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Critique de kielosa



L'auteur, Sabahattin Ali, est né en 1907 à Ardino, actuellement en Bulgarie près de la frontière grecque, mais à sa naissance dans l'Empire ottoman.
Enseignant, journaliste et poète, il a fondé le magazine satirique "Marko Paşa"( prononcé pacha).
Ses démêlés avec les autorités lui ont valu des peines de prison et il a été tué en 1948 à la frontière bulgare au moment de fuir la Turquie, dans des conditions restées mystérieuses.

Quoiqu'il soit décédé à l'âge de seulement 41 ans, il occupe une place importante dans l'histoire de la littérature turque : un Orhan Pamuk de son époque.

Fait marquant : sa fille unique, Filiz Ali, qui a aujourd'hui 84 ans, a été une musicologue et une pianiste renommée et la fondatrice de l'Académie de musique d'Ayvalik et directrice du Concert Hall d'Istanbul.

"La Madone au manteau de fourrure" a été initialement publié en 1943 et constitue un best-seller maintes fois réédité, qui fait actuellement partie du programme scolaire tant en Turquie qu'en Bulgarie et qui a été traduit au fil du temps dans un très grand nombre de langues.

Personnellement, j'ai été sidéré de réaliser que ce court roman ou longue nouvelle - un peu plus de 200 pages - date d'il y a presque 80 ans ! Aussi bien l'histoire en elle-même que l'écriture font étonnamment moderne.

Mehmet Raif est envoyé par son père à Berlin pour y apprendre les fines ficelles de la fabrication de savon en vue de reprendre l'entreprise paternelle.

Dans la capitale allemande des années 1920, la vie offre tellement de curiosités que ce jeune homme romantique de 24 ans, qui adore lire "Les Misérables" et "Les Mystères de Paris" et qui raffole d'Ivan Tourgueniev, passe ses journées à vadrouiller et arpenter les grands boulevards.

Un jour, il visite une exposition de peintures et tombe presque littéralement et en tout cas fatalement amoureux de la jeune dame qui figure sur le tableau nommé 'La Madone au manteau de fourrure'.

Il en est tellement subjugué, captivé, voire ensorcelé que le lendemain... et les jours suivants il retourne à l'exposition, où il s'installe sur une chaise face au tableau, jusqu'à l'heure de fermeture.

Suit alors la rencontre avec l'artiste du tableau, la jeune et belle Maria Puder, qui a deux ans de plus que lui et le début d'une fantastique histoire d'amour, digne d'Héloïse et Abélard, Paul et Virginie, George Sand et Alfred de Musset, etc.

Je ne dirai pas un mot de plus sur cette romance émouvante, mélancolique et dramatique, que je vous invite à découvrir.

Juste que j'avais déjà lu cette histoire en Anglais, dans une traduction de Maureen Freely, la principale traductrice de l'oeuvre du Nobel Pamuk, et que c'est avec un réel plaisir que je viens de lire maintenant la version française réalisée par Jean Descrat.
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