J'avais lu ce roman « culte » – en version jeunesse – lorsque j'avais une dizaine d'années (ça fait donc un bail !…) et n'ai pas su résister à l'opportunité offerte par la collection Totem des Éditions Gallmeister de m'y replonger dans une nouvelle traduction (et sous sa forme intégrale cette fois-ci).
Margaret (Meg) seize ans (envieuse et vaniteuse), Josephine (Jo) quinze ans (colérique et rebelle), Elizabeth (Beth) treize ans (timide maladive, pour ne pas dire introvertie) et la petite dernière Amy, douze ans (susceptible et capricieuse) vivent avec leur mère et Hannah, leur bonne, à Concord dans le Massachussets. Leur père, un pasteur, s'est engagé comme soldat dans la guerre de Sécession (du côté des Yankees, nous sommes dans le nord de l'Amérique).
Laurie (Theodore, le « jeune Laurence ») leur voisin de seize ans, qui vit avec son grand-père, est leur plus proche ami. Les deux aînées travaillent (Meg est préceptrice chez les King et Jo joue à « la dame de compagnie » chez la tante March) tandis que la cadette et la benjamine étudient (Beth à la maison et Amy à l'école). le narrateur nous fait suivre leurs aventures jusqu'à l'âge adulte, va nous amuser ou nous émouvoir par des situations parfois comiques, parfois dramatiques. Chacune des soeurs luttant contre ses propres démons …
Les quatre filles du Dr March, ce sont les demoiselles
Alcott – et Louisa May, l'auteure – c'est Jo. de ses propres confidences faites au moment de la sortie de son roman, elle est demeurée relativement fidèle à ses souvenirs d'adolescence … Et si Jo se marie à la fin du récit, c'est vraiment parce que son éditeur insistait beaucoup sur ce point : en réalité,
Louisa May Alcott avait décidé de rester célibataire et indépendante afin de privilégier sa carrière d'écrivaine. Tous les protagonistes de l'intrigue existaient, qu'ils aient été inspirés par les membres de sa famille, ses voisins ou ami(e)s …
D'aucuns pourraient trouver le texte un peu mièvre, vieillot ou par trop moraliste pour notre époque … Pour ma part, je le trouve compassionnel, d'une grande bienveillance (quand bien même un petit peu désuet …) et absolument délicieux ! Elle fait tellement de bien, cette chronique un tantinet surannée ! (Surtout en cette année 2020 où la planète à tendance à se montrer sous un aspect particulièrement sombre …) J'ai retrouvé intacts mes précieux souvenirs d'enfance et c'est un grand bonheur !