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Citations sur La vie de merde de mon père, la vie de merde de ma mère e.. (12)

Tout ce qu'un individu est capable d'imposer à un autre, c'est vertigineux. Simplement parce que l'un à le pouvoir, et l'autre non. Parce que l'un (mon père) agit, tandis que l'autre (ma mère) est manipulée tel un objet.
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On anticipe souvent mentalement certaines situations. Mais quand elles arrivent pour de bon et deviennent réalité, on tressaille devant la soudaineté de l'événement.
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C’est la première personne qui m’a fait comprendre qu’être séduisant et futé ne suffisait pas à vous prémunir contre l’enlisement dans une existence impitoyablement banale. Il faut le concours d’une autre force, quelque chose comme une fierté débridée qui ne souffre aucun compromis et qui s’affranchisse froidement des espoirs paternels.
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Pendant la guerre du Viêtnam, l’expression post-traumatic stress disorder s’est répandue. On désignait par là une pathologie psychique dont souffraient les vétérans qui avaient vécu des événements traumatisants. Des expériences face auxquelles le defence system psychique se trouvait dépassé. On peut encaisser certains affronts, certaines injures sans mettre en péril notre équilibre intérieur. Mais être au quotidien dans la situation de tuer ou d’être tué – voilà qui vous déglingue. Et donc les hommes qui rentraient chez eux avaient perdu la raison. Ou leur voix. Ou tout plaisir. Insomniaques, ils déliraient sur leur couche en se revoyant au combat, trempés par la peur, ils voyaient leurs amis clamser tandis qu’eux, de façon imméritée, restaient en vie, étendus là inertes et impuissants auprès de leurs femmes, et devenaient alors des criminels ou des suicidaires ou des pouilleux sans abri. À l’époque, sept cent mille GI, sur les trois millions de mobilisés, étaient allés se faire soigner.
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Il est indéniable que, quand on cherche ce qui se cache derrière l’ignominie, on peut vite remonter aux causes. The story behind the story. Mais je pars du principe que, comme tous les hommes de plume qui m’ont précédé, je ne pourrais pas expliquer de façon entièrement satisfaisante pourquoi un autre que moi, en l’occurrence Franz Xaver Altmann, est devenu tel ou tel. Il reste toujours une part d’ombre, de mystère. On ne peut que proposer une série de conjectures plausibles, esquisser des grandes lignes, celles qui comptent. Certes, il va de soi qu’il me faudra tout de même juger. Après tout, ayant été le souffre-douleur préféré de mon père, ma haine est mon droit.
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Certains événements de la vie d'un enfant agissent moins à la manière d'une bombe qu'à la façon d'un gaz toxique qui vient s'infiltrer lentement mais sûrement dans son cerveau, dans son cœur, dans ce qu'il a de plus intime. Comme une photo qui se révèle progressivement dans la chambre noire de son âme. Chaque jour un peu plus nette, un peu plus brutale.
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Alors même que j’ai continué à me mutiler, à me triturer, à me ravager l’estomac jusqu’à être hospitalisé pour une inflammation intestinale. Dès que je réchappais de l’abîme, elle s’échappait. Ce n’est que lorsque j’encourais un danger, et même seulement un danger extrême, que j’avais un droit sur elle.
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J’étais le préféré, le chouchou, le favori. J’éclipsais mes frères, tous deux plus âgés. À tel point que je ne les remarquais jamais. Il n’y avait que moi. Mon père aussi restait dans l’ombre. C’était moi et maman, personne d’autre. Symbiose et névrose nous portaient avec entrain au-devant d’un désastre. Car j’étais un imposteur : j’étais le mauvais “préféré”, le mauvais fils préféré, le mauvais rejeton préféré. Ma mère et moi faisions juste semblant. Car ce n’était pas l’amour qui avait nourri son vif enthousiasme, mais une mauvaise conscience insistante. Et quand l’amour véritable est apparu, mon rôle particulier a pris fin. Je retrouvais mon zob, j’étais de nouveau Andreas (en grec : le courageux ! l’homme !), de nouveau un mouflet encombrant qu’un mari beurré lui avait refilé.
 
 
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Il était impossible d’amadouer ma mère. Même avec des bandages imbibés de sang. À peine une croûte s’était-elle formée sur mon crâne qu’elle redirigeait déjà son attention vers son objet de prédilection. Et je me retrouvai à nouveau sur le banc des remplaçants. Comme un joueur qu’un entraîneur ne voudrait plus utiliser, mais qu’il n’aurait pas le droit de congédier, pour une quelconque raison. Ma mère ne pouvait pas me virer, ça non, mais elle pouvait réduire ses interactions avec moi à la portion congrue.
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En bonne catholique, le fait d’avoir tenté de tuer son propre fils la tourmentait. Voilà pourquoi elle me vouait un amour débordant. En guise de réparation, pour échapper à l’enfer. C’était ce qu’elle pensait, et ce qu’elle a fini un jour par me raconter.
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