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Critique de LesFacesLitteraires


L'histoire autant que sa construction sont étonnantes, je n'ai rien vu venir sur certains aspects. Toutefois, tout n'est pas mystérieux et laisse présager des actions et des répliques. de ce fait, mes émotions ont été mises à rude épreuve, parfois, je n'ai rien ressenti durant ma lecture et sur des passages, j'ai éprouvé plusieurs sentiments à la fois. le développement sur les personnages est intense, les défauts des uns et des autres prennent autant de place que leurs qualités. Ils donnent l'impression d'exister réellement, entre les erreurs qu'ils commettent et les choix qu'ils font ; ils résonnent au coeur de nous-mêmes. le sujet est vraiment intéressant et je l'ai beaucoup aimé, étant plutôt original et bien traité. de plus, la romance n'est pas entièrement le point central du récit, néanmoins, le léger triangle amoureux se fait insistant et apporte quelques longueurs. Heureusement, l'ensemble tient la route et possède du sens, cela offre des péripéties, de l'intérêt et peut-être un peu d'addiction. Je ne lis pas cette auteure pour la première fois, déjà avec « Adopted love, Tome 1 », Alexia Gaïa m'a charmé par son style et ses mots. Encore une fois, c'est pratiquement un sans-faute ; cependant, « Baby random, Tome 1 » retransmet moins d'émotions.

Notre héroïne n'a pas la joie d'avoir sa famille près d'elle ; son père est parti, sa mère est égoïste et totalement déconnectée de la réalité, son frère est en ménage dans une autre ville et chef d'un restaurant. Célia est donc seule, avec des dettes jusqu'au cou et ne possède pas d'amis de son âge. Pourtant, elle s'en sort, elle se bat, avec l'aide et les conseils de sa voisine. Cette dernière est comme un ange gardien pour elle, et j'ai apprécié les moments qu'elles échangent ensemble. Une jeune femme d'une vingtaine d'année, employée dans un café et vivant dans un appartement négligé, son patron la drague depuis plusieurs mois et un homme se pointe toujours devant elle et son comptoir à la même heure ; l'un lui parle et l'invite à sortir, l'autre ne tente rien et se montre froid. Et puis, un jour, tout bascule, sa vie change à l'extrême et s'empire. Sincèrement, elle est parfois agaçante de se plaindre, sauf qu'elle ne manque pas de courage et de force, elle est indépendante et sans assistance extérieure. de temps en temps, elle semble dépassée par les événements, elle est juste humaine, avec des doutes, peurs et douleurs. La personnalité de Célia est agréable, drôle et attachante, le coeur sur la main, respectueuse et capable de prendre des décisions difficiles. Je l'ai beaucoup aimé, malgré ses non-dits et ses résistances, têtue tout en étant perdue.

Max est un personnage assez présent durant l'histoire, c'est le patron du café où travaille Célia. Il essaye de la charmer, elle ne refuse pas réellement et il s'accroche à l'espoir qu'elle accepte un jour de sortir. Il est très malin pour obtenir ce qu'il veut, au-delà de ça, c'est un homme surprenant. Principalement par sa simplicité de vie, il n'est pas ce qu'il parait aux premiers abords. C'est quelqu'un de bien et d'attentionné. Malgré tout, ses réactions peuvent être considérées comme excessives, et comme la plupart des hommes ; la communication n'est pas sa plus belle qualité. Max, le français, n'est pas un briseur de coeur de réputation ; c'est tout son contraire. Un préjugé inutile et sans grand intérêt pour l'histoire. Toutefois, je ne me suis pas forcément attaché à lui et à ses sentiments, je l'ai trouvé de temps en temps envahissant et quelquefois comme un étranger envers l'héroïne et aux situations.

Pour le deuxième homme, je ne révèle pas son prénom, il est en lien sur plusieurs éléments. À la fin du premier chapitre, et même pendant, on devine son importance. Pourtant, il n'est aucunement mis en valeur, aucune information sur sa réelle personnalité, sur ce qu'il peut ressentir. C'est seulement sur la fin que certains flous deviennent clairs. Malgré le peu de présence de ce héros dans le synopsis, son aura est profonde et puissante, au point de me séduire en quelques pages et durant tout le roman, on est impatient d'en découvrir davantage sur ce protagoniste. Tout chez cet homme semble crier douleur et perdition, son passé d'enfant et d'adolescent dicte encore sa conduite, alors qu'il est adulte. Il n'a juste pas tourné la page, et sa façon d'être, qui n'est sûrement pas véritablement la sienne, laisse à désirer, ses notions entre l'argent et les humains et son manque de délicatesse en font partie. À l'heure de ce premier volume, cet être est un point d'interrogation, débordant de mystère et pas tout à fait mature.

Le titre « Baby random » s'accorde entièrement avec l'histoire en elle-même, de plus les surprises sont tout simplement imprévues, stupéfiantes. Je n'ai rien pressenti sur le fond et la base du livre, et le résumé est loin de donner un avant-goût. Au moins, le suspense sur l'ouvrage est complètement conservé. Néanmoins, pendant la lecture, on repère des détails et des faits sur l'avenir du récit, et le destin de Célia. Classée en romance, cette oeuvre n'est clairement pas axée sur cet aspect et ce style. Pour ce premier tome, je considère que c'est un contemporain, avec des sujets enrichissants et authentiques ; ils portent un témoignage. J'ai apprécié la vision et les thèmes de ce récit, sans retentir en moi, ils m'ont apporté un développement personnel. Les relations amoureuses de l'héroïne sont complexes, tout en étant réelles ; elles vont ouvrir un passage vers l'intrigue principale. Dans mon cas, ce roman est original, de par les propos et l'élaboration du texte, je le répète, ce n'est pas une banale romance ou le triangle amoureux qui importe ; ce sont les contextes et les perspectives, la réflexion et observation de Célia. En revanche, je suis mitigée sur les émotions, elles sont clairement fluctuantes et inconstantes, elles manquent fortement d'harmonie. Pourtant, j'ai éprouvé de la peine, de l'amour, du bonheur et de la peur, sans oublier les doutes de cette femme isolée. Mais, aucun bouleversement sur la durée, à chaque moment se révélant émouvant, une interruption a lieu et la tendance impose un état d'oubli sur les sentiments. Les personnages secondaires dont la voisine, particulièrement, est essentielle ; elle entraîne son grain de sel et offre des instants de douceur.

La plume d'Alexia Gaïa me passionne de nouveau, après le tome initiateur de « Adopted love », je suis une fois de plus éblouie par son talent. Elle écrit des romances différentes et pourtant proche des banalités, utilisant et mélangeant diversité et cliché. Elle adapte parfaitement son écriture avec le récit, et l'équilibre entre la narration et les dialogues est idéal. Je regrette seulement le choix de l'auteure de ne pas avoir alterné deux ou trois points de vue distincts. Elle compose naturellement, les précisions n'absorbent pas la voix de l'histoire, les deux s'unissent pour passer des messages. Par ailleurs, Alexia Gaïa possède l'art et la manière de nous rendre dépendants, on dévore les pages sans forcer, et peut-être inconsciemment, c'est fluide et très agréable à lire.

Assurément, ce roman est détenteur de leçon et de morale, l'émerveillement est forcément témoin de la singularité de l'histoire et de ses lignes inattendues. Certains personnages ne sont pas enrichis à leur juste valeur, dont Max et l'Homme mystère. Sur Célia, on est directement à l'apogée de son caractère, de sa manière d'être ; on découvre ses pensées, ses questionnements, ses choix et ses incertitudes, sa détermination sont une évolution au fil des semaines et mois. Je me suis sincèrement prise d'affection pour elle, auprès de ses coups de blues et son énergie, à la fois autonome et égarée sur sa vie. La fin dépose le suspense sur la suite de cette trilogie, et façonne spontanément une envie de continuer, de se plonger directement dedans. Les émotions sont seulement frémissantes avec ce livre, sans être soutenues et pleinement impactantes ; c'est pour cette raison que je n'ai pas de coup de coeur pour « Baby random » en dépit des sujets profonds et bien évoqués, d'une sincérité absolue, d'une conception inédite pour une romance et des protagonistes redoublant de grandeur. Et par bonheur, l'écriture de Alexia Gaïa me ravit amplement, surtout grâce à la fluidité de sa rédaction et des détails rythmés aux actions, cependant, dans son tort, elle adopte quasiment toute l'histoire avec l'aperçu de Célia. Cette première oeuvre de la trilogie « Baby random » est exceptionnelle malgré quelques retenues ; bien plus qu'une romance triangulaire comme le laisse penser la quatrième de couverture, ce roman risque de vous porter dans les imprévus et au sein des notes tendres et indignes.
Lien : https://lesfaceslitteraires...
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