucune femme ne se montre en maillot de bain sur la plage, et les rares baigneuses entrent dans l’eau tout habillées.
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La danse et le chant, accompagnés seulement de pahus, ces grands tambours qui expriment l’âme du peuple maori : c’est l’activité à laquelle tous les Marquisiens participent, enfants et vieillards. Les enfants dansent dès qu’ils savent tenir debout, et il n’est pas rare de voir des femmes très âgées retrouver la souplesse de leur jeunesse dès qu’il s’agit de danser – une danse puissamment érotique, que les premiers missionnaires interdirent. La danse polynésienne, tour à tour aérienne avec le hakamanu, la danse de l’oiseau, ou terrienne avec le haka et la danse du cochon, est tournée vers la séduction, l’exaltation du corps, la suggestion érotique. Les danseurs expriment avec leur corps l’énergie de la vie. Leur peau est vibration, leur mouvement est grâce, leur visage est joie. Le désespoir de ne plus danser hantera pendant de longues années le peuple marquisien.
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Les visiteurs pensaient voir des cocotiers, des lagons, des plages de corail, des vahinés lascives et complaisantes. Ils découvrent stupéfaits la nature prolifique et l’âpre beauté du peuple polynésien, qui se mêlent sur les toiles en une étrange alchimie : une réalité polynésienne reconstruite par l’artiste, une île vue à travers le regard de Gauguin, essentiellement féminine dont les hommes sont quasi absents, une île peuplée d’esprits et de statues monstrueuses.
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Les déchirements de ce couple dont nous sommes témoins par leur correspondance sont pathétiques : qu’y a-t-il de pire pour Mette que les promesses non tenues de l’homme qu’elle a longtemps et ardemment aimé ? Qu’y a-t-il de pire pour Paul que le mépris de sa femme pour ce qui est l’essence même de son existence : sa peinture ?
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Cette condamnation a quelque chose de pathétique : elle ruine ses efforts pour défendre les indigènes et leur culture mais discrédite son combat bien au-delà de sa mort. Elle a pour but aussi de faire comprendre aux Marquisiens qu’il n’est pas bon de se rebeller contre la loi et la religion. L’échec de Gauguin les condamnera eux aussi à la soumission et au silence pendant près de quatre-vingt ans : ce n’est qu’au début des années 1980 que les Marquisiens relèveront la tête, reprendront confiance en eux-mêmes et retrouveront, timidement au début, l’envie d’exprimer leur culture.
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Des îles, il en a vu des milliers, mais celles-là ne ressemblent à aucunes autres : des cathédrales de basalte noir dressées vers le ciel à plus de mille mètres d’altitude, auréolées de la lumière dorée du couchant, des pics d’où jaillissent des cascades. Des chevaux sauvages galopent au bord des falaises. Cette émotion, ces couleurs, Paul les cherche depuis cinquante ans. Il comprend aux portes de Hiva Oa que sa vie à Tahiti n’était qu’une douloureuse illusion.
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L’abondante correspondance de Paul à Mette nous donne à voir le drame de ce couple passionné : elle a cinq enfants qu’elle élève seule, sans argent. Le centre de sa vie à lui, c’est sa peinture, que personne ne comprend, dont personne ne veut. Pauvre, errant depuis toujours, sans père, sans mère, sans axe, hyperactif et paranoïaque, passant de l’exaltation à la déprime, il est aujourd’hui séparé de ses enfants qu’il adore. Sans doute diagnostiquerait-on aujourd’hui un tempérament maniaco-dépressif.
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