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Critique de kuroineko


Chapeau et merci à la collection Dyschroniques des éditions le Passager clandestin. Elle offre des novellas signées de grands noms de la science-fiction. Ces plumes visionnaires datent souvent des années 1950-1960. Pour reprendre la formule de Philippe Lécuyer, la volonté des éditeurs est de montrer "lorsque les futurs d'hier rencontrent notre présent..."

J'avais déjà lu A voté d'Isaac Asimov dans cette collection, sur les évolutions du système électoral. Avec La main tendue, je découvre Poul Anderson, que je ne connaissais que de nom. A partir du contexte du plan de reconstruction européenne américain dit Plan Marshall, l'auteur crée une intrigue où la guerre a concerné non plus simplement des États mais des planètes de trois systèmes solaires différents. La Terre - les Soliens - se posent en sauveur grâce à sa confédération prête à aider financièrement,  techniquement et d'un point de vue d'éducation les deux grands belligérants. L'un d'eux, Skorrogan, représentant Skontar, froisse par ses paroles le comité et sa planète sera privée des subsides promis.
Ce qui pourrait passer au départ pour une maladresse de l'envoyé, présenté comme une sorte de barbare rude, poilu et rétrograde, se révèle une décision sensée. A son peuple furieux de son échec, il donne rendez-vous dans cinquante ans...

Poul Anderson démontre avec ce très court texte comment l'acceptation des subsides et de l'aide proposée (imposée ?) par les États-Un... pardon la Confédération solienne conduit à une acculturation et une mise sous tutelle aussi bien technologique que mentale. La Terre impose son culte du progrès et son "solian way of life" à la planète Cundolea.
Dans le contexte historique de base à cette histoire, on peut même remonter plus haut puisque très longtemps l'Occident européen imposa sa vision du monde au gré de ses processus de colonisation.

En tout cas, La main tendue offre une lecture aussi intéressante que réflexive. Et montre le talent visionnaire de Poul Anderson. Parue en 1950, la nouvelle n'a pas perdu de son actualité.
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