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Critique de nekomusume


La petite sirène
Même si ce n'est pas le seul conte de ce recueil, c'est un des plus connu. du moins croît-on le connaître grâce à la version de Disney. (Et comme je lis ce livre dans le cadre du challenge Disney... ) Hélas du conte originel il ne reste dans le film qu'une sirène attirée par le monde des humains qui échangera sa voix contre des jambes pour l'amour d'un prince qui finira par l'épouser.
Belle histoire certes mais très éloignée de l'esprit d'Andersen. Souvenez-vous de la petite fille aux allumettes et imaginez que Disney la change en riche héritière... Moins tragique mais moins beau aussi.
Et bien c'est pareil pour la petite sirène. Attention Spoiler à tous les étages!

Ce conte, légèrement teinté de philosophie,est avant tout une réflexion sur l'âme. Car les sirènes n'ont pas d'âme et à leur mort deviennent écume. C'est ce destin que notre petite sirène veut déjouer et c'est pour cette raison qu'elle est fascinée par les humains. C'est aussi la perspective d'agir comme un être ayant une âme autant que la curiosité qui la pousse à sauver le prince. Et c'est à ce moment qu'elle en tombe amoureuse. Comme dans le film, il ne se rappelle pas d'elle, par contre il ouvre les yeux sur une religieuse qui est la première à le secourir. Et lui tombe amoureux mais sans espoir puisqu'elle est vouée à Dieu.
L'histoire aurait pu en rester là mais la sirène, contre l'avis de ses soeurs (oubliées dans le film) va trouver la sorcière des profondeurs (que j'ai trouvé moins maléfique que dans le dessin animé) et échange sa voix contre des jambes pour pouvoir approcher son prince. Elle récupérera voix et âme si elle réussi à s'en faire épouser, dans le cas contraire, elle mourra (sympa la condition de la femme: marie-toi ou meurt!). Pari difficile puisque lui aime celle qu'il prend pour sa sauveteuse. Et aucun moyen de le détromper.
Le prince se prend d'amitié pour cette belle muette et ils ne se quitteront plus. La complicité, l'entente sont au rendez-vous et l'on espère un dénouement heureux. Et voilà que pour précipiter les choses, le roi veut obliger son fils à se marier, un peu pour le royaume, un peu pour le séparer de cette muette qui le suit partout. Lui toujours fou amoureux de la religieuse, annonce à la petite sirène qu'il préfère l'épouser elle qu'il connait, apprécie et avec qui il partage de nombreuses valeur plutôt que de se retrouver coincé avec une inconnue que son père aura choisi. Notre héroïne est au comble de la joie. Toutefois, le prince accepte de recevoir la visite de la princesse choisie par son père. le monde étant petit, et encore plus dans les contes de fées, la fiancée n'est autre que la demoiselle rencontrée par le prince après sa presque noyade, celle-ci étant pensionnaire dans un couvent, elle portait donc l'habit. Et voilà notre prince bien léger pour oublier aussitôt sa petite muette avec qui il avait fait de si grands projets.
Celle-ci n'a plus qu'à retourner sur la plage afin de subir son sort et se transformer en écume. Seulement ses soeurs qui l'aiment et qui souhaitent la voir heureuse, lui offrent une possibilité d'obtenir une âme: elles ont persuadées la sorcière (moyennant finance bien sur) de transformer leur petite soeur en esprit de l'air, qui lui , s'il mène une existence exemplaire, se voit récompenser au moment de sa mort, d'une âme et d'une place au paradis.

Amours non réciproque, trahison, mort, ce conte n'est la tendre histoire romantique que nous a servi Disney, il possède beaucoup plus de profondeur et un coté tragique touchant. Difficile de ne pas s'identifier à cette pauvre petite sirène qui sacrifie sa vie à l'amour, qui par ses actes se rendra indispensable à celui qu'elle aime mais sera oublié dans la seconde où apparaitra une autre femme... Pour moi, elle l'avait déjà bien mériter son âme, et s'il y avait pénurie, autant lui donner celle de cet ingrat de prince.

Pour les autres contes d'Andersen, ils ont tous un petit côté tragique, très peu se terminent sur un happy end classique. Même si les personnes qui s'aiment finissent par être réunies, la mort et le destruction ne sont généralement pas loin. Ces contes sont tout bonnement magnifiques, avec une écriture superbe, à lire et à relire sans fin mais avec des mouchoirs à porté de mains pour les âmes sensibles.
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