AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 35 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Voilà une petite histoire qui en dit long...

Je ne suis pas douée pour lire entre les lignes (cfr le contexte historico-politique) mais personnellement j'y ai plutôt vu une réflexion intéressante sur les desseins cachés des mains qui se tendent.

Il y a quelques années j'ai traversé une période difficile et de l'aide m'a été proposée. Bien évidemment il avait une contrepartie : les "mains tendues" voulaient s'arroger le droit de mettre le nez dans mes affaires.

Morale de l'histoire : quand une aide apportée vous prive de liberté mieux vaut s'en passer!

Challenge Poul Anderson / Ursula le Guin
Challenge multi-défis 2017 (11)

Pour découvrir les autres nouvelles de Poul Anderson :
https://www.babelio.com/liste/8433/Poul-Anderson-la-traque-aux-nouvelles
Lien : http://aghadiozynk.blog4ever..
Commenter  J’apprécie          484
Deuxième livre que je lis de la collection Dyschroniques des éditions du Passager Clandestin ; définitivement une mine de courts textes d'anticipation palpitants découverts dans le cadre du Club Imaginaire du forum Babélio (allez-y jeter un oeil, votre PAL ne s'en remettra pas). Chaque novella – écrite par un cador de la SF – vient discuter et extrapoler un fait de la société de son temps. Elle est complétée par une courte biographie et un contexte historique lié au sujet du récit, très utile pour comprendre la raison de l'auteur pour l'écrire.

Poul Anderson extrapole ici à partir des aides fournies par les États-Unis pour la reconstruction de l'Europe après-guerre, en imaginant les conséquences sur la culture des populations aidées. Les humains, devenus la première puissance de ce secteur de la Galaxie, proposent leur aide à deux civilisations extraterrestres qui se sont presque entretuées : Cundaloa et Skontar. La première est belle, aimable ; elle a toutes les faveurs des humains. La seconde est composée d'êtres qui, de manière atavique, évoquent de dangereux prédateurs ; les humains s'en méfient. L'une des deux n'aura pas d'aide.
Ce sont les conséquences qui sont intéressantes : les humains ne proposent pas leur aide par simple humanité mais aussi par intérêt. L'aide arrive en même temps que les moeurs, la culture, la technologie et même la religion du « bon samaritain ». La génération suivante est « humanisée » comme l'Europe occidentale a été américanisée suite au plan Marshall.
Je ne vous parlerai pas de ce qui arrive à la civilisation qui ne gagne pas l'aide humaine. Mais on peut comparer à la réaction du Général de Gaulle prenant son indépendance vis-à-vis des USA avec la bombe A et le retrait de l'OTAN : un refus de soumission totale (cependant la novella a été écrite avant l'action de De Gaulle. Si quelqu'un a influencé l'autre, c'est Anderson^^).

Je reste stupéfait par la perspicacité de Poul Anderson concernant les conséquences de l'aide, en particulier sur le risque d'être réduit à une nation-musée, un parc d'attraction géant pour touristes américains (formulée par un américain, cette vision ne manque pas de sel). Cependant, il semble qu'il n'avait pas prévu la réaction culturelle, nationaliste, voire religieuse qui s'est parfois produite à des degrés divers face à l'étendue de la culture américaine dans le monde. Certaines nations ont conservé les principes commerciaux mais gardé des modes de gouvernements qui leur sont propres (plus autoritaires que démocrates d'ailleurs) ; d'autres ont tout rejeté en bloc (Daesh & Co).

Un texte très agréable à lire, qui fait la part belle aux points de vue et à la culture extraterrestres et qui fait réfléchir. Ne vous en privez pas.
Commenter  J’apprécie          3916
Chapeau et merci à la collection Dyschroniques des éditions le Passager clandestin. Elle offre des novellas signées de grands noms de la science-fiction. Ces plumes visionnaires datent souvent des années 1950-1960. Pour reprendre la formule de Philippe Lécuyer, la volonté des éditeurs est de montrer "lorsque les futurs d'hier rencontrent notre présent..."

J'avais déjà lu A voté d'Isaac Asimov dans cette collection, sur les évolutions du système électoral. Avec La main tendue, je découvre Poul Anderson, que je ne connaissais que de nom. A partir du contexte du plan de reconstruction européenne américain dit Plan Marshall, l'auteur crée une intrigue où la guerre a concerné non plus simplement des États mais des planètes de trois systèmes solaires différents. La Terre - les Soliens - se posent en sauveur grâce à sa confédération prête à aider financièrement,  techniquement et d'un point de vue d'éducation les deux grands belligérants. L'un d'eux, Skorrogan, représentant Skontar, froisse par ses paroles le comité et sa planète sera privée des subsides promis.
Ce qui pourrait passer au départ pour une maladresse de l'envoyé, présenté comme une sorte de barbare rude, poilu et rétrograde, se révèle une décision sensée. A son peuple furieux de son échec, il donne rendez-vous dans cinquante ans...

Poul Anderson démontre avec ce très court texte comment l'acceptation des subsides et de l'aide proposée (imposée ?) par les États-Un... pardon la Confédération solienne conduit à une acculturation et une mise sous tutelle aussi bien technologique que mentale. La Terre impose son culte du progrès et son "solian way of life" à la planète Cundolea.
Dans le contexte historique de base à cette histoire, on peut même remonter plus haut puisque très longtemps l'Occident européen imposa sa vision du monde au gré de ses processus de colonisation.

En tout cas, La main tendue offre une lecture aussi intéressante que réflexive. Et montre le talent visionnaire de Poul Anderson. Parue en 1950, la nouvelle n'a pas perdu de son actualité.
Commenter  J’apprécie          362
Sous un fond de space opera, Poul Anderson aborde le thème de la colonisation, non pas celle, forcée par la violence, militaire et expansionniste, mais celle plus sournoise du prétexte de l'apport de la civilisation à des fins purement lucratives, du système économique et social d'apparence idéale imposé en douceur.

Deux peuples, deux planètes, viennent sur terre négocier des accords d'aide pour leur développement, les Cundaloiens obtiendront le soutien de la fédération terrienne, alors la plus puissante civilisation de la galaxie, les Skontariens repartiront bredouille. On va suivre l'évolution de ces civilisations primitives en deux périodes, vingt et cinquante ans plus tard. On se positionne dans chaque partie d'un point de vue différent, celui des terriens qui proposent leur aide, bienveillant, paternalistes, puis celui de la civilisation qui a obtenu l'aide, accordant quelques concessions, surtout d'ordre idéologiques et sociétales, et enfin celui de la civilisation qui n'a pas obtenu d'aide, jugeant son concurrent cinquante ans après.

C'est une critique ouverte sur la société occidentale, sur le paternalisme des peuples vis-à-vis de celui qui est moins avancé, sur le système économique et social qui fait perdre leur âme aux peuples embrigadés dans la vision du colonisateur, sur un bénéfice trompeur, sur le tourisme et le folklore : « Cundaloa n'a pas perdu ses vieilles maisons, son folklore, sa musique, tout ce que sa culture compte de pittoresque : mais elle est devenue consciente, précisément, que c'est pittoresque, ce qui est pire. »

C'est court, alors c'est direct, l'écriture est concise, efficace, c'est une nouvelle dont le but n'est pas caché, il s'agit de développer une critique sur notre société, sur l'arrogance de la civilisation sur les peuples dits primitifs, et sur le cynisme de vouloir aider dans un objectif en réalité totalement intéressé. C'est une fable qui se lit avec délectation, elle m'a fait penser aux débuts d'Enki Bilal avec ses “Mémoires d'outre espace”, je ne serais pas étonné que cette nouvelle de Poul Anderson lui ait apporté l'inspiration. Écrite en 1950, “La main tendue” n'a rien perdu de sa justesse, de sa critique, et l'aspect science fiction la rend encore plus grinçante, délectable et vraiment amusante.
Commenter  J’apprécie          270
Âpres avoir découvert Poul Anderson dans le registre fantasy avec son Épée brisée, je me suis lancée dans la science fiction avec cette nouvelle intitulée La main tendue.
Alors la, je dis bravo. La nouvelle n'étant pas à la base mon genre préféré, je ne peux qu'être admirative quand l'auteur réussit en peu de pages à faire passer un message au travers d'une histoire. Et l'histoire de la main tendue est fort édifiante...
Dans un futur fort éloigné, une confédération nommée Sol, dominée par les terriens est amenée à proposer son aide ( financière ) à deux planètes qui sortent d'un conflit armé de cinq ans. Les premiers, habitants de Cundaloa sont beaux, poètes , rêveurs et ne peuvent manquer d'attirer la sympathie de tout le monde. Les habitants de l'autre planète, les skontariens, sont d'un autre registre. Sur le plan physique assez effrayants, et en plus encore plus poilus que les klingons, leurs manières sont frustes et leurs adeptes terriens sont rares.
Finalement la confédération va accorder son aide à devinez qui ?
C'est seulement après cette étape de l'histoire que l'on mesurera toutes les conséquences de cette aide finalement pas si innocente et bienveillante que cela. Cundaloa va payer le prix fort de cette aide en devant renoncer à son identité....
Je ne m'étendrais pas sur le lien historico politique de l'époque de la rédaction de cette nouvelle, Relax l'a déjà très bien fait

Challenge Poul Anderson / Ursula Le Guin
Commenter  J’apprécie          263
A l'heure où la soumission aux "Etats plus grands que l'Etat" (USA et Europe, parlons peu mais parlons clair) est de mise pour à peu près la plupart de nos "représentants politocards" (à part Asselineau, mais qui le connait ?) qui ne représentent de fait qu'eux-mêmes et leurs petits intérêts personnels, lire ce petit bouquin écrit en 1950 par un américain d'une lucidité visionnaire fait l'effet d'un direct du droit dans la tronche.

Une novella coup de poing qui mériterait de figurer aux "classiques" à étudier à l'école, tant elle vise en plein coeur de tous nos problèmes actuels, uniformisation de masse tant politique que religieuse que visent des imbéciles au pouvoir (d'un côté occidental, de l'autre oriental, mais au fond, ils sont bien tous les mêmes) qui se prennent pour des gens "supérieurs", mais qui crèveront tous à la fin, pareil que les moutons trop gentils qu'ils gouvernent.

Bref, Poul Anderson, c'est de l'auteur qui déchire, qui étonne, qui vivifie, et aussi qui démoralise. Car personne en ce bas monde n'a pu résister longtemps au "modèle américain", et personne n'a pu orienter sa culture vers son propre développement. Pas même les chinois, qui l'auraient pu mais qui ont voulu faire "pareil". Voire pire. Hélas.
Moi ce qui me démoralise c'est que je n'ai plus aucune confiance en l'être humain, car partout, ceux qui sont au pouvoir apparaissent corrompus, mégalos, en conformité parfaite avec le système de compétition, quand ce qui nous sauverait serait un système de coopération. Tout le monde le sait, personne ne l'applique, car chacun veut tirer la couverture à lui.
Désespérant. Nous n'avons eu et n'aurons aucune culture "Skontar" sur terre. Et ça fout les boules.
Commenter  J’apprécie          246
Je n'avais jamais lu Poul Anderson même si ce nom était déjà parvenu à mes oreilles. En voyant cette nouvelle de la même édition (Le Passager Clandestin) que Continent perdu qui avait été une belle surprise, je me suis dit que c'était une occasion de le découvrir.
Après une guerre entre deux peuples intergalactiques, les Cundaloaiens et les Skontarriens, les Soliens (des humains) proposent une aide financière à ces deux peuples. Malheureusement pour les Skontarriens, lors de la cérémonie, Skorrogan ne peut s'empêcher d'avoir une parole malheureuse…
En moins de cent pages, Poul Anderson dresse un univers exotique impressionnant. J'ai aimé ses descriptions des êtres étranges, des coutumes…
Une scène en trois actes parfaitement montée pour montrer l'importance de la conservation d'une intégrité, d'une culture. Quand Poul Anderson écrit cette nouvelle en 1950, c'est la fin de la seconde guerre mondiale et les Etats-Unis propose à quelques pays de l'Europe de l'Ouest une aide financière en contrepartie d'un commerce avec les Etats-Unis et de l'adoption de « l'American Way of Life ».
A la fin de cette nouvelle, on peut effectivement se poser la question, peut-on conserver sa culture à n'importe quel prix ?
Commenter  J’apprécie          233
J'adore cette maison d'édition, le passager clandestin. J'ai d'ailleurs eu le grand plaisir de les rencontrer au salon du livre féministe 2024 et j'ai ainsi pu découvrir d'autres collections que « dyschroniques ». de belles lectures à venir.

Au début de ma lecture, je n'étais pas complètement convaincu, une histoire de guerre entre des civilisations dans des galaxies éloignées... Ce n'est pas forcément le genre de lecture vers lequel je me tourne habituellement.

Mais très vite, le propos sous-jacent de l'auteur Poul Anderson apparait et la critique de la société terrienne et même occidentale est de plus en plus claire.

Pour recontextualiser, le texte date de 1950.

Après une guerre entre deux peuples, le temps de la reconstruction arrive. Une troisième civilisation plus avancée et dominante dans tous les domaines, les soliens (ou terriens), propose son aide. L'une des civilisations y aura accès Cundaloa, pas l'autre Skontar. le négociateur de cette dernière est visiblement le seul responsable de cet échec et son peuple devra en subir les conséquences. Etait-ce une si grande erreur ?

Progressivement, nous voyons les soliens conditionner leur aide à des changements de plus en plus importants de la civilisation de Cundaloa. Leur langue est trop compliquée pour interagir avec les soliens, ils devront l'abandonner ou largement la modifier ; leur monnaie n'est pas pratique, pourquoi la conserver ; leurs unités de mesures ne conviennent pas aux scientifiques et industriels soliens, elles devront changer, etc, etc, etc. Rien ne va dans cette civilisation poétique et au mode de vie doux, tout devra être réformé pour toujours plus de productivisme.

De l'autre côté, Skontar n'ayant pas eu accès aux subsides soliens, s'est reconstruite seule et a pu évoluer à son rythme et garder son identité.

Au final, après quelques décennies, lorsqu'il s'agira de comparer les deux anciennes ennemies. Cundaloa sera devenue une sous-civilisation de Sol alors que Skontar aura gardé son âme et aura évoluer de façon plus raisonnée et plus raisonnable mais pas moins efficace.

Il y a clairement une critique du modèle hégémonique américain dont le modèle s'est imposé progressivement après guerre, notamment grâce au plan Marshall permettant à la fois de reconstruire une partie de l'Europe mais également d'ouvrir largement les marchés européens pour la diffusion des produits industriels et culturels étasuniens.
C'est aussi l'opposition entre les deux blocs de la guerre froide que l'on observe avec des trajectoires et des visions différentes.

Une belle lecture de ce livre trouvé dans les rayonnages de la super librairie de Saint-Pierre-des-corps « L'oiseau vigie ».
Commenter  J’apprécie          140
Les Soliens proposent leur aide aux Cundaloaiens et aux Skontarriens après un conflit intergalactique. Mais comme toute aide apportée dans l'histoire des peuples, une forme d'hégémonie s'installe vite. Pour les Soliens, peuple humain, il s'agit d'amener les habitants de Cundoloa à se conformer aux "bonne pratiques, bonnes techniques, bon système métrique, bonnes pratiques religieuses, bonnes références culturelles etc" développées par les humains et seules dignes d'interêt. Il s'agit d'aider, mais surtout d'absorber le peuple à reconstruire. Si les Cundaloaiens acceptent docilement, les Skontarriens refusent et l'histoire montrera qu'ils ne le regretteront pas.
J'a particulièrement apprécié la seconde partie "cinquante après" lorsque Thordin est accompagné par Skorrogan pour découvrir le peuple Cundaloaien.
Cette nouvelle est un bel écho aux comportements des occidentaux qui tendent depuis des décennies à "faire disparaitre tous les autres modes de civilisation" au profit d'une globalisation économique et culturelle. Et l'orient désormais "occidentalisé "n'est pas en reste non plus, je pense notamment à la Chine qui érige des rizières en Afrique (la montée des eaux faisant craindre la perte de terres agricoles chinoises...l'argument mis en avant étant bien évidemment la possibilité pour des pays comme le Cameroun de devenir exportateur)
Un texte qu'il me tarde de faire découvrir à mes proches. J'avoue avoir eu quelques doutes au départ quant à ma capacité à définir les différents peuples présentées, mais tout est très vite défini par l'auteur ce qui permet ensuite de s'attarder et d'apprécier la profondeur du texte.
Je reste consciente cependant que je n'ai certainement décelée qu'une infime partie de ce qu'a voulu nous transmettre Poul Anderson.Je tiens d'ailleurs à remercier Relax67 pour le rappel historique et l'explication sur la reconstruction européenne et le positionnement de De Gaulle car j'aurais été bien plus brouillon pour me le remémorer et l'évoquer!
Commenter  J’apprécie          142
Après une guerre destructrice entre la Ligue de Cundaloa et l'Empire de Skontar, la Confédération humaine de Sol propose son aide à la reconstruction et à la stabilisation des systèmes affaiblis. L'ambassadeur Cundaloien accepte, alors que son homologue Skontarien repousse l'offre, affirmant contre l'avis de ses dirigeants la fière volonté de l'indépendance de son peuple. Cinquante ans plus tard, le temps est venu de faire un bilan.
Cette nouvelle illustre le changement de paradigme civilisationnel et l'assimilation d'une culture par un modèle impérialiste, la disparition d'une relation archaïque à la nature pour l'émergence d'un système rigide, scientifique, industriel et commercial. L'extrapolation à l'échelle cosmique de la situation qui suit la Seconde Guerre Mondiale est flagrante, quoique à relativiser, le choix devant se faire entre dépendance infantilisante destructrice et autonomie conservatrice d'une identité naturelle. Même si le parallèle n'est pas d'une exacte rectitude, c'est la menace d'une domination unique et institutionnalisée qui est dénoncée, correspondant bien à une colonisation acceptée, et d'une façon plus essentielle ce mécanisme engage des espèces exogènes malgré leurs similitudes, limitant grandement la comparaison avec des cultures humaines entre elles mais pointant la propension de l'homme à dissoudre et digérer les particularismes.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (72) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}