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Citations sur La fille de Cléopâtre (19)

Ma lignée royale fourmillait de meurtriers, de menteurs et de traitres.
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Qu'est ce qui a provoqué la colère des Dieux ? Pourquoi se sont-ils abattus sur ma famille avec la fureur de lions affamés dans une arène romaine ?
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Je n’étais pas ma mère. Je me suis répétée cette phrase, comme pour mieux m’en imprégner. Je n’étais pas ma mère. Je pouvais faire un autre choix. Je pouvais choisir de vivre.
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J’essayais de comprendre le sens de ces rumeurs :

– Octavien n’est-il pas l’héritier de César ? Antoine le défierait-il ?

J’ai même repéré quelques personnes qui faisaient le signe rituel pour se protéger du mal.

J’ai jeté un regard discret vers Mère. Elle a poussé un soupir, presque un sifflement. Et bien que son visage garde son expression de reine impassible, j’ai cru voir un pli d’inquiétude se former entre ses sourcils. Mais peut-être la flamboyante lumière d’Égypte me jouait-elle des tours ? Car, en l’examinant de plus près, je l’ai découverte plus majestueuse et sereine que jamais.
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J’ai à peine remarqué le courant sous-jacent de confusion qui se propageait dans les rangs, accompagné de murmures :

– Comment le général peut-il concéder des terres qu’il n’a pas encore conquises ?
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Tata s’est ensuite adressé à mon frère jumeau, Alexandre.

– À mon fils, Alexandros Hélios, je donne le royaume d’Arménie, sur lequel il régnera avec sa promise, la princesse Iotapé.

Père a reçu une ovation pour sa victoire décisive dans la région. J’ai refusé de jeter ne serait-ce qu’un coup d’œil furtif en direction de mon jumeau. L’Intruse était assise entre nous.

La petite princesse aux cheveux soyeux et aux yeux noirs n’était rien de plus qu’un otage royal en réalité. Sa présence visait seulement à garantir la loyauté de son père envers Tata. Pourtant je n’éprouvais aucune affection pour elle au fond de mon cœur. À la façon dont Alexandre se comportait envers Iotapé, on aurait dit qu’Hermès était descendu de l’Olympe pour la lui remettre en personne. Avant qu’elle ne vive parmi nous, lui et moi étions aussi inséparables qu’au temps où nous partagions le ventre de notre mère, passant nos journées à jouer, dormir, manger et rire ensemble. Mais depuis son arrivée, c’était Iotapé que mon jumeau recherchait dès le premier rayon du soleil et c’était avec elle qu’il s’amusait jusqu’au crépuscule, lorsque la barque solaire de Râ descendait vers les mondes souterrains. Je ne pouvais pas lui pardonner de me l’avoir pris.
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Je tenais tant à entrevoir Mère, la reine Cléopâtre VII. Elle était assise sur un trône d’or, aussi resplendissante que les statues d’albâtre géantes qui gardent les tombeaux des anciens rois. Des diamants brillaient dans la jungle de tresses noires de sa perruque cérémonielle. Vêtue d’une robe plissée bien ajustée de couleur dorée, elle portait un diadème représentant trois serpents dressés, ainsi qu’un large collier en or où miroitaient lapis-lazuli, cornalines et émeraudes. Dans une main, elle tenait l’ankh doré, ou croix de vie, tandis que l’autre serrait la crosse et le fouet rayés, symboles de son pouvoir et de sa nature divine. Calme, parfaitement immobile, telle une lionne figée avant l’attaque, elle rayonnait de puissance. J’étais si émerveillée que j’en avais le souffle coupé.

Voulant l’imiter, je me suis redressée, gonflée d’orgueil à l’idée que seules Mère et moi étions habillées comme de véritables souveraines d’Égypte – elle en Isis, moi en Nephtys, la déesse de la lune. Après tout, n’étais-je pas associée à la lune par mon nom ? Mon frère s’appelait peut-être Alexandre Hélios, le soleil, mais j’étais Cléopâtre Séléné, la lune. J’arborais une robe flottante qui m’évoquait le métal liquide que les scientifiques de notre Grande Bibliothèque appelaient « vif-argent ».
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J’ai contemplé la mer en essayant de reprendre une respiration normale. Comment en étais-je arrivée là ? Déjà orpheline de père et de mère, je devrais désormais vivre sans frères. Comment la princesse d’Égypte, fille de la plus puissante reine du monde, était-elle devenue la prisonnière de Rome, puis la fiancée d’un chef insignifiant régnant sur un royaume perdu dans les broussailles africaines ?

J’ai de nouveau fermé les yeux. Je croyais sentir sur ma peau le souffle doux de Mère quand elle m’avait chuchoté à l’oreille : « Ton cœur est celui d’une grande et puissante reine. » J’avais consacré mon existence entière à tenter de me montrer digne de ses dernières paroles. Mais j’avais échoué. J’avais tout perdu, y compris les personnes que j’aimais.

– Pourquoi ? Pourquoi m’avez-vous maudite ? ai-je demandé aux dieux. Pourquoi avez-vous maudit ma famille ?

Je n’ai pas obtenu de réponse. Seuls s’élevaient le crissement des cordages, le claquement des voiles et le clapotement de l’eau contre la coque.
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Ils attendaient mon signal. Mais je n’y arrivais pas.

– Balancez-la à l’eau avec lui ! a crié quelqu’un derrière moi.

– La mort la poursuit, tout comme sa mère !

– Elle porte la poisse – regardez ce qui est arrivé à Antoine !
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À bord d’un navire romain, cap sur l’Afrique
Dans ce qui aurait été la vingt-sixième année
du règne de ma mère
(an 25 avant l’ère commune).
J’ai seize ans.

La voix du commandant du navire me parvenait à travers la porte.
– Débarrasse-toi de ce corps maintenant ou mes hommes vont se mutiner ! hurlait-il.
Un stylet roulait sur le plancher. La flamme de la lampe en bronze pendue au plafond vacillait. Je ne réagissais pas.
– Petite Lune, a murmuré ma vieille nourrice, Zosima. S’il te plaît. Tu dois dire quelque chose.
Cela faisait si longtemps que personne ne m’avait appelée Petite Lune ! Ces mots affectueux m’ont remuée. J’ai senti une vague de douleur et de chagrin monter en moi, mais j’ai ravalé mes émotions. Je devais me dominer.
– Parle-lui à travers la porte, ai-je répondu. Mais ne lui ouvre pas.
En nous entendant chuchoter, le commandant a crié :
– Tu comprends ? Plus longtemps tu resteras cachée dans cette cabine avec le corps, plus mes hommes vont s’imaginer que tu pratiques des maléfices. Que tu es une sorcière, comme ta mère. Tu as conscience du danger ?
– Dis-lui que nous ferons ce qu’il veut au lever du soleil, ai-je ordonné à Zosima. Pas avant.
Le commandant, fou de rage, a interrompu ma nourrice :
– Si nous n’agissons pas tout de suite, j’aurai une rébellion sur le pont, moi ! Même les esclaves refusent de rester à leurs postes !
Je me suis levée et j’ai tenté d’imiter Mère lorsqu’elle s’adressait aux foules.
– Fais savoir à tes hommes qu’en Égypte l’esprit d’un corps qui n’a pas reçu les rites sacrés est maudit, condamné à errer pour l’éternité sur les lieux de sa mort en déchaînant les tempêtes et la destruction. Pour leur propre sécurité, ils doivent me laisser terminer.
Pas de réponse. Les Romains en général étaient superstitieux – les marins plus encore que les autres. Je fondais là-dessus tous mes espoirs.
– Mais le jour ne se lèvera pas avant une heure au moins! s’est plaint le commandant.
Malgré mes efforts, mon agacement a percé dans ma voix.
– Je suppose que tu es capable de maîtriser ton équipage pendant une heure, commandant ?

Silence. Étais-je allée trop loin ?
– Tu me jures d’en avoir terminé une fois pour toutes avec tes rituels au premier rayon de soleil ? a-t-il grommelé. Puis-je donner ta promesse à mes hommes ?
– Tu as ma parole, ai-je répondu.
Après une brève pause, j’ai distingué le martèlement furieux de ses pas qui s’éloignaient vers le pont. J’ai soupiré de soulagement.
Je me suis tournée vers Alexandre. Il y avait forcément erreur. Mon jumeau, mon soleil, dormait sans doute. Il avait toujours eu un sommeil de mort, nous en plaisantions souvent entre nous.
Son teint gris et ses yeux enfoncés ont anéanti mes dernières illusions. Non, ce n’était pas seulement la lumière qui me jouait des tours. Mon frère avait bu le poison qui m’était destiné. Je devais me rendre à l’évidence : le seul parent qui me restait était parti à son tour.
– Il me faut plus de bandelettes, Zosima. Je veux le lin le plus doux que tu puisses trouver pour sa tête. Il doit être à son aise.
Zosima m’a tendu une chemise en toile fine et soyeuse, un peu élimée. Elle ferait l’affaire. J’ai commencé à découper le tissu avec ma dague – celle qui appartenait à Mère autrefois –, puis je l’ai prise entre les dents et j’ai terminé de déchirer les bandes avec les mains.
– S’il te plaît. Laisse-moi faire, est intervenue Zosima. Ce ne devrait pas être à toi de t’en occuper.
J’ai secoué la tête, la chemise encore dans la bouche, telle une lionne en train de briser le cou d’un petit animal. Non. J’étais la seule à pouvoir m’en charger, au contraire.
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