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Critique de SZRAMOWO


« Dans les allées on pouvait voir les petites cavalières du dimanche matin, vendeuses et dactylos groupées en coopérative pour se payer l'heure hebdomadaire de tape-cul. Un léger temps de galop soulevait un nuage de poussière. »
Jean Amila sait mieux que tout autre capter l'air du temps, cette soif de culture, de loisirs et de liberté d'une société bridée qui s'interroge sur elle-même, sortie de la 2ème guerre, plongée dans celles d'Indochine et d'Algérie et se prépare doucement à mai 68 sans le savoir…
Sans attendre Godot raconte la double histoire d'une mère, Angèle dite Maine, et de sa fille Colette. Maine a fait un choix de vie « border line ». Epouse d'un malfrat qui a passé l'arme à gauche, « le dernier des grands fauves, ç'a été René le Comte, l'homme de Maine. », elle s'est macqué avec Henri Godot, un malfrat qui en croque auprès du commissaire Verdier dont c'est l'une des premières apparitions. Riton Godot avoue « le vrai « milieu », ça n'existe plus. Il y a seulement des gens comme moi qui ont frisé un peu sur les bords et qui sont devenus commerçant ; avec la bénédiction de la maison Poulardot… ». Entre les deux malfrats, elle a semblé s'acheter une conduite en épousant Felix, postier ambulant et en concevant Colette…
La jeune Colette vit avec son père à Nice, mais rêve de la vie de sa mère « Elle regardait sa mère…Quelle classe ! Quelle jeunesse !...Oui, quelle chance d'avoir une mère si garce, mais si belle, à côté d'un père si bon, mais si terne ! Pauvre papa ! Il ne supportait pas vraiment la comparaison ! »
Quand Felix et Colette débarquent chez Maine, Riton Godot est en bisbilles avec la bande à « (…) Paconi et Betti, les pauvres types ; ceux qui n'ont pas compris et qui continuent le théâtre… »
Felix entrevoit dans sa relation avec Godot, le moyen de solder une affaire qui le taraude depuis des années. Mais voilà, on ne s'improvise pas malfrat du jour au lendemain.
Une fois de plus, les femmes du roman, surtout Maine, vont permettre aux hommes de sauver la face. Plus que jamais Colette, elle voit sa mère comme un modèle, peut-être pas de vertu et de morale, mais un modèle de femme forte.
Un polar à l'ancienne écrit en 1956, avec de belles envolées sur le Paris des années 50-60, les règlements de compte, les escroqueries à l'assurance, les cinémas permanents, les embrouilles homme femme. Un roman à tiroirs dont on ne sait jamais sur quoi on va tomber en les ouvrant.
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