Étant donné l’éloignement, la vie du Sahara, etc., nous n’engageons pas ces hommes à la légère… Nous ne voulons pas qu’ils nous laissent tomber… Si bien que les dédits prévus sont considérables… Bien entendu nous avons subi tout ce que tu peux connaître sur « l’escroquerie au contrat » : maladie ou folie simulée, accident volontaire, etc., etc. Aucune importance réelle, ces escroqueries n’ont pas une grande portée, elles se confinent à l’échelon individuel… Ce qui nous empoisonne est infiniment plus grave : de l’autre côté de la frontière libyenne, des chantiers étrangers de recherches pétrolières nous volent nos types. Ils les « passent » en douce par la frontière et leur offrent des primes irrésistibles. Il faut faire cesser cette hémorragie !
Une année de Cagne à Toulouse et la réussite inespérée lui semblaient mériter autre chose que ces allées bien peignées. Car les jeunes filles pensent, de nos jours.
Il y a seulement vingt ou trente ans, elles demeuraient longtemps à l’état larvaire : approximatives, irréalistes, prétentieuses et parfaitement stupides. Maintenant, elles ont des cerveaux musclés, concrets. Elles savent déjà où elles vont, les jeunes filles. Alors que le garçon du même âge, Toto-fend-le-roc, émerge à peine des brumes de l’enfance… Voilà la vérité. Très tôt, la femme devient illogique, mais raisonnable.
On leur a dit qu’ils étaient importants ! Qu’ils étaient cyniques… Alors ils se regardent dans une glace et ils se cherchent…
Il est une loi métaphysique qui prétend à l’Intelligence de l’Ensemble. Quarante hommes groupés dans cette île déserte en plein Sahara pouvaient agir chacun individuellement mais, les soudant l’un à l’autre, s’insinuait en eux la commune Raison d’être. En mer, on appelle cet effet : « Le chant de l’équipage. »
Toujours la même chose : tout peut se résoudre par l’argent… J’ai été un con, si j’avais eu des notes à peu près possibles, mon père m’en aurait donné, du fric. Maintenant,c’est raté. Je ne peux même pas le voler, ce fric !