AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Rwanda, la fin du silence (8)

Alors que tout était sous mes yeux, j’ai mis des années à faire le lien entre l’opération Turquoise et cette intervention lors du siège de Sarajevo. (...) une politique d’intervention dont on ne sait plus réellement qui la dirige, dans une tradition d’opacité peu propice à la clairvoyance ; un mandat humanitaire de complaisance pour détourner l’attention de l’opinion publique et camoufler la réalité.
Commenter  J’apprécie          40
Comment avons-nous fait pour ne jamais nous en prendre aux génocidaires alors que nous devions faire cesser les violences ? Pour quelles raisons avons-nous protégé leur fuite, les avons-nous laissés organiser cet exode dévastateur ? Et surtout, pourquoi leur avoir livré des armes dans des camps de réfugiés, au cours d’une mission humanitaire ?
Commenter  J’apprécie          40
Le bourgmestre nous accueille en compagnie du prêtre en charge de cette paroisse.
...
‒ Ici, capitaine, nous vivons en paix et nous faisons tout pour la préserver.
Je suis aussi surpris que ravi, je félicite nos hôtes qui nous raccompagnent vers l’entrée du village où nous avons laissé la P4 sous la surveillance du conducteur. Mais quelque chose m’intrigue sans que je sache exactement quoi, et je finis par demander au bourgmestre quel est le nombre de Tutsi dans son village.
‒ Il n’y a pas de Tutsi dans notre bourg, capitaine.
Et le prêtre de rajouter avec le plus grand naturel,
‒ Ils ne couraient pas assez vite…
...
‒ Les Tutsi ne couraient pas assez vite pour nous échapper, nous nous en sommes complètement débarrassés.
Commenter  J’apprécie          30
Nous finissons de traverser la frontière quand un attroupement se forme sous nos yeux, avec la soudaineté stupéfiante d’un arbre qui s’écroule en forêt : un jeune Rwandais a eu l’outrecuidance de résister aux douaniers zaïrois lorsque ceux-ci ont voulu confisquer le madrier en bois qu’il portait sur l’épaule. Ils le rouent de coups de pied et de trique. La foule se précipite pour assister au lynchage, elle hurle, crie, vocifère au rythme des coups qui pleuvent. Florence est sous le choc, elle me saisit par le bras et demande pourquoi nous n’intervenons pas.
J’y réfléchis depuis le début, mais cela se passe du côté zaïrois et nous ne sommes que trois à être armés, alors qu’il y a plusieurs centaines de personnes dans cette émeute et des soldats zaïrois tout autour… Je l’explique sobrement à Florence qui réalise notre impuissance, elle a les larmes aux yeux. La foule se retire aussi rapidement qu’elle s’était rassemblée. Il ne reste plus qu’une masse informe sur la chaussée mal goudronnée.
Commenter  J’apprécie          20
Elle est entourée de vieux fonctionnaires de l’ONU, de ceux qui ont accepté depuis longtemps que leur vraie plus-value soit d’assumer leur inutilité en échange d’un salaire confortable.
Commenter  J’apprécie          20
Ce dispensaire accueille rapidement une vingtaine de patients sur lesquels ce médecin réfugié est chargé de veiller.
Belle histoire, réconfortante et inspirante, si ce n’est que nos médecins militaires constatent une nette augmentation de la mortalité postopératoire de leurs patients. Les décédés ne présentent aucun signe particulier, ni de syndrome commun en dehors du fait qu’ils sont hébergés au dispensaire.
Le père Popielsko décide d’enquêter, sous couvert de ses insomnies connues de tous. Dans la nuit, il entre au séminaire comme si de rien n’était et fait le tour des patients. Il est plus de 1h du matin et le médecin rwandais dort, ce qui n’a rien de surprenant. Sauf qu’il a pris soin de débrancher les perfusions de ses patients, « pour ne pas être dérangé »…
Commenter  J’apprécie          10
Nous débarquons l’arme au poing, avec les trois soldats qui m’escortent, pour sauver l’évêque.
Retranché dans la maison, celui-ci nous accueille avec soulagement ; il est énorme, fébrile et transpire à l’excès. ...
D’un geste ample, il désigne des voitures rutilantes garées contre le bâtiment et m’explique avec angoisse… qu’il ne veut pas qu’elles tombent aux mains des Tutsi.
...
‒ Monseigneur, quelle est votre voiture préférée, celle dont il faut s’occuper en tout premier ?
L’évêque m’indique sans hésiter une grosse berline.
...
Je m’installe calmement au volant, démarre la limousine qui ronronne avec élégance. L’évêque opine du chef en écoutant le moteur tourner. J’engage la boîte automatique en marche avant et je ressors aussitôt de la voiture qui démarre doucement. Sous le regard médusé de son propriétaire, la berline dévale la pente du jardin, traverse la haie, défonce la balustrade en arrachant quelques fleurs et s’envole vers le lac. Nous avons à peine le temps de nous avancer pour la voir plonger majestueusement dans les eaux grises du lac Kivu.
Commenter  J’apprécie          10
‒ Ces armes sont livrées aux FAR qui sont réfugiées au Zaïre, cela fait partie des gestes d’apaisement que nous avons acceptés pour calmer leur frustration et éviter aussi qu’ils ne se retournent contre nous.
Je suis sidéré.
‒ Attendez, on les désarme et ensuite on va leur livrer des armes, dans des camps de réfugiés, alors que ce sont des unités en déroute, sans doute liées aux milices et, pire encore, au ravage de ce pays ?
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (99) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3190 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}