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EAN : 9782844142405
365 pages
L'Association (23/05/2007)
4.52/5   2514 notes
Résumé :
A L’Association, on n’aime pas beaucoup le terme d’intégrale, alors on ne va pas en plus l’écrire sur le livre (certains n’hésitent pas). On préfère parler de monovolume (on ne l’écrira pas dessus non plus). Bref, ce livre rassemble les quatre volumes du Persepolis de Marjane Satrapi. On ne fera pas non plus le visuel de la couverture avec l’affiche du film, comme cela se pratique dans ces cas-là. Car il y a bel et bien un long-métrage d’animation de Persepolis qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (178) Voir plus Ajouter une critique
4,52

sur 2514 notes
J'ai d'abord vu le film, puis j'ai lu le livre. Rarement une adaptation a été si proche de l'oeuvre originale : le livre épatant a donné naissance à un film épatant. Quel talent ! J'ai adoré le ton décalé de Marjane Satrapi, son autodérision, sa lucidité, son humour, son ironie. Ses souvenirs d'enfance et d'adolescence en Iran pendant la révolution, la guerre Iran-Irak puis en Autriche et lors de son retour sont criants de naturel et de vérité. On découvre l'Iran à travers son regard acéré mais distancié, c'est ce qui lui donne toute sa valeur et sa crédibilité. A lire et à voir absolument.
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J'ai réussi il y a peu de temps à me procurer un exemplaire de ce roman graphique qu'il me tardait de découvrir, et une fois n'est pas coutume, en anglais s'il vous plaît, ça change, même si cette oeuvre a été écrite en français évidemment, mais bon ayant déjà vu la version animée en français, ça ne me dérangeait pas de varier un petit peu, d'autant que le vocabulaire traduit dans la langue de Shakespeare y est assez simple.
Avec Persépolis, Marjane Satrapi nous donne son point de vue de témoin privilégié de l'Iran des années 70, 80 et 90. On découvre ce pays, si particulier vu de notre petit monde occidental, avec un humour et une prise de conscience toute personnelle à Marjane Satrapi qui nous fait vivre les événements de l'intérieur : c'est cela tout l'intérêt du témoignage par rapport à un récit historique, il nous fait vivre les choses du point de vue de ceux qui l'ont vécu et non de ceux qui en ont juste entendu parler ou se sont renseignés à son propos. Là, nous vivons les choses de la manière la plus quotidienne et fatidique qui soit, et c'est même assez cru parfois, ce qui n'enlève rien au talent de Marjane Satrapi. À force de se parler à elle-même ou de discuter avec son « ami », comme elle appelle Dieu, l'auteur brise même parfois le quatrième mur ce qui participe des petits effets humoristiques censés alléger les propos du récit bien chargé en émotions.
Un récit tantôt triste, tantôt drôle donc, qui m'a paru trop lourd pour ce que ça raconte, notamment le long séjour en Autriche qui est pour moi totalement hors-sujet (dans la troisième des quatre grandes parties, ce sont davantage les considérations d'une adolescente comme chez nous finalement) par rapport à l'intérêt évident de voir, du point de vue d'une petite fille, se former un régime totalitariste encore palpable de nos jours.

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Un roman graphique en noir et blanc, une autobiographie en noir et blanc...Un chef d'oeuvre en noir et blanc!

Noir comme le voile, noir comme la mise sous le boisseau d'une fille toute pétillante, vive, drôle, qui, parce qu'elle est femme dans un Iran islamisé, se voit obligée de se cacher puis de s'exiler, noir comme l'exil, noir comme la tristesse d'être étrangère et ado en Autriche, noir c'est noir - comme la drogue et ses fausses promesses d'évasion, noir comme le retour dans un Iran méconnaissable, noir comme le deuil, comme les grands-parents disparus, comme la grand'mère morphinomane et coquette, si proche, si fraternelle, si extraordinairement vivante encore après sa mort..

Blanc comme la famille émancipée, le père et la mère, intellectuels ouverts, prêts à tous les sacrifices pour voir leur fille grandir en liberté, blanc comme les jeux insolents de l'enfance, blanc comme Eye of the Tiger chanté et dansé comme un hymne sauvage contre toutes les burqas du monde, blanc comme les fleurs de jasmin dont la grand'mère parfume son décolleté, blanc comme les conversations oniriques avec un Dieu barbu et paternel qui pendant quelques années écoute et console la petite Marjane, avant qu'elle ne l'envoie promener définitivement pour cause de rupture de contrat, blanc comme l'oncle tant aimé qui sait encore dire son amour amour à sa petite nièce avant de disparaître dans les geôles du shah...

Noir et blanc, blanc et noir...

Comme le film formidable et si fidèle au livre dont il est l'adaptation.

Noir comme l'encre, blanc comme le vide.

Marjane se vide de tous ses souvenirs, les sombres et les lumineux, et les confie à la blancheur de sa page pour qu'ils s'inscrivent, noir sur blanc, dans notre mémoire à nous.

Mission accomplie.

Inoubliable autobiographie en noir majeur et blanc mineur.
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Marjane Satrapi, Shéhérazade de la bande dessinée?
Son ouvrage, Persépolis est une biographie relatant son enfance, son adolescence et son parcours de jeune femme jusqu'à son départ définitif d'Iran en septembre 1994.
La jeune Marjane est née dans une famille bourgeoise et éclairée de Téhéran. Ses parents, après la chute du Shah, l'envoient étudier en Autriche pour faire d'elle une jeune fille émancipée. Elle nous raconte sans faux semblants son parcours chaotique en Autriche où loin des siens, elle perd pied et se réfugie dans les paradis artificiels.Son retour dans sa patrie, lui permet de refaire surface mais lui demande des adaptations dignes du grand écart: le pays a tellement changé sous la coupe des frères musulmans!
Le contexte historique est croqué avec une précision d'orfèvre tout en se fondant dans la narration sans artifice.
C'est une leçon d'humanité et de courage pour toutes les femmes.
Quant au graphisme noir et blanc, très épuré, il retranscrit parfaitement le climat d'austérité, de répression et de fanatisme qui règne en Iran depuis la révolution.
Il me tarde de voir le film pour compléter ma lecture.
Fuir sa patrie peut être parfois un acte de bravoure: fuir pour mieux renaître, se réaliser...
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Quand je pense à Persépolis, c'est à la fois, pour moi, ce livre, le film et Marjane elle-même, vue en avant-première du film et si proche de son personnage.
J'ai d'abord découvert les livres tomes après tomes. Découvert est un petit mot, je devrais plutôt préciser: Dévoré.

Le livre commence fort: le Foulard. "Ca, c'est moi quand j'avais dix ans.
Et ça, c'est une photo de classe. Je suis assise à l'extrémité gauche, alors on ne me voit pas. de gauche à droite: Golnaz, Mashid, Narine, Minna"
La révolution.

La force de ce livre, ce n'est pas vraiment les dessins - Marjane Satrapi d'ailleurs ne se destinait pas du tout à cet art, mais s'y est mise par la force des choses, par la volonté avouée d'écrire sur cette partie de sa vie - mais celle de montrer quelque chose de neuf, quelque chose qu'on ne percevait pas de l'intérieur auparavant, dont on entendait parler dans les journaux, dont on recevait des images, des photos toujours les mêmes.
Bien sûr, son témoignage, parce que ç'en est un, est controversé, dans le sens où elle montre ici un certain milieu éclairé, communiste et aristocratique, loin de représenter la foule iranienne, mais il n'en reste pas moins que malgré tout, à travers sa propre histoire on retrouve celle de tout un peuple et en particulier de toute une jeunesse.
Marjane Satrapi n'hésite pas à appuyer les contradictions, les retournements de veste et ses propres actions parfois regrettables, parfois haïssables au nom d'une attitude de masse. Les situations sont souvent graves et pourtant elle y ajoute une petite note humoristique, pas toujours subtile d'ailleurs!

Je ne pourrais pas, maintenant, ne pas parler du film, qui complète parfaitement le livre. On n'y retrouve pas tout, et certains événements sont interprétés différemment, forcément. Je trouve personnellement les images magnifiques, très oniriques et très travaillées sour leur apparente simplicité. La voix de Chiara Mastroianni et celle de Danielle Darrieux pour la grand-mère sont parfaites.

Enfin, j'aime ce que j'ai vu de Marjane Satrapi elle-même, une sacrée femme pleine d'énergie qui a su puiser dans sa propre descente aux enfers la matière de ce roman graphique humoristique, triste, noir, plein de vitalité et sans concession, en particulier envers elle-même.
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Dans ta vie tu rencontreras beaucoup de cons. S'ils te blessent, dis-toi que c'est la bêtise qui les pousse à te faire du mal. Ca t'évitera de répondre à leur méchanceté. Car il n'y a rien de pire au monde que l'amertume et la vengeance.
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Comment se fait-il que moi, en tant que femme je ne puisse rien éprouver en regardant les messieurs moulés de partout mais qu'eux en tant qu'hommes puissent s'exciter sur mes cinq centimètres de cagoule en moins?
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Ce jour-là, j'appris une chose fondamentale: on ne peut s'apitoyer sur soi que quand nos malheurs sont encore soutenables...
Une fois cette limite franchie, le seul moyen de supporter l'insupportable, c'est d'en rire.
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"Dans la vie, tu rencontreras beaucoup de cons. S'ils te blessent, dis-toi que c'est la bêtise qui les pousse à te faire du mal. Ca t'évitera de répondre à leur méchanceté car il n'y a rien de pire au monde que l'amertume et la vengeance...Reste toujours digne et intègre à toi-même."

Conseil de la grand-mère :)
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"Le système éducatif ainsi que les propos des livres scolaires et universitaires sont décadents. Il faut revoir tout cela pour que nos jeunes ne s'éloignent pas du chemin de l'Islam. C'est pourquoi nous fermerons toutes les universités pour une durée limitée. Mieux vaut ne pas avoir d'étudiants du tout, que d'éduquer de futurs impérialistes."
Les universités furent donc fermées pendant deux ans.
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Videos de Marjane Satrapi (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marjane Satrapi
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'auteur Jean-Claude Mourlevat est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Né en 1964, Emmanuel Guibert fréquente les Arts Déco de Paris. En 1994, il fait deux rencontres importantes ; celle d'Alan Ingram Cope, un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale, retraité sur l'île de Ré, et celle de David B, qui l'introduit dans un cercle de jeunes auteurs cherchant à renouveler les pratiques de la bande dessinée. Il rejoint un atelier collectif que fréquentent Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi et bien d'autres, où il travaille pendant cinq ans. Sa collaboration avec la maison d'édition l'Association marque une évolution vers un style épuré au service des récits vécus de son ami Alan Cope. Dans cette série biographique, toujours en cours, on trouve La guerre d'Alan (3 volumes), L'enfance d'Alan et Martha & Alan. Il poursuit dans cette veine avec le Photographe (chez Dupuis), d'après des entretiens avec Didier Lefèvre, reporter-photographe en Afghanistan dans les années 1980. Cette trilogie, traduite en 20 langues, vaut à ses auteurs (Guibert-Lefèvre-Lemercier) des récompenses dans le monde entier. Puis il crée plusieurs séries ou albums uniques, notamment Sardine de l'espace (14 volumes) et Les Olives noires (3 volumes). Avec Marc Boutavant, autre camarade rencontré à l'atelier, il lance la série Ariol, chez Bayard, qui totalise à ce jour 20 volumes traduits en de nombreuses langues. Il crée également des chansons en partenariat avec le guitariste Dominique Cravic. Son intérêt pour la musique de jazz lui fait élaborer, avec le graphiste et producteur Philippe Ghielmetti, toutes les pochettes du label Vision Fugitive. En 2007, il est lauréat de la Villa Kujoyama. de cette récompense naîtra l'album Japonais en 2008, recueils de peintures, dessins et nouvelles. Avec un collectif d'amis auteurs, il visite des grottes préhistoriques ornées en France. de cette expérience naissent le volume collectif Rupestres chez Futuropolis et la réalisation de fresques pariétales dans une grotte du Parc Régional des Causses du Quercy. En 2017, il est lauréat du prix René Goscinny pour l'ensemble de son oeuvre de scénariste au festival d'Angoulême. Il mène depuis quinze ans une activité discontinue mais fidèle de visiteur hospitalier et a rejoint Christine Géricot à l'association Sur un lit de couleurs, qu'il vice-préside. Cette association installe et supervise des ateliers d'arts plastiques animés par des enseignants dans les hôpitaux en France. Emmanuel Guibert a reçu le Grand Prix de la ville d'Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par Arnaud Laporte, producteur chez France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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