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Critique de Dandine


J'ai d'abord ete attire par le titre. Tres reussi. Assez mysterieux pour laisser l'imagination broder de nombreuses cles d'entrée dans le livre.

J'entre. J'ai failli glisser sur le seuil (l'auteur s'est pris pour Balzac dans sa premiere page), mais je me rattrape au chambranle. C'est une histoire qui a l'air interessante. Oui, qui est interessante. Oui, qui… bien que… certains appoints… comme des freins dans le cours de la trame… comme un alourdissement de la narration… oui, mais interessante quand-meme.

Boum! Mais… qu'est-ce que… tout a coup… des explications… un condense… didactique? Ca me rappelle mon vieux Malet et Isaac. En plus succint, moins bien developpe. C'est du copie-colle de Wikipaedia? Non, plutot un resume pour les classes de 6e. Comme on est en Juin, ca doit etre pour ceux qui doivent plancher tout l'ete sous peine de redoubler. Une histoire de la Shoa pour les nuls. En petits chapitres disperses qui font brusquement irruption dans le roman, l'abatardissent, le corrompent, au risque d'emousser l'interet que ce dernier faisait eclore chez son lecteur. Dans mon cas, cette Shoa racontee par un nul pour un nul n'a fait eclore que de la colere. La sensation que l'auteur ne me respecte pas. Mais j'ai l'habitude de boire le calice jusqu'a la lie, et j'ai continue ma lecture. Jusqu'a la lie, lie de cigue et non de vin, parce que les legeres maladresses que j'avais cru detecter sont devenues la marque d'un style, qui se veut surement incantatoire mais n'est que repetitif: “Vicente, pour ignorer ce qu'il aurait pu savoir a ce moment-là […] fermait toujours les yeux de toutes ses forces. Ne voulant pas savoir, ne voulant plus savoir, ne voulant plus rien savoir, meme ce qu'il savait deja, il s'enfermait dans un silence de plus en plus lourd”. 4 lignes plus loin: “L'effort qu'il faisait pour ne pas savoir etait devenu sa seule raison de vivre”. 16 lignes plus loin: “Vicente n'avait pas voulu savoir. Il n'avait pas voulu imaginer”. 12 lignes plus loin: “Peu a peu, en luttant pour ne pas savoir, en luttant pour ne pas imaginer”, et enfin, 10 lignes plus loin: “Vicente avait essayé par tous les moyens de ne pas savoir et de ne pas imaginer”, et j'arrete de citer, je fatigue.

Une histoire d'un fort potentiel dramatique a la base, mais c'est mal ecrit, et surtout l'auteur mesestime ses lecteurs, alors rien ne lui sert de repeter du debut a la fin que c'est l'histoire de sa famille, d'essayer de nous emouvoir de force, tout sonne faux et ca en devient facheux, enervant.

Je ne veux pas en rester la. Je vais lire ou relire quelque chose d'Appelfeld. Lui, avec son ecriture toute en understatement, me tire a chaque fois une larme, une vraie, de celles qui apparaissent sans se faire annoncer.
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