Carlos, ces trois jours, vécut? Je ne sais si atteindre au bonheur
extrême, en être transporté, éprouver que l'extase bien que superlative continue d'augmenter et constater qu'elle peut augmenter encore, je ne sais... si cela c'est vivre. Le bonheur a si peu à voir avec la vie que, nageant dans le bonheur, on oublie qu'on vit. Une fois enfui, il ne nous reste ensuite, qu'il ait peu ou beaucoup duré, que l'impression d'une seconde. A peine; l'impression d'un hiatus, d'une erreur de syntaxe vite corrigée, vertige où se perd la confiance de soi. Et nous reste en prime le sentiment que nous sommes derechef retombés dans la vie et ne connaîtrons plus désormais des portes du Paradis que la souffrance de l'interdit. Carlos ces trois jours, j'en ai la conviction, ne vécut pas