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Rumeurs, tu meurs ! de Frank Andriat, éditions Mijade, zone J, 2020

Ce livre est un cri.
Frank Andriat, auteur belge de romans pour la jeunesse, plus particulièrement à destination des ados, mais aussi de romans tout court... comme « Jolie libraire dans la lumière », est aussi un enseignant, et cela se sent dans ce dernier livre.
Nous sommes au coeur d'un groupe de lycéens, avec la meneuse et les « suiveurs », dont Alice fait partie. Bonne élève, genre intello à lunettes, qui se croit la meilleure amie de Léna, la fille belle, riche, qui a tous les garçons à ses pieds, mais se sert de son amie pour un petit coup de pouce en telle ou telle matière.
Un jour, Alice aide Javier, l'amoureux de Léna, en maths. Et le cours dérape, il l'embrasse, elle ne s'écarte pas, et s'en veut immédiatement : Léna est sa meilleure amie. Javier se montre tout d'abord très désinvolte, puis rejette la faute sur elle.
Alice décide de tout dire à son amie, lorsque le lendemain matin elle réalise que tout lui échappe. Léna est furieuse, et diffuse sur les réseaux sociaux toute sa haine, suivie par Javier et toute leur bande. La vie d'Alice devient un cauchemar.
Comment la rumeur peut petit à petit mener à la catastrophe, par la culpabilité, la honte et le manque de confiance en soi. Combien de jeunes aujourd'hui sont les victimes de ce genre de « pervers narcissiques » secondés par internet ?
Un cri d'alarme à destination des enfants et des parents, et un livre de plus de Frank Andriat pour armer les uns et les autres dans leur vie de tous les jours.
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Un roman jeunesse à faire lire absolument aux ados (à partir de 14-15 ans car certains propos sont plutôt explicites) pour leur faire prendre conscience de la destruction que peut causer le harcèlement sur une personne. Cette histoire peut susciter le débat dans les classes et peut libérer les paroles. Je pense aussi que cela peut montrer que "l'ennemi" n'est pas toujours celui auquel on pense.
Bref, je recommande vivement!
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Si vous cherchez un livre sur le harcèlement scolaire, le mécanisme et les conséquences, ce livre est fait pour vous.

Écrit à la première personne par Alice, celle ci nous raconte comment son amitié avec sa « meilleure amie » s'est transformé en cauchemar: violences verbales, harcèlement à l'école et sur les réseaux sociaux, publications de photos, rumeurs… ce livre fait vraiment le tour.

A la fois touchant et choquant, j'ai apprécié qu'Alice s'adresse directement au lecteur, lui demandant sans cesse « qu'Auriez vous fait à ma place? ».

Les harceleurs sont également bien décrits, leurs systèmes de fonctionnement, les rumeurs et leurs effets.

Nous avons également les descriptions de tous les aidants autour qui viennent parfois de là où on ne s'y attend pas. Ainsi que les personnes qui choisissent de croire les harceleurs.

Bref, c'est un livre complet qui, même si c'est une fiction, décrit parfaitement le chemin et les conséquences d'une rumeur.

Néanmoins, il faut avoir le coeur accroché car certains passages m'ont réellement mis hors de moi.

Un gros coup de coeur pour ce livre criant de vérité.
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Quand on vieillit, il n'est pas rare de développer une envie coupable et vaine, faite de regrets, de remords et de mélancolie : celle de redevenir jeune. Moi non plus, je n'échappe pas à cette velléité frustrante qui charrie dans ses ombres un peu de la peur de la mort et beaucoup de nos frustrations de vivants à demi.
Sauf que c'est rarement pour profiter de mon adolescence que ce désir banal m'agite.
Mon adolescence a été un long tunnel noir entre une enfance malheureuse et un âge adulte qui ne me promettait aucune joie. Heureusement, le temps et la vie ont détrompé ma désespérance, mais reste que mon enfance comme mon adolescence ne sont pas des périodes que j'ai envie de revivre pour elles-mêmes.
Alors pourquoi ce désir, me direz-vous ? Eh bien, pour distribuer impunément des baffes de doigts et de mots sanglants.
Voyez-vous, quand je suis devenu adulte, j'ai senti confusément que je passais de l'autre côté de quelque chose — la Force, le voile de l'innocence, la traîtrise d'un monde qui a oublié ses rêves pour mieux ruiner ses possibles —, et que les jeunes, sans se l'expliquer vraiment, le sentaient bien également. le lien avec mes pairs en humanité les plus jeunes était en quelque sorte rompu, entaché d'une faute originelle impardonnable : j'étais passé du camp de ceux qui exigent sans capacité de changer le monde à ceux qui entrent en capacité de changer le monde et n'ont plus rien à en attendre.
En devenant enseignant, j'ai senti un autre degré de rupture s'instaurer, moitié conséquente à mon surcroît d'autorité qu'il s'agit forcément de combattre, puisqu'elle cherche à s'imposer dans la vie spontanée de jeunes aux désirs pluriels peu compatibles avec l'École, moitié inhérente à mon statut d'institutionnel, qui fait forcément de moi un collabo des puissances occultes et nocives d'un système qui opprime sournoisement tant d'idéaux.
Bref, le joug de la vie adulte semble m'avoir en quelque sorte disqualifié auprès des jeunes. Et, à bien des égards, les armes de la maturité, faites d'arguments et de routines, de mots et de démarches laborieuses, semblent dérisoires contre les jaillissements impétueux de la violence adolescente, celle que nos enfants subissent comme celle qu'ils déploient dans leurs relations avec les autres.
Et c'est là que se révèle dans toute son implacable nécessité mon désir de redevenir adolescent pour coller des mandales.
À la lecture du récit de Frank Andriat, cette envie furieuse a de nouveau coulé dans mes veines. En effet, il nous raconte dans ce roman l'histoire d'Alice, prise dans le piège impitoyable de rumeurs délétères, et qui se retrouve inexorablement la victime toujours plus maltraitée d'une foule d'adolescents toujours plus cruels et nombreux.
Et c'est dans des cas comme celui-là que je voudrais être ce camarade qui s'interpose, qui dit non, qui se tient aux côtés de la proie contre les prédateurs, qui tient la main de l'innocence traînée dans la boue face aux bourreaux lâches de la haine facile, réelle ou virtuelle.
Hélas, il y a comme une fatalité dans l'existence : l'enfance est l'âge d'une innocence qu'on regarde avec un émerveillement condescendant comme une utopie mignonne et éphémère, l'adolescence est une période violente de prise de conscience des imperfections du monde et du déchaînement des passions visant à le corriger sans aucune puissance d'action ou presque face à un monde d'adultes goguenards et lâches qui étouffent les révoltes à coups de mépris et de résignation amère, entre jalousie et honte devant cette énergie qui dénonce ses redditions coupables, l'âge adulte est cette ère de tous les pouvoirs et de toutes les indifférences, et la vieillesse enfin l'agonie lente d'une caste qui s'accroche à ses acquis avec toute la mauvaise foi de celui qui sait très bien qu'il tire à lui une couverture qui manque à d'autres. En gros, la vie semble se faire une joie de nous imposer ces paradoxes apparemment inconciliables — je dis apparemment, évidemment, puisqu'il ne tient qu'à nous d'ajouter un surcroît de stratégie à nos passions adolescentes et un renfort de courage à nos rationalités d'adultes.
Bref, les histoires de violence scolaire et de harcèlement entre jeunes me donnent de terribles et violentes envies de gifler de la voix et des mains ces armées de dictateurs en culottes courtes qui se jouent d'un système rendu inefficace par une gestion comptable qui déshumanise, mais aussi l'irrépressible et stérile besoin de consoler leurs victimes en souffrance, qui se retrouvent prisonnières du silence que seuls imposent les tabous sociétaux d'une civilisation agressive et la peur de paraître faible.
Ce qui est bête, c'est que, quand on est jeune, on croit vraiment que nos bourreaux sont tout-puissants, et on n'ose pas demander de l'aide. On se laisse détruire et mourir à petit feu, puis on se tue pour en finir avec la douleur insupportable de vivre. Puis, quand on est adulte et qu'on saurait demander de l'aide, on n'a plus besoin de cette force conquise par la maturité et l'expérience, et ce précipice qui se creuse entre les générations nous empêche de nous porter au secours de ces jeunes qui se mènent sans arrêt une guerre impitoyable et souterraine.
Ironie du sort, on comprend toujours trop tard comment résoudre les problèmes, et les adultes s'enferrent à leur tour dans des soumissions tremblantes au sexisme, au fascisme et à tous ces isthmes moins visibles qui fracturent nos vies et nous empêchent de bâtir une société du bonheur à la place de cette grande foire d'empoigne qu'est notre mondialisation capitaliste.
Alors, je ne suis pas dupe : ce roman ne comblera pas le fossé entre les générations, et il ne sauvera pas seul ces millions d'enfants à travers le monde qui subissent leur existence jusqu'à n'en plus pouvoir. Néanmoins, par cette tranche de vie violente qu'il nous force à mastiquer lentement de l'intérieur, il tend un pont de cordes, il offre une voie, une voix à ces enfants brisés qui ne savent plus comment recoller les morceaux.
Entre réflexion sur les naïvetés de l'amitié qui nous rendent vulnérables, démonstration du pouvoir nocif des réseaux sociaux et chemin d'espérance au travers de rencontres qui peuvent tout changer, Rumeurs, tu meurs ! propose une immersion dans la descente aux enfers d'Alice, une adolescente comme tant d'autres qui paie un bien trop lourd tribut à l'École et ses non-dits et à notre société de fausse bienveillance et de vraie malfaisance.
Pour terminer sur une note plus pratique, ce livre centré sur une lycéenne de seconde ne sera pas accessible à la plupart des élèves de moins de 13 ans, sous réserve d'une maturité suffisante, car les événements abordés sont difficiles, et la manière dont ils le sont, âpre et parfois grossière, violente, pourrait heurter des lecteurs trop innocents, mais l'ensemble est fait avec une grande justesse. Mon seul regret tient probablement dans le parti-pris de l'auteur qui choisit de parasiter cette introspection mortifère avec des adresses au lecteur de la part du personnage, adresses destinées à susciter la réflexion, certes, mais qui altèrent pour moi la qualité de l'immersion et la cohérence de ce personnage qui se mure par ailleurs dans la solitude et le silence d'une agonie d'abord subie puis épousée comme un refuge contre le pire.
Si vous souhaitez prolonger cette réflexion sur le harcèlement scolaire, je vous propose de parcourir ma publication à ce sujet, compilant témoignages, créations et outils pour comprendre et affronter ce fléau qui pourrit la vie de millions d'enfants : https://www.facebook.com/.../pfbid06Qam3vM4SFePZm3s7E5C96...
Bonne lecture, et bonne entrée en lutte, si ce n'est pas encore le cas. Quant à celles et ceux qui souffrent en silence, persuadez-vous des seules choses importantes : vous n'êtes ni seul•e ni sans solutions, et ce n'est pas à vous d'avoir honte et peur, mais à vos bourreaux et aux adultes qui vous protègent si mal. Battez-vous, car c'est votre droit et votre vie, mais ne le faites pas seul•e, car vous n'êtes pas seul•e. Chaque victime qui demande de l'aide s'en verra offrir. Parce qu'un bourreau impuni fera de nouvelles victimes et qu'on souffre toute sa vie d'avoir été harcelé. La honte et la peur doivent changer de camp.
Lien : https://www.facebook.com/Jon..
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Un roman qui aborde un thème difficile, et malheureusement toujours d'actualité : le harcèlement, au collège et via les réseaux sociaux, d'une jeune adolescente.

Alice est une jeune fille qui a peu confiance en elle. Pourtant, elle est amie avec Léna, la "star" du collège, et apprécie de se retrouver sous le feu des projecteurs quand elle est en sa compagnie. Mais un jour, elle échange quelques baisers avec Javier, le petit ami de Léna... Elle s'en veut et veut tout avouer à sa meilleure amie, mais il est trop tard. Celle-ci la rejette et commence à la critiquer devant tout le collège. Commence alors une descente aux enfers pour Alice, qui subit moqueries, injures au collège et sur les réseaux sociaux. Seule Chloé est là pour l'aider... Mais pourra-t-elle aider notre protagoniste à s'en sortir ?

Un roman choc pour aborder ce thème du harcèlement. C'est glaçant de réalisme, parfois dur et le ton sonne malheureusement très juste. Alice est dépassée par cette haine soudaine, cette violence gratuite envers elle de la part de ses camarades, puis d'inconnus.

On suit cette jeune fille qui souffre et ne sait plus comment réagir, que faire, qui bascule d'espoir en déconvenue. Les réseaux sociaux amplifient le problème qui dépasse rapidement la sphère du collège, plongeant la jeune fille dans le silence.

Si c'est effrayant de réalisme, j'ai apprécié la touche d'optimisme et le soutien de deux personnages, son amie Chloé et une enseignante. Malheureusement je n'ai pas totalement accroché au personnage principal, qui m'a parfois agacée. Niveau rythme, c'est un récit coup de poing, court, qui se lit d'une traite jusqu'à la fin, un peu trop rapide. Une lecture intéressante de par son thème donc, mais qui ne m'a pas totalement conquise.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ce livre je le trouve plutôt percutant, le fait qu'Alice une fille tout à fait normale sède un jour à sa raison en embrassant le copain de sa meilleure amie mais qu'elle se rend compte dans les secondes qui suit que c'est mal.
Ce que j'apprécie c'est que on voit vraiment le côté sombre de l'harcèlement, la haine au point de venir aux mains et la tristesse profonde qu'on ressent. La seule chose qui m'a un peu énervée c'est le fait qu'elle demande à chaque fois notre avis "Et toi tu aurais fait quoi à ma place?" Je trouve que la fin est très bien écrite.
->D'après moi c'est un bon livre, mais pas au point d'être un de mes préféré et aussi je trouve l'histoire tourne souvent en rond.
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Rumeurs, tu meurs ! est un livre qui s'ancre vraiment dans l'air du temps. À travers l'histoire d'Alice, nous découvrons les effets néfastes des rumeurs mais également des réseaux sociaux. Cette histoire pourrait arriver à n'importe qui. Un bruit commence à courir, c'est faux mais vous avez beau vous en défendre que ce bruit devient vrombissement pour devenir assourdissant et finalement vous envelopper complètement quitte à vous digérez. Ce roman qui se lit d'une traite, met le doigt sur un problème qui malheureusement avec les réseaux sociaux prend une toute autre dimension.
L'intrigue tourne autour de Alice, une jeune fille lambda qui alors qu'elle aidait le petit copain de sa meilleure amie se retrouve à l'embrasser. Rongée par la culpabilité, elle décide d'en parler à Lena mais le garçon est passé avant et sa version n'est pas tout à fait la même. Lena a tôt fait de faire des raccourcis et en un coup de clavier tactile, elle bâtit la pire des rumeurs sur le dos de son ancienne amie. Alice fait face mais très vite, la rumeur enfle. Les réseaux sociaux font leur travail sournois. le mur de Alice se couvre d'insultes, son téléphone ne cesse de sonner et elle sombre peu à peu.
Autant vous dire que cette histoire m'a profondément touchée. Comment ne pas être émue face à Alice qui perd pied alors qu'elle essaie de garder la tête haute. La tension monte au fur et à mesure que la rumeur enfle. Certains personnages deviennent de vraies têtes à claques. Et plus on avance dans la lecture et pire c'est.
L'auteur a donc su construire une intrigue forte en mettant le doigt sur un vrai problème de société. Mais il va au-delà de cela en exposant également les « bons réflexes » à avoir en cas de harcèlement. Il essaie de mettre en avant la lueur d'espoir au bout du tunnel. C'est donc un roman fort que nous livre Franck Andriat. Grâce à ces personnages forts et à son écriture simple mais efficace, cet auteur trouve les mots pour toucher le plus grand nombre de lecteur. Selon moi, ce roman est à mettre entre toutes les mains car il délivre un constat alarmant mais également un message fort.

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