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EAN : 9782073044884
176 pages
Gallimard (14/03/2024)
3.52/5   48 notes
Résumé :
"Si l'on veut comprendre quand l'embrasement a commencé, il faut se souvenir que la cigarette responsable des flammes a été jetée, il y a plusieurs années, dans un trou. C'est d'ici que le grand incendie du début du XXIᵉ siècle est parti. Du sexe des femmes. C'est de cette tranchée même que nos contes de guerre et de vengeance se racontent désormais. Encore faudrait-il les écouter."Dans ce livre iconoclaste, l'autrice dit tout haut, avec une audace rare, ce qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Sur un sujet aussi méconnu qu'abordé de tous temps, les affres du désir féminin, Anne Akrich interpelle le lecteur en montrant l'absurdité de certaines situations, dominées par un patriarcat réfractaire à tout progrès.

C'est l'histoire d'une femme, motivée par la rage, qui demande réparation pour son sexe, et cherche à se sauver de la vision masculine, forcément tronquée et réductrice

Ce texte est puissamment drôle, cru et critique, corrosif, cinglant, radical, il raconte en utilisant des termes crus ce qu'est, dans notre société et notre monde contemporain, le quotidien d'une personne née dans un corps assignée « femme ».

Il dit ce corps de la femme, le rapport au sexe, au genre, à la société, aux hommes.

L'autrice analyse tout ce qui fait la sexualité de la femme avec une lucidité très frappante : le sexe, la maternité le viol, , la zone grise , le tout saupoudré d' humour et de dérision.

C'est cet humour évidemment salvateur qui lui permet de traiter ces sujets graves, comme le foudroyant récit du viol de sa petite soeur).

Une lecture uppercut qui s'intègre parfaitement dans le contexte actuel de libération de la parole féminine !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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D'emblée, je l'avoue. Je n'aurais jamais lu ce livre s'il ne m'avait pas été offert par Agathe Ruga. Bien que féministe, je ne lis pas les essais du genre car il me semble ne rien y apprendre. Ils me laissent, tout au contraire, la désagréable sensation de toujours tourner en rond. Et je n'ai pas forcément tort de le croire car je n'ai rien découvert en lisant cet essai. Je n'ai pas été éblouie, étonnée, surprise par le propos. Il est assez convenu, assez classique pour la féministe que je suis. Il ne manque pas d'intérêt ; il brille par son intelligence, sa lucidité et sa clairvoyance mais il n'apporte rien de plus à ma connaissance du sujet. En revanche, et c'est là qu'il me plaît, il a un style et un ton que je trouve particulièrement rafraîchissant. Anne Akrich écrit avec une grâce et une élégance qui foudroie. Sa plume, pleine de finesse et de raffinement, se déploie avec légèreté et beauté quand soudain, boum, elle te pète à la figure. Ça ne sent pas bon, ça pue même mais elle montre ainsi au lecteur la face du monde qui est encore, pour les femmes, pleine de merdes. le contraste est saisissant, renversant. La plume distinguée révèle la boue dans laquelle patauge les merdeux qui contestent les revendications féministes. On se marre de l'effet, c'est drôle, caustique, piquant et ça fait du bien, énormément de bien. Son livre est comme un bonbon mentholé extra-rafraîchissant. Il te libère le nez que tu te bouches quand les antiféministes te lâchent des puanteurs ; il te refait les neurones que tu perds en te tapant la tête contre le mur quand tu entends les conneries antiféministes. Anne Akrich fait rire donc libère. Par l'absurde, elle vérifie la solidité des « arguments » versés par les réfractaires et, sans étonnement, ils ne tiennent pas. Ils s'écroulent. Elle les piétine. On s'en réjouie.

Cet essai appelle le rire, oui, mais il ne peut non plus se résumer à son hilarité. Il y a aussi chez lui, parfois, une tristesse qui se profile, un désarroi, une gravité qui interdit toute joie.

Ce livre est à l'image des combats menés par les féministes : une gravité qui, désespérée, se libère par le rire car c'est le ridicule et l'absurdité meurtrière du monde patriarcale qu'il s'agit toujours de dénoncer.
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C'est avec une rage palpable à chaque instant de la narration que l'autrice passe en revue, tout ce qui coince avec le patriarcat et qui plombe les relations avec les hommes. Une écriture coup de poing, avec beaucoup d'humour qui renforce l'argumentation et ne laisse rien de côté. le sexe, la maternité, le viol, la zone grise qui occupe une surface importante, sont évoqués de façon complète, sans retenue en mettant en relief les progrès qui restent à faire pour améliorer la place des femmes dans notre société.
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- Fragment d'un discours belliqueux -

Et c'est exactement ça. Anne Akrich écrit tout haut ce que beaucoup de femmes (et d'hommes) pensent tout bas. Elle aborde plusieurs thèmes du point de vue du sexe des femmes : désir féminin, maternité, viols, zone grise, le tout saupoudré d' humour et de dérision

Cet humour lui permet de traiter ces sujets graves, pour lesquels toute joie est souvent interdite (et pour cause, difficile de ne pas être révoltée en lisant le récit du viol de sa petite soeur).

Anne Akrich interpelle le lecteur en montrant l'absurdité de certaines situations, dominées par un patriarcat réfractaire à tout progrès.

Si j'ai trouvé cet essai intéressant, je n'ai rien découvert de nouveau. L'autrice évoque des combats féministes que l'on connaît déjà et des réflexions que l'on a déjà entendues. Ça tourne un peu en rond par moment, et on a l'impression qu'elle enfonce des portes ouvertes.

Mais, pour mettre en lumière l'absurdité de cette guerre des sexes et cette volonté des hommes de conserver une main mise sur les femmes, il est nécessaire de se répéter encore et encore. Aucun combat féministe n'est vain.

Lisez cet essai !
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C'est amusant car cet essai m'est tombé entre les mains alors que je n'avais pas prévu de le lire et finalement : chef-d'oeuvre !

L'auteure livre ici son féminisme foudroyant, caustique et drôle et ça fait un bien fou.

Des fragments rafraîchissants et hilarants à découvrir aussi vite que possible !
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critiques presse (3)
Elle
31 août 2022
Anne Akrich plaide pour une réconciliation des désirs. Un texte enragé et burlesque, intime et inspirant.
Lire la critique sur le site : Elle
LaLibreBelgique
29 juillet 2022
Ce livre est un texte puisé du cœur, un moment intime, une bouffée d'air arrachée. Derrière chaque mot, l'autrice vibre. On se cogne, on s'étonne, on rit de plein cœur et on a parfois l'envie de pleurer.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
25 juillet 2022
Texte bagarreur, assez peu « jardin à la française », lui, traversé de formules hilarantes, de trouvailles, de révélations intimes et douloureuses, qui valent à l’autrice, en retour, les confidences, en direct ou sur les réseaux sociaux, de lectrices sur les abus dont elles ont pu être victimes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C’est le caractère répétitif du sexe qui donne le vertige. On sait tous où ça va, on sait à peu près tous comment y arriver, alors vous me direz c’est le chemin qui compte, pas la destination, mais là aussi c’est discutable, je préfère aller aux Maldives à dos d’âne qu’à Medelin en tapis volant. Par conséquent on ne peut pas y mettre le même entrain à toute heure du jour et de la nuit pendant une vie entière.
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Or dans ma famille, quand j'essaie de parler d'Édouard Louis, ils comprennent Émile Louis, le tueur en série. Je veux parler littérature et lutte des classes, eux répondent petites filles démembrées dans l'Yonne.
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Oui, le seuil de tolérance des femmes envers la connerie des hommes est en train de baisser drastiquement.
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Pour ce qui est de la lascivité des femmes, d’une familiarité sans vergogne avec les hommes, aucun pays ne surpasse Tahiti. C’est l’immense Sodome des mers du Sud. Le sujet de conversation essentiel est l’infâme coït.
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Pour les garçons, faire l’amour équivaut à éjaculer. Les femmes, elles, doivent apprendre à jouir.
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Videos de Anne Akrich (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Akrich
Présenté par Fanny Arama, avec Emma Becker, Anne Akrich et Emilie Notéris
La lutte pour l'égalité propulsée par les mouvements féministes n'est pas séparable d'une lutte pour la liberté, de l'acquisition de toutes les libertés – y compris, bien sûr, non une abstraite «liberté sexuelle», mais la possibilité incontestée d'exprimer ses désirs, de rechercher les plaisirs et d'assouvir les jouissances, une fois détruite ou affaiblie la prégnance des paradigmes, des représentations et des stéréotypes par lesquels le système patriarcal a cru «définir», à son profit, la sexualité féminine. Cela produit, on le voit aujourd'hui, une vaste «documentation» sur les spécificités féminines, les données hormonales, l'anatomie du vagin, les zones érogènes et le point G, les représentations en 3D du clitoris – justifiées par le fait qu'il a été ignoré et irreprésentable, sinon imprésentable, pendant des siècles – et tous exhausteurs de plaisir ou les procédes par lesquels on atteint plus aisément l'orgasme. Mais aux yeux de certaines philosophes féministes, cela fait question. Cette sur-exposition du désir féminin, tous ces «modes d'emploi» du plaisir, ne risqueraient-ils pas de transformer la jouissance en injonction – en érigeant ainsi de nouvelles normes – et de constituer une énième tentative de «discipliner», au sens de Foucault, le corps des femmes? le désir, pour être libre, le plaisir, pour être véritable – celui qu'on se donne soi-même, qu'on donne à l'autre et qu'on reçoit – ne pourraient-ils pas être pensés au delà de toute détermination de genre?
+ Lire la suite
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