Escapades amoureuses - Gentleman et vaurien

Il vaut toujours mieux rencontrer ses compagnons de voyage à l’avance. Il n’y a rien de pire que de se retrouver piégé avec des gens que l’on n’aime pas.

Un homme et une femme, même s’ils n’éprouvaient aucune sympathie l’un pour l’autre, ne pouvaient parcourir le continent ensemble sans être mariés. La réputation de la jeune femme n’y survivrait pas.

J’ai toutefois une excellente éducation, j’ai beaucoup voyagé sur le continent, je parle trois langues, et j’ai toutes les qualités requises pour retrouver la trace d’une femme égarée.

Mes talents sont fort modestes. J’avais bien l’espoir de devenir artiste dans ma jeunesse, mais ce n’était qu’un rêve de petite fille. Je l’ai oublié depuis longtemps.

Lorsqu’un homme commence sa phrase par cependant, il n’en sort jamais rien de bon.

Selon son expérience, les femmes étaient en général à l’origine de toutes sortes de problèmes. Des problèmes souvent agréables, certes, mais des problèmes tout de même.

Mlle Honeywell était de ces créatures qui paraissaient fades au premier coup d’œil, mais se révélaient plus séduisantes quand on prenait la peine de les observer. Elle aurait sans doute été ravissante si elle avait fait un effort de coquetterie et avait choisi des vêtements visant à flatter ses formes plutôt qu’à les dissimuler. Cela dit, son opinion en la matière n’avait aucune importance. Les femmes, y compris celles qui auraient été de parfaites épouses pour un comte, faisaient partie des passe-temps qu’il évitait en ce moment afin de convaincre son oncle qu’il était rentré dans le droit chemin.

Cependant, il serait triste de ne pas suivre les désirs de son cœur sous prétexte que les choses ne seront peut-être pas aussi belles que nous l’imaginions.

Le sourire de cette femme semblait sincère et conférait à son visage l’éclat qui lui manquait. Oh, elle n’était pas ingrate ! Elle n’était pas non plus particulièrement jolie. Ce n’était pas le genre de femme sur laquelle les hommes devaient se retourner dans la rue. Sur ce point, India lui ressemblait. Elle éprouva une pointe de regret à l’idée de lui jouer la comédie. Elle n’avait cependant pas le choix. Elle lui rendit donc son sourire.

Elle n’était pas attirée par les promesses d’aventures que les pays lointains semblaient contenir pour certains. Et elle ne comprenait absolument pas pourquoi une femme, par ailleurs raisonnable et en pleine santé, pouvait être tentée par de telles sottises. Non. La seule chose qui avait guidé ses pas jusqu’ici, c’était une sombre inquiétude, tendant dangereusement vers une peur pitoyable.