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Critique de le_chartreux


Être femme peule et musulmane aujourd'hui dans le nord du Cameroun :
Djaïli Amadou Amal est une conteuse envoutante. Elle nous raconte les destins croisés de trois femmes Ramla, Hindou et Safira qui subissent en serrant les dents la loi des hommes.
Ramla doit renoncer à son amoureux et à ses études de pharmacie car elle sera bientôt mariée contre son gré à l'époux de Safira, un vieil homme riche et très influent.
Sa demi-soeur Hindou doit épouser son propre cousin psychotique, violent, instable, drogué et alcoolique. Sombre promesse d'amour…
Safira aime sa position de première épouse et n'accepte pas de devoir partager son temps avec la jeune femme que son mari s'est choisie…
Les hommes de leur entourage, pères, oncles, maris ou frères exigent d'elles, au nom d'un prophète et d'une religion, l'acceptation de leurs lois et de leurs volontés ainsi qu'une soumission complète.
Les femmes de leur entourage, mères, grand-mères, tantes, soeurs ou amies, feignent de ne rien voir ou savoir et tentent chacune à leur façon de surnager dans ce panier de crabes. Ainsi, elles doivent renoncer à leurs libertés, leurs études, leurs fiertés et subir sans sourciller - pour la plupart dès la fin de l'adolescence - des mariages forcés et arrangés avec des membres de leur famille ou des personnages locaux influents, le plus souvent avec des hommes beaucoup plus âgés. Elles subissent pour certaines le viol conjugal et des coups et blessures. Elles doivent accepter la polygamie, ne pas montrer leur mécontentement ou leur colère, surjouer au quotidien et, de façon perverse, tisser à leur tour une toile qui leur permettra de s'adapter aux contraintes quitte à faire tomber une soeur ou une amie… Enfin, éviter la disgrâce qui les entraineront, elles et leurs familles, dans un abîme d'où elles risquent de ne plus remonter.
Tout ceci fait froid dans le dos et incite à la rébellion. La colère et le dégout sourdent dès les premières lignes du roman puis affluent rageusement par vagues régulières. Ces émotions m'ont gagné complètement et ne m'ont plus quitté jusqu'à la fin de ce (beau et triste) roman.
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