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Critique de Heval


D'emblée, je l'avoue. Je n'aurais jamais lu ce livre s'il ne m'avait pas été offert par Agathe Ruga. Bien que féministe, je ne lis pas les essais du genre car il me semble ne rien y apprendre. Ils me laissent, tout au contraire, la désagréable sensation de toujours tourner en rond. Et je n'ai pas forcément tort de le croire car je n'ai rien découvert en lisant cet essai. Je n'ai pas été éblouie, étonnée, surprise par le propos. Il est assez convenu, assez classique pour la féministe que je suis. Il ne manque pas d'intérêt ; il brille par son intelligence, sa lucidité et sa clairvoyance mais il n'apporte rien de plus à ma connaissance du sujet. En revanche, et c'est là qu'il me plaît, il a un style et un ton que je trouve particulièrement rafraîchissant. Anne Akrich écrit avec une grâce et une élégance qui foudroie. Sa plume, pleine de finesse et de raffinement, se déploie avec légèreté et beauté quand soudain, boum, elle te pète à la figure. Ça ne sent pas bon, ça pue même mais elle montre ainsi au lecteur la face du monde qui est encore, pour les femmes, pleine de merdes. le contraste est saisissant, renversant. La plume distinguée révèle la boue dans laquelle patauge les merdeux qui contestent les revendications féministes. On se marre de l'effet, c'est drôle, caustique, piquant et ça fait du bien, énormément de bien. Son livre est comme un bonbon mentholé extra-rafraîchissant. Il te libère le nez que tu te bouches quand les antiféministes te lâchent des puanteurs ; il te refait les neurones que tu perds en te tapant la tête contre le mur quand tu entends les conneries antiféministes. Anne Akrich fait rire donc libère. Par l'absurde, elle vérifie la solidité des « arguments » versés par les réfractaires et, sans étonnement, ils ne tiennent pas. Ils s'écroulent. Elle les piétine. On s'en réjouie.

Cet essai appelle le rire, oui, mais il ne peut non plus se résumer à son hilarité. Il y a aussi chez lui, parfois, une tristesse qui se profile, un désarroi, une gravité qui interdit toute joie.

Ce livre est à l'image des combats menés par les féministes : une gravité qui, désespérée, se libère par le rire car c'est le ridicule et l'absurdité meurtrière du monde patriarcale qu'il s'agit toujours de dénoncer.
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