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Critique de nounet


Demandant à mon fils de quoi parlait Antigone, lu pour l'école, quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que "c'est l'histoire d'une meuf qui se fait basher par son daron pendant 200 pages pour une motte de terre, n'importe quoi, sérieux...".
Tentant maladroitement de masquer ma propre inculture, j'invectivai l'impertinent, arguant que c'était un classique, une audacieuse réécriture d'un mythe grec (dont j'ignorais tout) et qu'il y avait une profondeur, une richesse qui lui avaient certainement échappés.
Il ne me restait qu'à découvrir ce texte moi-même...
Certes, le fiston s'était légèrement fourvoyé. Antigone ne dépasse pas les 123 pages, et d'Antigone, le Roi Créon n'est que le tonton, pas le daron.
Pour le reste, oui, Antigone, casse-couille de service, s'obstine à vouloir enterrer son frère, chose à laquelle Créon se refuse pour des raisons politiques et, méga-spoiler, elle le paiera de sa vie.
Une pincée de contexte permet cependant de nous éclairer. Sorti en 1944, à un moment où il faut en avoir pour oser vanter la résistance à l'autorité, l'Antigone d'Anouilh serait une allégorie de la nécessaire rébellion contre l'ordre injuste. (c'est pas de moi, c'est de Wikipedia).
Fort bien. L'intention est pure mais l'ennui traîné pendant ces 123 pages reste profond et, entre vous et moi, si on veut sensibiliser les jeunes au danger des extrémismes, faites plutôt lire La vague de Todd Strasser, par pitié.
Ce qui nous amène à cette interrogation finale : peut-on honnir les "classiques" sans passer pour un profond imbécile ?
Vous avez deux heures, pendant lesquelles je relirai l'analyse pointue d'Antigone par les Boloss des belles lettres ici: https://bolossdesbelleslettres.tumblr.com/post/58684528125/antigone-jean-anouilh
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