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Critique de Boubouddha31


Après Sukran, puis le Monde Enfin, je me suis plongé dans un troisième livre d'Andrevon, auteur français qui me fait aimer la SF bien de chez nous.

On y est amené à suivre les aventures rocambolesques d'un tueur au service de l'État, qui jouit de certains passe-droits dans une société éclatée, au coeur d'une ville de Paris remodelée et plutôt glauque. Cet homme, qui voue un véritable culte à de vieux films (surtout américains), se déguise chaque jour en justicier, prend un arsenal varié, et part à la recherche d'une dizaine de cibles qu'il doit éliminer afin de participer à la bonne régulation de la population. On aurait presque l'impression que ce protagoniste pour le moins étrange (il pratique des formes de médecine zen, s'occupe d'un poisson appelé Moby Dick, cherche presque toujours une forme d'exécution originale pour ses contrats, pratique la misanthropie mais nourrit une véritable et magnifique relation avec Jos, regarde le monde avec une touche de cynisme permanente) est une version SF, plus provocante, du Léon de Luc Besson.

La société imaginée par Andrevon est ici très clivée. Les riches sont dans un univers à part, les intellectuels ont leur propre quartier, les artistes également, et les pauvres sont absolument partout. Sauf dans le quartier riche hyper sécurisé où le parcours, si l'on souhaite y pénétrer, se révèle être pour le moins risqué.

Dans ce monde les robots domestiques ont envahi tous les domiciles, la propagande envahit tous les canaux de communication possibles. La nourriture est artificielle et recyclée en permanence, et des pluies acides et polluantes tombent régulièrement sur une cité en pleine déliquescence. À part sur le quartier des riches, sorte de cliché falsifié d'un bonheur utopiste à la Walt Disney... Où notre antihéros se rend malgré tout parfois afin d'éliminer quelques cibles.

Le Travail du Furet est à mon sens un grand bouquin, bien écrit, bien rythmé, qui mêle astucieusement polar, SF et critique sociale. Les punchlines pleuvent, et l'humour (bien caustique) de l'auteur m'a particulièrement touché. le texte est très borderline par moments, ce qui m'a plu, mais régulièrement des passages d'une grande poésie viennent nous rappeler la facette artistique sensible d'Andrevon.

Et puis il y a le personnage de Jos. Touchante, fragile, énigmatique parfois, sexy comme le Diable, qui amène un je ne sais quoi de plus à ce livre, qui prend aux tripes et qui fait qu'on s'y attache pour de bon.

Franchement, laissez-vous tenter !

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