Faire son deuil ne se fait pas en quelques jours. J'ai besoin de temps. Et aussi qu'on me laisse tranquille. Je suis en droit de pleurer mon mari et ma fille aussi longtemps que je le souhaite. Même si personne ne comprend, même si ça dérange. Je ne sais plus où j'en suis. Je donnerais tout pour retourner en arrière. Que rien de tout cela ne soit jamais arrivé.
Pour tout recommencer à zéro.
Quand on écoute parler quelqu'un, on s'approprie ce qu'il dit et on voit les choses avec son propre vécu, du coup, ça engendre pas mal d'incompréhensions... On devrait vraiment essayer de se mettre à la place de notre interlocuteur.
Arrête de t'attacher à ce que ta mère ou tes tantes peuvent dire ou penser. Elles n'ont pas la science infuse, tu sais. Elles n'ont pas non plus le monopole pour diriger ta vie. La seule qui peut le faire, c'est toi.
Après tout, ce n'était pas de l'attirance qu'il ressentait pour elle, mais de la pitié, ni plus ni moins, sans comprendre exactement pourquoi. Elle lui faisait de la peine, et il aurait aimé faire quelque chose pour elle, pour la soulager dans sa tristesse. Et puis, il se sentait un peu seul, lui aussi.
J'aurais tellement besoin qu'il me prenne dans ses bras pour me réconforter, comme il savait si bien le faire. Toujours les mots qu'il fallait au bon moment, ou la petite blague qui allait bien, pour me faire rire quand je n'avais pas le moral. Et aujourd'hui, j'en aurais tellement besoin.
Quel vide immense !
J'ai l'impression d'avoir un énorme trou noir à l'intérieur de moi, que rien ni personne ne peut combler. On m'a dit que la peine diminue avec le temps. Je ne trouve pas. La mienne est toujours là, tout le temps, sans arrêt. J'ai appris à bien la cacher devant les autres, mais elle est prête à surgir en un quart de tour, sans prévenir, comme à cet instant.
Pendant le repas, j'observe ma famille, ces visages joyeux autour de moi, et je prends conscience de la chance que nous avons d'être là, tous ensemble. Ces instants ont tellement de valeur, et pourtant, on ne leur en accorde jamais assez. Et puis, un jour, quand quelqu'un n'est plus là, c'est alors qu'on se rend compte du bonheur qu'on avait quand il était toujours parmi nous. Mais c'est trop tard...
C'est la course, comme chaque jour, depuis qu'elle est arrivée dans notre vie. Un exquis et savant mélange de Julien et moi. Un mixte de nous deux. Le bonheur à l'état pur. Avec les conséquences qui en découlent : le stress, encore et encore, pour arriver à l'heure quelque part. Impossible !
« La vie, c’est comme une bicyclette,il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. »
Albert Einstein