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"Il nous reste les mots" est un dialogue entre deux pères. Deux pères qui ont perdu leurs enfants le même jour, au même endroit. La différence, c'est que l'un était l'assaillant du Bataclan ; l'autre une victime.

Ce livre veut être une main tendue vers l'ouverture d'un dialogue entre les familles des victimes et les familles des terroristes. Il se veut un appel à la tolérance, à une humanité bienveillante. Pourtant, je l'ai trouvé peu convaincant.
Déjà, les deux hommes font beaucoup trop de digressions en racontant ce qu'ils aiment, leurs vies, en étalant leur culture : particulièrement Georges Salines. Ça n'apporte pas grand chose aux propos.
Mais, ce qui m'a profondément énervée, ce sont les réactions de Georges Salines aux propos d'Azdyne Amimour. Sous couvert de tolérance, il est dans un jugement constant de cet homme qui n'est pourtant pas responsable des actes commis. J'ai eu l'impression d'une moralisation régulière de ce que disait A. Amimour, G. Salines ne remet rien en contexte et lui fait la leçon régulièrement. Ça m'a passablement agacée.

Il y a quelques passages intéressants, notamment lorsque Azdyne Amimour explique comment son fils lui a glissé entre les doigts, mais l'ensemble m'a mise mal à l'aise. Trop de jugements non assumés.
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Georges Salines a perdu Lola, tombée sous les balles des fous d'Allah.
Azdyne Amimour a perdu Samy, Fou d'Allah, tombé sous les balles d'un policier après avoir pris la vie d'innocents au Bataclan.
Ces deux pères ont perdu leur enfant et dialoguent. L'un devrait en vouloir à l'autre, mais ce n'est pas le cas.
Samy n'était pas le reflet de l'éducation que sa famille lui a donnée. Samy était le un instrument formé par Daesh.
Le dialogue donne vie à la famille, rend palpable l'amour de Lola et de sa famille. Il rend aussi humanité à la famille de Samy. Famille qui n'a pas voulu ce terrible massacre et qui n'a rien fait pour qu'il arrive. Famille désemparée aussi par le départ du fils en Syrie pour faire le Djihad.

J'ai trouvé ce dialogue entre deux hommes meurtris sincère, humain et beau à la fois
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Incroyable. J'ai entendu parler de ce livre en lisant V13, et je me le suis acheté quasiment immédiatement.
Il s'agit d'un dialogue entre Georges Salines, dont la fille Lola a été assassinée au Bataclan, et Azdyne Amimour, dont le fils a été assassiné également au Bataclan, mais parce qu'il était l'assaillant et l'assassin.
Deux pères endeuillés qui s'interrogent, sur le sens de l'acte de Samy Amymour et de ses complices, sur leur propre responsabilité, sur le chemin parcouru par la haine de l'autre pour en arriver là... Et, comme le dit le sous-titre, un incroyable chemin de résilience et de tolérance.
Je sais qu'il aurait préféré ne pas, évidemment, et nous en sommes tous là, et il n'a pas eu d'autre choix, mais Georges Salines a acquis toute mon admiration, par sa force et son intelligence.
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Respect à Georges Salines et à Azdyne Amimour pour cet exemple de tolérance, d'empathie, d'ouverture et d'accueil de l'autre. Tout aurait dû les opposer. L'un a perdu sa fille dans l'attentat du Bataclan, l'autre son fils auteur des tirs sur les spectateurs. Lola était pleine de vie. Samy a sombré peu à peu dans le djihadisme. Son père a tenté de le ramener à la raison en allant le rejoindre en Syrie. Malheureusement, sans succès. Tous deux se livrent à un dialogue. Ils partagent avec nous leurs jeunesses, leurs mariages respectifs, leur foi ou absence de foi, la jeunesse de leurs enfants. Tous deux cherchent à comprendre ce qui a poussé des hommes au fanatisme et à en tuer d'autres. Pour que cela ne se reproduise jamais, ils multiplient les rencontres pour partager leur histoire.
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Je suis très dérangée par le ton de ce livre.
Je me réjouissais de lire une magnifique histoire de tolérance, de construction de paix... la démarche des deux pères, l'un d'un des assassins, l'autre de l'une des victimes, était admirable. Et chapeau à tous les deux d'avoir franchi la ligne qui aurait dû les séparera. Et merci au passage à babelio et aux éditions Robert Laffont

Mais j'en viens à douter de l'objectif de la démarche du papa de de Lola. Alors, certes, cette démarche est certainement en elle-même un immense geste de paix. Mais ça ressemble quand même furieusement au procès du papa de Samy
Le sommet est atteint selon moi en page 99 quand Georges compare Azdyne aux négationnistes de la Shoah (enfin, il y a peut-être encore pire après... pour une fois, j'écris cette critique a mi parcours, ça me démangeait)

Le ton paternaliste, donneur de leçons de Georges est profondément gênant. On m'objectera peut-être que c'était déjà bien courageux d'accepter ou de proposer le dialogue. A quoi je réponds que si c'était pour le faire comme ça, il eut mieux valu s'abstenir
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Difficile de critiquer ce livre sans être dans le jugement de valeur. Il s'agit de propos recueillis et relatés ici tels quels. Un dialogue entre deux pères. Les deux premières parties se révèlent souvent ennuyantes, malgré quelques anecdotes intéressantes (le voyage du père en Syrie pour retrouver son fils par exemple). Malgré tout, je ressens parfois du jugement et du mépris face à quelqu'un qu'on oblige à justifier les actes de son fils. Pourtant, seul ce dernier en est responsable. Quelques grossiers clichés (sur les théories du complot, les juifs, la religion). Je ne trouve pas que ce recueil de propos soit à proprement parler une leçon de tolérance. Je le vois plutôt comme une vaine tentative d'essayer de ré-humaniser un homme, un père, que la vindicte populaire a déjà jugé coupable depuis le premier jour. Donc, avec un parti pris. Toutefois, des émotions transparaissent et l'idée principale, le message de fond, est fort louable. La lettre à Samy est belle et juste.
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C'est très compliqué de critiquer un livre comme celui-ci.
L'idée de ce dialogue m'a surprise, puis séduite, je pensais assister à une belle leçon de tolérance. Si la tolérance est nécessaire pour instaurer un tel dialogue, le ton, parfois, m'a dérangée...
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Les pères de Lola, victime de la tuerie du Bataclan le 13 novembre 2015, et de Samy, l'un des 3 assaillants, parlent de la perte de leurs enfants. Et surtout, ils adressent une lettre à l'enfant de l'autre.
Un dialogue, comme une mise en abîme essentielle face à cette tuerie, et à l'incompréhension des énergies qui poussent les auteurs à commettre un tel crime.

https://www.facebook.com/1757782394471400/posts/2533853913530907/
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Fort ennuyé je suis.
C'est un beau livre parce qu'il existe et rien que pour ça il vaut ses 5 étoiles. Pour dire que le dialogue est possible, que nous ne sommes qu'exceptionnellement responsables des actes d'autrui, y compris de ceux de nos enfants. Un livre que je range fièrement entre Martin Luther King et Stéphane Hessel.
Et... ce livre est mauvais. le contenu est convenu, relu probablement 15 fois, expurgé de tout ce qui pourrait faire penser à un véritable dialogue. Impossible d'y croire une seule seconde. Peu ou pas d'idée, peu ou pas de perspectives, ennuyeux et fade. Une occasion ratée de la littérature qui a l'immense mérite d'exister. Achetez-le et... rangez-le sur vos étagères. Vous gagnerez du temps et pourrez relire "Crimes et châtiments".
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Le sujet est dur, mais je ne dirais pas pour autant "âmes sensibles s'abstenir", car dans cet échange entre deux pères meurtris, pour essayer de comprendre ce qui est arrivé à leurs enfants, pourquoi l'une a été victime de la tuerie du Bataclan, et l'autre se trouvait dans les djihadistes meurtriers, l'approche est pudique et tout en nuances. C'est d'un échange émouvant et vrai qu'il s'agit.

Le soir du 13 novembre 2015, et dans le tourbillon des jours suivants, deux familles vivent une expérience radicalement différente l'une de l'autre, tout pourrait les séparer, et pourtant, une certaine idée de l'humanité, qui ne cède devant rien, les met en présence, les rapproche, met en parallèle leur trajectoire jusqu'en ce point
fatal.

Lola Salines, jeune libraire qui adorait son métier, assiste au concert des Eagles of Death Metal (une amie avait des places, elle l'a invitée). Ses parents ne savent rien, ils seront alertés par les frères de Lola plus tard dans la nuit, quand il apparaît évident qu'elle n'en a pas réchappé.
Azdyne Amimour sait depuis longtemps que son fils est parti rejoindre Daech en Syrie, il le croit sur le front, à mille lieues d'imaginer que Samy est rentré en France via la Belgique, et se trouve parmi les tueurs.

Les deux hommes se rencontrent, décident d'échanger sur le parcours de leurs enfants, leur histoire familiale ; ils s'interrogent sur leur propre rapport à leur culture, à la religion, la politique, le voyage et les civilisations étrangères. Ils parlent d'islam, d'athéisme, de porosité aux théories du complot, ils cherchent des raisons. Ils racontent également leur engagement postérieur aux événements, ce qu'ils ont voulu, ce dont ils se sont gardés. Ils évoquent le chagrin, la perte irrémédiable, les réactions des autres, la résilience aussi.

J'ai aimé ce livre et je l'ai lu facilement : des réflexions m'ont intéressée, et vers la fin, ils évoquent des pistes pour combattre la radicalisation des jeunes, notamment des pistes pour la société. J'ai apprécié les passages dans lesquels Georges Salines évoque son athéisme, et j'ai lu avec émotion la lettre que chacun des pères adresse à l'enfant de l'autre, tout à la fin.

Il m'a manqué peut-être une qualité littéraire, je suis toujours un peu déçue par les essais ou témoignages, qui se lisent facilement, mais s'oublient ensuite. Toutefois, la démarche d'ouverture, d'altruisme, d'acceptation, reste gravée, je n'oublierai pas cette amitié qui se tisse au fil des mots, dans la sincérité, sans jugement... Puisque de ces ruines il reste les mots.
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