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Critique de Cigale17


La narratrice, Rama Ahmad, raconte à la première personne sa vie de petite fille en Arabie Saoudite, la prise de conscience de l'oppression des femmes, ses doutes envers sa religion et son évasion de ce monde oppressant, comme l'annonce le sous-titre. le récit se compose d'un prologue, de 13 chapitres ; d'un épilogue et des remerciements. Il est dédié à son père et à ceux qui veulent changer de vie.

Le prologue dévoile que l'évasion de Rana a réussi et que les ponts avec son père n'ont pas été coupés puisqu'elle le joint au téléphone. Reste à savoir comment elle est arrivée en Allemagne, à Cologne, et ce qui l'a amenée si loin de Riyad…

Enfant, Rana vit en Arabie saoudite pendant l'année et passe les grandes vacances à Damas, en Syrie, où vivent ses grands-parents. Sa vie est celle d'une petite fille de la classe moyenne, curieuse et douée, pour laquelle les cinq prières quotidiennes entrecoupent la lecture de mangas, le jeu avec des poupées Barbie et autres distractions qu'on pourrait qualifier d'occidentales. Elle adore son père dont elle attend le retour du travail avec une grande impatience. On lui imposera pourtant le voile à 10 ans !

Rien ne lui sera épargné : la confiscation de son jouet préféré quand elle est enfant, plus tard les attouchements de certains de ses proches, un mariage arrangé, la cohabitation avec sa belle-famille, etc. On la suivra dans son évolution, on partagera ses doutes et sa révolte, on prendra parti pour elle, et on l'accompagnera dans son périple, tout en sachant déjà qu'elle va s'en sortir grâce à son courage et à sa détermination.

Que dire qui n'ait pas déjà été dit sur ce genre d'ouvrages ? Oui, la condition des femmes dans les pays islamiques est épouvantable, sans doute plus encore en Arabie Saoudite qu'ailleurs. Oui, leur état d'éternelles mineures est révoltant. Oui, le courage qu'il a fallu à cette jeune femme est admirable et ses capacités de résilience dépassent l'entendement. Oui, j'ai appris certaines choses que je ne savais pas et qui m'ont hérissée, révoltée, enragée. Oui, le réseau d'entraide auquel Rana a eu recours l'a magnifiquement appuyée. Oui, les réseaux sociaux sont capables du pire et du meilleur. Oui, les témoignages comme celui-ci laissent un goût amer et provoquent un profond découragement devant la bêtise humaine... Mais ils abondent, et il faudra un vrai talent littéraire (ou autre) pour que l'un d'entre eux sorte de nouveau du lot, comme le Persépolis de Marjane Satrapi.

Merci au Grand Prix des Lectrices de Elle et aux éditions Globe
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