Napoléon Bonaparte n'est pas le seul héros corse. Pascal Paoli a joué dans l'histoire de la Corse un rôle considérable et reste aujourd'hui une référence pour une partie des insulaires. Les deux hommes se sont combattus et incarnent toujours deux conceptions opposées de la place de la Corse dans la République.
Le littoral corse est beaucoup moins urbanisé que celui du continent. L'équilibre entre préservation de ce patrimoine écologique et développement économique est donc une question très sensible en Corse et un enjeu essentiel pour l'avenir de l'île.
Les statuts d'autonomie sont fréquents dans les îles méditerranéennes. Un tel statut ne constitue pas nécessairement une étape vers l'indépendance, mais revêt toujours une triple dimension : économique, politique et symbolique.
(...) personne, en dehors des spécialistes et des Corses eux-mêmes, ne sait qu'en 1870, après la défaite militaire de Sedan, et l'écroulement du Second Empire, des députés républicains (la gauche de l'époque), emmenés par Georges Clemenceau, exigèrent que l'île soit rendue à l'Italie, pour la punir de sa fidélité à la famille Bonaparte. L'unité de la République faisait alors bon marché de la Corse!
On votait donnant-donnant - une voix, une place - sans illusion ni fausse honte, "d'homme à homme". Que le nouvel élu tâche donc de devenir ministre : il serait plus utile encore, et après tout il devait bien ça à ses électeurs lucides. (...)
La faible démographie de la Corse, combinée à l'insularité, est un des freins au développement économique de l'île.
En dépit de ses contraintes géographiques et de sa complexité politique, la Corse peut-elle à l'heure de l'Europe, tirer bénéfice de son "exception"? Celle-ci est-elle compatible avec l'Etat de droit?
Quelles chances pour son économie? Quelle place pour sa culture et sa mémoire?
Depuis Pascal Paoli, chef de guerre et "père de la patrie" corse au XVIIIe siècle, la Corse a tantôt glorifié, tantôt haï les protagonistes de son histoire. "Souvent conquise, jamais soumise", l'île est le théâtre permanent d'un affrontement idéologique entre jacobins et défenseurs de l'autonomie.
En août 1975, l'occupation par des militants régionalistes d'une cave viticole de la plaine orientale, à Aleria, s'est transformée en un affrontement armé après un assaut des forces de l'ordre. Deux gendarmes mobiles ont été tués. La fusillade d'Aleria a marqué le début du cycle des violences qui secoue toujours la Corse.
Répparue dans les années 1970, la revendication d'un statut d'autonomie pour la Corse était déjà apparue au cours de l'histoire de l'île, dans de précédents moments de crise.