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Critique de Celise


Les impatientes… quelle ironie que ce titre !

« Munyal » c'est le mot qui revient sans cesse au cours du récit : patience, ou plutôt soumission…
La soumission, c'est celle des femmes, bien sûr que l'on exhorte à supporter le poids des traditions, de la domination des hommes, du manque de liberté…

Dans ce roman, Djaili Amadou Amal va nous raconter les destins croisés de 3 jeunes femmes d'origine peule au Cameroun : deux jeunes filles mariées très jeunes, de force, et la co-épouse de l'une d'elle.

Sommées de respecter la coutume, la religion et surtout la volonté de leur père, elles doivent toutes supporter sans se plaindre les viols conjugaux, les coups et la volonté toute puissante de leurs maris.

Je dirais malheureusement : rien de nouveau sous le soleil.

Là où le récit est intéressant et original, c'est qu'il nous permet de rentrer dans l'intimité et le fonctionnement d'une famille peule traditionnelle.
Mais surtout, on comprend très rapidement que les hommes ne sont pas les seuls dangers que rencontrent les femmes puisqu'au final, les femmes entre elles sont aussi leurs propres ennemies : toute l'organisation de la maisonnée est basée sur l'asservissement des femmes qui enjoignent elles-mêmes à leurs propres filles d'accepter en silence leur triste sort.
Malheureusement, point de solidarité féminine dans ces familles : les co-épouses sont des rivales qui se livrent un combat domestique incessant et les mères sacrifient le bonheur de leurs filles au nom de la tradition et par peur de l'époux.

J'ai eu l'impression d'être dans système quasi-féodal, où le seigneur distribue des privilèges et où les courtisans doivent jouer d'intrigues pour conserver leur place et tout simplement survivre.

Un livre témoignage écrit par une auteure féministe camerounaise qui a vécu elle-même un mariage forcé et nous livre une vision poignant d'une société patriarcale tellement hostile aux femmes.
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