AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Cigale17


Merci à Nicolas de Babelio et aux éditions Albin Michel pour ce beau roman.

Le narrateur de la Porte du non-retour, une belle et terrible histoire, s'appelle Kofi. En 1860, il a onze ans. Il n'aime pas beaucoup son instituteur, Goodluck Phillip, qui oblige toute la classe à parler anglais, même si lui aussi est originaire d'un village du royaume Ashanti et parle très bien le twi. Goodluck (!) pousse ainsi les enfants vers une acculturation qu'il juge non seulement nécessaire, mais noble et enrichissante, à l'aide de châtiments corporels si nécessaire… Mais, hors de l'école, Kofi a une vie qu'il aime : un grand frère qu'il adore, Kwasi, un meilleur ami, Ebo, une camarade de classe dont il est amoureux en secret, Ama, un grand-père conteur respecté et admiré, Nana Mosi, et un endroit qui le fait rêver et où il passe beaucoup de temps : la rivière Offin. Bon, c'est vrai, il y a quelqu'un qui parfois vient tout gâcher : le rival de Kofi, son cousin, qui en plus porte le même nom que lui… Un grand événement se prépare : deux villages vont s'affronter à la lutte et Kwasi, le grand frère de Kofi, est un de ceux qui ont été choisis pour affronter l'autre camp. Un dramatique accident va changer la vie de tous les protagonistes.
***
La forme qu'a choisie Kwame Alexander pour ce roman est originale. Il écrit de très courts chapitres en vers libres. Tantôt il les titre comme des poèmes, tantôt le titre initie la première phrase du texte. Cela donne un récit fluide et très musical. « Je tenais à dire la vérité sur l'histoire des Africains Américains, car si la plupart d'entre nous sont bien conscients du "chapitre" américain, il est grand temps d'en apprendre davantage sur ce "chapitre" africain, non ? » (p. 438) précise-t-il dans les remerciements. Nous aurons un aperçu de la traite en Afrique dans la première partie de ce qui sera une trilogie. Cet aspect de l'histoire m'a rappelé le roman de David Diop, comme son titre, d'ailleurs, La Porte du voyage sans retour, roman où l'auteur s'attache à présenter l'Afrique du XVIIIe siècle. À un siècle d'écart, on constate que « la porte » était déjà là, que la colonisation a progressé et que la traite des esclaves noirs s'effectue à peu près de la même façon. L'éditeur conseille ce livre à partir de 13 ans, mais je crains que cette précision ne le cantonne en littérature jeunesse, ce qui serait dommage. Je lirai la suite de la trilogie avec plaisir.
Commenter  J’apprécie          320



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}