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Critique de inbookswetrustblog


Avouez-le. Comme tout passionné de livres que nous sommes, il est impossible de résister à une telle couverture... Des livres par centaines, empilés dans un joli bazar... On ne peut pas passer à côté. Mais qu'en est-il de ce roman de la rentrée littéraire recommandé par Mathias Enard ? Je remercie NetGalley et les éditions Les Escales pour cette lecture.

Nous suivons ici Aaliya, 72 ans, ancienne libraire à la retraite, célibataire, divorcée, répudiée depuis très longtemps. Dans son petit appartement de Beyrouth, elle suit le même rituel le 1er janvier de chaque année : elle choisit un texte d'un de ses auteurs préférés (Kafka, Pessoa, Sebald, etc.) et le traduit en arabe. Chose étrange, elle ne cherche pas à publier sa traduction, qui finit à chaque fois dans ses tiroirs. Elle raconte, de digression en digression, son parcours ainsi que ceux de ses voisines et amies.

Particularité étonnante de ce roman : il n'y a aucun chapitre, aucune partie. le texte est mis à plat tel quel, sans découpage. Cela donne un aspect un peu fouillis, ce qui est dommage. Il y a en effet beaucoup de digressions, sans ordre chronologique, et ça part un peu dans tous les sens.

Toutefois, le roman reste néanmoins charmant, avec ses nombreuses références littéraires classiques (quoiqu'un peu élitistes tout de même) et son humour décapant (notamment lorsqu'Aaliya parle de son ex-mari...). Aaliya, cultivée et bavarde, nous est très sympathique, elle en devient très attachante. Elle brille également par son côté "outsider" : vivre seule et sans enfant pour une femme est assez mal vu au Liban, mais Aaliya s'en accommode. J'ai bien apprécié son côté "rebelle".

Enfin, Les Vies de papier est une invitation à la culture littéraire, mais il permet aussi de nous éclairer sur les conditions de vie en temps de guerre : les coupures d'électricité, la vie aléatoire à Beyrouth, etc.

En conclusion, le roman de Rabih Alameddine présente des portraits de femmes différentes à Beyrouth. Aaliya, notamment, est très attachante et singulière dans sa position d'"outsider". L'humour est grinçant à souhait, les références littéraires sont nombreuses, mais pas toujours accessibles. Les amoureux de la littérature classique seront comblés avec cette lecture. Pour ma part, j'ai regretté les (trop) nombreuses digressions dans le récit, en plus en désordre, et sans chapitre. Je me suis trop souvent sentie perdue dans l'histoire d'Aaliya. Dommage.

Lien : http://lesmotsdejunko.blogsp..
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