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Critique de Litteraflure


« Molto carino », voilà ce qu'on dirait en italien, à la lecture de ce délicieux roman qui s'est emparé du sujet des migrants tout en évitant une débauche de bons sentiments. Les migrants, ce sont « les envahisseurs », des familles rejetées par la mer, échouées dans ce village que la jeunesse a déserté depuis longtemps. On y pourrit à l'ombre des arbres secs, on y tombe en morceau comme les tuiles de ces bâtisses que personne n'a envie de restaurer. On paresse, on attend le déluge : « (…) Nous les Sardes, nous sommes incapables de rébellion et à cause de nos rivalités mesquines, l'île est toujours aux mains des spéculateurs étrangers ».
Saïd et Naïma ne sont pas venus pour investir. Ce coin paumé les dégoûte : c'est donc ça l'Europe pour laquelle ils ont failli mourir ? La rencontre se fait sur fond de malentendus, les suspicions grandissent et les clans se forment, ceux qui se renferment et ceux qui ouvrent leur porte – l'histoire des communautés humaines, en somme. Car les villageoises s'attachent : « l'arrivée des envahisseurs nous avait changées : nous avions besoin d'horizons plus vastes et les collines alentour, malgré leurs courbes douces, nous firent soudain l'effet de murailles ».
Milena Angus signe un conte moderne sur cette faculté d'embrasser l'altérité qui fait défaut à nos sociétés modernes. Décidément, les auteurs sardes me ravissent ; j'avais passé de bons moments avec Marcello Fois, Michela Murgia et Salvatore Niffoi.
« Adesso, un sogno ; Milena, se mi leggi ! » Il y aurait un roman magnifique à écrire sur les familles du sud-ouest de la Sardaigne qui se sont enrichies après la guerre avec les mines d'argent. Leur ascension, leur décadence… un sujet passionnant. Votre prochain livre ?
Bilan : 🌹🌹
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