Citations sur La résilience. Surmonter les traumatismes (43)
Bergeret (1995) précise qu'un individu n'est pas malade parce qu'il a des défenses mais bien parce que ses défenses sont inefficaces, trop rigides et mal adaptées aux réalités internes et externes. Ce qui peut se traduire par une utilisation systématique d'un mode défensif exclusif, sans souplesse et hors contexte. Dans ce dernier cas seulement, les défenses apparaissent dans un fonctionnement psychopathologique.
Au premier abord, la résilience peut se définir comme un processus dynamique qui implique la réorganisation psychique après un traumatisme et permet le développement normal en dépit des risques. Il s'agit de sortir vainqueur d'une épreuve qui aurait pu être traumatique, mais, la résilience ne se résume pas à une procédure adaptative face au danger. Elle implique que le sujet puisse se reconstruire et reprendre un développement malgré l'adversité, ce qui suppose le ressaisissement de soi après un traumatisme.
Dans la même lignée que les observations réalisées sur le stress, certains auteurs distinguent les réactions qui suivent des traumatismes uniques, de celles consécutives à des traumatismes répétés. Dans ce dernier cas, il semble que, loin de se sédimenter chez tous les individus, la répétition les conduirait à une sorte d'habituation aux événements traumatiques, se traduisant par une diminution des réactions de stress. Ainsi certains auteurs considèrent que chaque épreuve surmontée avec succès améliore la capacité de l'individu de faire face à l'épreuve suivante.
Les parcours de vie délétères confrontent le sujet à des situations de crise ; la crise étant définie comme un bouleversement psychique qui nécessite une réorganisation face à des changements d'origine interne (intrapsychiques) ou externe (événements de vie).
Sur le plan de l'intrapsychique, toute situation nouvelle pour un individu est susceptible de remettre en cause son équilibre psychique. Mais les situations extrêmes et les contextes traumatogènes provoquent des crises qui vont mettre à l'épreuve les facteurs dynamiques et économiques internes. Le sujet devra donc mobiliser ses modalités adaptatives et ses mécanismes de défense pour tenter de retrouver un nouvel équilibre.
Nous pouvons dire que la résilience fait référence aux ressources développées par une personne, un groupe ou une communauté, pour tolérer et dépasser les effets délétères ou pathogènes des traumatismes et vivre malgré l'adversité, en gardant une qualité de vie avec le moins de dommage possible.
L'individu résilient (quel que soit son âge) serait un sujet présentant les caractéristiques suivantes (Cyrulnik, 1998) :
– un Q.I. élevé,
– capable d'être autonome et efficace dans ses rapports à l'environnement,
– ayant le sentiment de sa propre valeur,
– de bonnes capacités d'adaptation relationnelles et d'empathie,
– capable d'anticiper et de planifier,
– et ayant le sens de l'humour.
Patterson et al. (1994) décrivent la résilience comme « l'habileté de fonctionner de façon adaptée et de devenir compétent lorsque des événements de vie stressants se présentent ». Cela signifie que le processus de résilience se met en place lors de la confrontation à une situation adverse et à cette condition.
Alors que [les mécanismes de défense] relèvent du domaine de l'inconscient et peuvent être liés à des conflits intrapsychiques, ce qui caractérise les stratégies de coping est d'être conscientes, orientées vers la réalité extérieure et suscitées par un événement. Les recherches sur les stratégies de coping concernent donc l'étude des actions concrètes mises en place par les individus pour s'adapter ou s'ajuster aux situations difficiles ou aversives qu'ils rencontrent
Si certains individus face à l'adversité semblent rendus vulnérables par l'exposition aux traumas, d'autres vont se construire dans la résilience et sortir renforcés par l'expérience traumatique qui leur donne un regain d'énergie, un ressort psychologique. On peut dire que par le traumatisme le sujet entre en résilience.