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Critique de oiseaulire


J'ai lu quand il est sorti "une semaine de vacances" d'Angot, et je n'en avais pas fait le compte-rendu.
Je devais être un peu "sonnée".
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J'ajoute ce titre pour exprimer mes premières impressions après avoir vu le documentaire sorti en salle aujourd'hui 20 mars 24, intitulé "une famille".
Ma démarche est un peu bizarre, mais je n'ai pas trouvé d'autre moyen d'exprimer mon ressenti sur ce film important.
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Je salue l'honnêteté de Christine Angot et la qualité de son travail, tant littéraire que cinématographique. Sa réflexion va loin, très loin.
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Elle ne fait pas l'unanimité : comment la faire quand on met le doigt précisément sur un fonctionnement social qui préserve la structure du groupe au détriment de la construction d'un enfant, alors que les deux sont intimement liés et que les enfants d'aujourd'hui formeront la société de demain ? En matière de gestion, c'est ce qu'on appelle de la "cavalerie".
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Il y a incontestablement une sphère de l'intime. Elle doit être préservée quand tout va bien, ou que rien ne va trop mal.
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Mais dans le cas de la maltraitance envers les enfants, la cécité des témoins (feinte ou réelle) affectera inéluctablement le tissu social de demain.
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Si on n'a pas de compassion pour ceux qui "sont agis" sans pouvoir se défendre, qu'on ait au moins la clairvoyance de sauvegarder le groupe social. Ce que nous ne faisons pas en ne voyant pas et en nous taisant.
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La sauvegarde que nous croyons effectuer en nous taisant n'en est pas une : le poison enfoui continuera son oeuvre malsaine, il produira ses effets dans le temps, empoisonnera nos racines. Si rien n'est "reconnu", tout ressortira d'une façon opaque, déformée, toxique (encore plus toxique, car on ne peut pas affronter un adversaire invisible). Et les générations suivantes continueront à subir des effets délétères d'une expérience vécue par ceux qui les ont précédés et que la mort a réduit au silence.
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Voilà pourquoi j'admire le travail d'Angot, et je signale en passant la qualité de ses interventions à France Culture (et autres) sur le travail littéraire.
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Angot est une sculptrice de mots : rien d'étonnant à ce que sa fille Léonore soit une plasticienne sculptrice.
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