Citations sur Poèmes à l'autre moi : Précédé de La Joie des sept couleurs e.. (9)
TROISIÈME POÈME
Je sais que ma gueule pointue
Je sais que ma gueule pointue
Qui voudrait être ne sait où
M’ennuie à me suivre partout
Malgré cet ennui qui la tue
Que disent mes yeux à mes yeux
Souvent ce qui n’est pas à dire
Jamais rien qui me fasse pire
Et je vis ma vie avec eux
Ces deux témoins privés d’image
Dont je suis forcé d’abuser
Qui me content sans m’amuser
Cette histoire de mon visage
Serais-je obligé de pleurer
Et de rester sur cette tombe
Jusqu’à ce que ma pierre tombe
En chère poussière à leurrer
…
p.84
Poèmes à l'autre moi
TRENTIÈME POÈME
Que de dorures font chant de riche en moi
Quand vient matin
Bouquet offert à naissance
Qui me présente
Chaque jour au jour
Et que je en joie à je donne
Tu viens de naître encore
Aux fêtes du grand Oui
Prends et va
Et prends
Et met tout l’Univers en mouvement
Celui qui se frotte les yeux
p.131
Je ne savais pas et j'ai voulu savoir et j'ai dit je vais me mettre face à face
Et j'ai mis au bout de mon désir mes yeux et mes doigts chercheurs de secret
Et j'ai écarté la droite et la gauche pour pouvoir enfoncer ma jeunesse au milieu
Et le secret était heureux d'être pris par mon œil et touché par mes doigts
Était-ce le jour était-ce la nuit peut-être le jour m'attend toujours dans ce que je vais savoir
Nos désirs sont les libérateurs du jour enfermé dans l'inconnu que contient chaque jour
Et dans la joie de la vie il nous suffit pour vivre de voler de la vie et d'en donner voici
Mais on n'a pas l'air d'en voler avec les yeux avec les mains qui ne prennent que ceci ou cela
Une forme une couleur une ombre une lumière enroulements de pourquoi et de parce que
Qui nous conduisent d'hier à demain jeu de la farandole serpentine qui court de l'entrée à la sortie
Et enfoncée au milieu entre la droite et la gauche ma jeunesse est bien en vie mais les deux lignes
Sont amoureuses l'une de l'autre et ma jeunesse en course va se faire étrangler au sommet de l'angle
Mais non ma jeunesse en course est passée elle a ri pour elle la droite s'est disjointe de la gauche
Et malgré tout ce qu'elle sait ma jeunesse est ici avec toutes ses mélodies et ses curiosités
Gracieuses ondulations qui l'emportent à travers des atmosphères de lisses harmonies
Et j'aime regarder ma jeunesse qui fait ah devant la flamme et qui fait encor ah devant elle
(Poèmes à l'autre moi : Douzième poème)
TROISIÈME POÈME
Cette histoire de mon visage
Cette histoire de mon visage
M’avait hier bien endormi
Mais mon visage est un ami
Tout changeant comme un paysage
Et voici que j’aime aujourd’hui
Comme dans un grand paysage
À voyager sur mon visage
Avec mon amitié pour lui
Tu vois je me réconcilie
Avec moi tout entier merci
Et merci veux-je dire aussi
À la lumière qui nous lie
Et mes yeux disent à mes yeux
Quand je regarde la rosace
De ces deux maîtres de l’espace
Que ma vie est belle avec eux
p.84-85
La Joie des sept couleurs
LE MONDE AUJOURD'HUI A LA FORME D'UNE ROMANCE
JE NE SAIS OÙ JE FINIS OÙ JE COMMENCE
ET JE FAIS LE TOUR INFINI
DU MONDE INFINI QUE JE SUIS
BOUM UN COUP DE CANON VIENT DE PARTIR
ARRIVERA-T-IL AVANT MOI
APRÈS TOUT LE CIEL EST UN ABAT-JOUR
ET NOUS NE POUVONS PAS TOUS PASSER NOTRE VIE
SOUS LA LAMPE
p.37
Poèmes à l'autre moi
VINGT-CINQUIÈME POÈME
Bête me veut bête me prend
Bête je suis bête jolie
Bête à peau blanche et non velue
Bête allongée et prête au bond
De muscles durs toute sculptée
De force en boule qui fait feu
Lui faut de chair apaiser dents
Brodeuses d’amour en morsure
Lui faut d’élan à pleine chair
Assouvir ses muscles d’étreintes
Et faut que chair à chair s’enroule
Et que gorge étrangle des cris
Que peau déchire et que sang perle
Et faut que joie aille à douleur
Bête me veut bête me prenne
Et que bête s’écroule en heur
p.112
« Jusqu’où faut-il marcher pour te retrouver
Je vais-je viens je sors et je rentre
Mais je ne suis jamais nulle part
Dehors il n’y a pas d’espace
Et dedans c’est le vide
Un homme qui cherche sa morte
Est bien dépaysé sur la terre
Il n’est plus d’ici
Et pas encore de là-bas
Ou de là-haut (…) »
TROISIÈME POÈME
Si j’étais pour quelque mémoire
Si j’étais pour quelque mémoire
Pierre sculptée à la douleur
Sur un vieux tombeau sans couleur
Palais du temps ultime armoire
Serais-je obligé de pleurer
Et de rester sur cette tombe
Jusqu’à ce que ma pierre tombe
En chère poussière à leurrer
Pierre allume une cigarette
Mets un peu de poudre de riz
Sur ton âme et va dans Paris
Vers Notre-Dame de Lorette
Pierre aimé tu n’as pas d’ami
A qui donc livres-tu ton livre
Tu sais que ré ne saurait vivre
S’il ne dormait près de son mi
[…]
p.83
TROISIÈME POÈME
Si j’étais pour quelque mémoire
Si j’étais pour quelque mémoire
Pierre sculptée à la douleur
Sur un vieux tombeau sans couleur
Palais du temps ultime armoire
Serais-je obligé de pleurer
Et de rester sur cette tombe
Jusqu’à ce que ma pierre tombe
En chère poussière à leurrer
Pierre allume une cigarette
Mets un peu de poudre de riz
Sur ton âme et va dans Paris
Vers Notre-Dame de Lorette
Pierre aimé tu n’as pas d’ami
A qui donc livres-tu ton livre
Tu sais que ré ne saurait vivre
S’il ne dormait près de son mi
[…]
p.83