AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de SidoLethee75


L'écrivain argentin, scénariste, producteur, réalisateur Santiago H. Amigorena a, dans toute son oeuvre, inscrit le silence dans son « projet littéraire ».
Un « silence qui m'étouffe depuis que je suis né », écrit-il.
Et cela interpelle et incite à chercher à comprendre.
Il est rapporté que pendant plus de vingt ans, Santiago H. Amigorena s'est réveillé chaque matin « pour écrire ce projet personnel, avant de consacrer le reste de sa journée à l'écriture de scénarios pour toute une génération de réalisateurs ou pour lui ».
C'est ce roman, « le ghetto intérieur », son dixième roman qui nous en donne la clef : à l'origine, son histoire familiale qui le hante.
La clef ?
La vie de son grand-père, Vicente Rosenberg, juif polonais qui a émigré vers la fin des années 20, en Argentine pour « devenir adulte » et refaire sa vie à Buenos Aires : il y apprend l'espagnol, oublie sa langue maternelle, épouse Rosita qui est issue d'une même origine mais d'une émigration plus ancienne, travaillera dans un magasin créé par son beau-père, pour eux ; le couple élèvera trois enfants.
La vague brune nazie se répand, les pogroms se multiplient.
Les lettres de sa mère l'informent de l'évolution de la situation qui se dégrade de plus en plus : « La vie est pénible. La mort est partout. »,…« Plus rien ne marche comme ça marchait avant »,…
Vicente ne répondra pas à ces lettres.
Et quand il comprend qu'il est trop tard pour la sauver comme des milliers de juifs avec elle. Sa mère sera envoyée dans un camp. Il l'apprendra.
Il se mure alors dans un silence absolu, et sera le « prisonnier du ghetto de son silence ».
Un style sobre, sans éclat avec des répétitions qui vous martèlent à la lecture, et qui donnent de la force aux propos et au désarroi et ressenti du personnage.
Une lecture rapide sans grandiloquence.
Court, percutant, qui ne vous laissera pas insensible.
Un roman sur la culpabilité, où il n'y a pas de Héros.
Commenter  J’apprécie          210



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}