AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dvall


Premier tome de l'adaptation graphique de ce monument de la littérature de science-fiction, « Dune » de Frank Herbert. La première de couverture, réalisée par Bill Sienkiewicz est magnifique : trois silhouettes encapuchonnées au sommet d'un éperon rocheux, et derrière elles un ciel orange éclairé par les deux lunes d'Arrakis, Dune, planète des sables. Police noire au graphisme acéré pour le titre. Une couverture vraiment très engageante et mystérieuse à souhait.

Le traitement narratif de ce roman graphique suit parfaitement le déroulement du premier tome écrit par Frank Herbert. Certains textes et dialogues sont repris presque au mot près. Nous pouvons donc remercier Brian Herbert et Kevin J. Anderson d'être restés fidèles à l'oeuvre originale pour cette adaptation. Les illustrations de Raúl Allén et Patricia Martín sont propres, très académiques, peut-être même trop classiques. J'aurais aimé plus d'originalité, plus de caractère dans l'identité graphique, mais peut-être que l'idée était de ne pas écraser l'oeuvre originale avec une présence visuelle trop originale. Les visions de Jodorowski pour son adaptation cinématographique avortée de Dune frôlaient la folie formelle et géniale, et même si ce n'est clairement pas ce que j'attendais pour le roman graphique de Dune, j'espérais tout de même plus de créativité.

Les images encore une fois restent globalement fidèles au roman, même si je note quelques choix regrettables : Dame Jessica, la mère de Paul Atréides, ressemble davantage à une jeune gourgandine qu'à la dangereuse et influente « sorcière blanche » décrite par Frank Herbert ; Duncan Idaho qui est normalement un homme au teint très pâle dans le roman apparaît avec une carnation noire (diktat des quotas ethniques propres aux arts cinématographiques et visuels américains ?) ; les ornithoptères semblent bien massifs et patauds en comparaison des descriptions du roman ; et quelle idée d'avoir remplacé la tête empaillée du taureau qui encorna le grand-père de Paul par une indéfinissable tête de goule diabolique ! La mise en couleurs par David Astruga et Mónica Jaspe Garfia est honorable, avec une palette souvent restreinte, des dominantes magenta et bleu. C'est un choix esthétique qui ne sera pas consensuel mais qui fonctionne plutôt bien.

Au final, une adaptation graphique fidèle mais peut-être trop conventionnelle d'un chef d'oeuvre à la créativité jamais égalée.
Commenter  J’apprécie          170



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}