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EAN : 9782072334078
162 pages
Gallimard (01/05/2016)
3.75/5   6 notes
Résumé :
- C'est vrai, demanda Félix, qu'il y a des gars qui descendent quelqu'un pour une pincée de fric ?
- Ça existe, dit la belle Maine.
- Crois-tu que Godot me prendrait cher ?
- Je n'en sais rien, sans doute très cher L..
- Soixante mille, dit Félix. Tu crois que ça suffirait ?
- Et c'est pour ça que tu es monté me voir pour la première fois depuis quinze ans ! dit Maine avec reproche. Pour que je te trouve un repasseur au rabais !.. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Dans les allées on pouvait voir les petites cavalières du dimanche matin, vendeuses et dactylos groupées en coopérative pour se payer l'heure hebdomadaire de tape-cul. Un léger temps de galop soulevait un nuage de poussière. »
Jean Amila sait mieux que tout autre capter l'air du temps, cette soif de culture, de loisirs et de liberté d'une société bridée qui s'interroge sur elle-même, sortie de la 2ème guerre, plongée dans celles d'Indochine et d'Algérie et se prépare doucement à mai 68 sans le savoir…
Sans attendre Godot raconte la double histoire d'une mère, Angèle dite Maine, et de sa fille Colette. Maine a fait un choix de vie « border line ». Epouse d'un malfrat qui a passé l'arme à gauche, « le dernier des grands fauves, ç'a été René le Comte, l'homme de Maine. », elle s'est macqué avec Henri Godot, un malfrat qui en croque auprès du commissaire Verdier dont c'est l'une des premières apparitions. Riton Godot avoue « le vrai « milieu », ça n'existe plus. Il y a seulement des gens comme moi qui ont frisé un peu sur les bords et qui sont devenus commerçant ; avec la bénédiction de la maison Poulardot… ». Entre les deux malfrats, elle a semblé s'acheter une conduite en épousant Felix, postier ambulant et en concevant Colette…
La jeune Colette vit avec son père à Nice, mais rêve de la vie de sa mère « Elle regardait sa mère…Quelle classe ! Quelle jeunesse !...Oui, quelle chance d'avoir une mère si garce, mais si belle, à côté d'un père si bon, mais si terne ! Pauvre papa ! Il ne supportait pas vraiment la comparaison ! »
Quand Felix et Colette débarquent chez Maine, Riton Godot est en bisbilles avec la bande à « (…) Paconi et Betti, les pauvres types ; ceux qui n'ont pas compris et qui continuent le théâtre… »
Felix entrevoit dans sa relation avec Godot, le moyen de solder une affaire qui le taraude depuis des années. Mais voilà, on ne s'improvise pas malfrat du jour au lendemain.
Une fois de plus, les femmes du roman, surtout Maine, vont permettre aux hommes de sauver la face. Plus que jamais Colette, elle voit sa mère comme un modèle, peut-être pas de vertu et de morale, mais un modèle de femme forte.
Un polar à l'ancienne écrit en 1956, avec de belles envolées sur le Paris des années 50-60, les règlements de compte, les escroqueries à l'assurance, les cinémas permanents, les embrouilles homme femme. Un roman à tiroirs dont on ne sait jamais sur quoi on va tomber en les ouvrant.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
– Ouais ! fit Riton Godot après un long silence. Je me demande si...?

Il laissa sa phrase en suspens. Un vrai truc de gros-bras, histoire de sentir ses hommes bien en main. D'ordinaire il y avait toujours quelqu'un dans le personnel qui faisait un effort et essayait de formuler la pensée du patron.

Mais ni Fred, ni Jo n'avaient l'air disposés au coup de brosse à reluire. Etaient-ils salariés, ou faisaient-ils de la prestation de services ? C'était difficile à déterminer.

Ce qu'il y avait de certain, c'est qu'ils savouraient béatement l'anisette glacée et s'écartaient doucement le col de la chemisette pour laisser douillettement pénétrer l'air frais du ventilateur dans leur pilosité pectorale.

Juillet à Paris, un jour de canicule.

Riton Godot soupira. Il suait. Son bureau était pourtant climatisé, mais il y suait toujours, été comme hiver. C'était une petite misère à laquelle il n'attachait plus aucune espèce d'importance : quand il cesserait de suer, il cesserait de vivre.

– Qu'est-ce que vous en pensez, les gars ? interrogea-t-il. Vous croyez à la possibilité d'un arbitrage ?

Cette fois, la question était directe, il fallait bien répondre. Fred, le petit recuit de soleil à moustache effilée, avala une gorgée de boisson bien louchie.

– Vous savez, dit-il, nous, on n'est pas tellement des spécialistes de l'arbitrage !

– Ça, c'est vrai ! fit Jo en secouant sa petite face rougie de blondin rentrant de vacances.
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