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Critique de oiseaulire


Séverine, une petite fille de six ans, violée et torturée dans une cité d'Amiens, est devenue un ange. C'est elle la narratrice.

Elle assiste depuis les cieux à la reconstitution de son assassinat et de sa profanation par une certaine Christine, ou Ch.

Cette dernière, sous le prétexte d'avoir elle-même été abusée par un ami de sa mère, s'est emparée de son histoire et l'a entrecroisée avec la sienne.

Projection, fantasme, enquête sordide vécue comme un second viol par le petit ange impuissant.

Ce roman élaboré sous la forme d'un récit, est fort et poignant. C'est le tout premier livre de Christine Angot, paru en 1990, et l'essentiel y est en germe.

Mais le récit ne se limite pas à l'exhumation par Christine de faits que tous voudraient oublier : les parents, l'ange Séverine, Dieu lui-même.

A quoi sert de raconter le mal sinon à le faire revivre, encore et encore et le rendre éternel ?

L'interrogation de Christine Angot est d'une surprenante verticalité : "verticalité" parce qu'elle s'interroge sur la nature du mal et la volonté de Dieu ; "surprenante" parce que la fin du récit s'ouvre sur une hypothèse imprévue : et si le crime, pour être oublié, et pour que les dieux et les hommes puissent vivre en paix, devait être sans cesse renouvelé ? Ou pour mieux dire, et si le mal n'était le mal qu'aux yeux des vivants et ne pouvait être neutralisé que par sa répétition symbolique ?

Il y a bien une autre lecture possible du texte d'Angot, mais je ne la dirai pas car elle est vraiment trop désespérée. Et après tout, peut-être l'ai-je créée de toute pièce.

Mais connaissant "le sujet Angot", je ne crois pas.
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