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Gallimard [corriger]

Gallimard est un groupe d`édition français, fondé en 1911 par Gaston Gallimard, et issu des Éditions de la NRF qui avaient été créées en 1908 par Gide et ses proches. Le groupe Gallimard est aujourd`hui considéré comme l`une des plus importantes maisons d`édition françaises, et compte de nombreux prix Goncourt, prix Nobel de littérature, et prix Pulitzer dans son catalogue d`auteurs.

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Turbulences

Eshkol Nevo est un écrivain israélien réputé dans son pays. Son œuvre est donc imprégnée d’une part de culture juive et de références religieuses qui échapperont donc en partie aux lecteurs non avertis et d’autre part du climat de tension régnant en ce pays.



Turbulences regroupe trois récits d’une centaine de pages chacun.

Ce qui fait lien entre ces trois histoires, ayant écouté une interview de l’auteur ce sont trois éléments, succomber, libido et un événement qui vient tout chambouler.



1ère histoire.



En vacances en Amérique du sud, Omri, 39 ans croise un jeune couple venant de se marier. Il la voit et tombe sous le charme, elle dénommée Mor, est elle sensible en retour à Omri ou au regard qu’il lui a porté ce qui n’est pas du tout pareil.

Je vous laisse découvrir la suite de ce récit qui vire thriller, et regrette de n’avoir pu mettre les pieds dans le plat, mais que peut un lecteur face à la toute puissance de l’auteur. Omri donc, prends garde et pense avec ta tête et non pas avec tes hormones.

Entre être sous le charme ou être sous emprise, je vous laisse réfléchir à ce qui vous ôte toute responsabilité.



2ème histoire.



Un mandarin, 68 ans, ah ces hommes plus âgés !, s’attache à une jeune interne qui bien sûr l’accusera de harcèlement. Mais c’est beaucoup plus compliqué que vous ne le pensez et idem, lecteur impuissant que n’ai pu dire à ce mandarin citronné de faire attention. Attention que diable.



3ème et dernière histoire.



Hali, la femme. Ils se promènent en se tenant la main. C’est un parc verger. Il s’éloigne pour une envie pressante et exit l’homme de ma vie avec qui cela n’allait pas si bien. Idem, thriller avec Hali et Ori sa fille en quête du disparu. A noter, Ofer, le mari écrivait des textes d’une demie page, attendant la centaine en vue de publication. Ces textes vont servir de recherche façon puzzle



Ce dernier récit est plus confus. En introduction une parabole avec un verger paradis et des postulants, 4, dont un seul élu. Cette dernière histoire s’inscrit dans cette parabole. Ajoutons, homme, femme, qui est qui qui est quoi, qui se prend l’un pour l’autre, où tout cela mène t il ?



Turbulences.



- Trois histoires dont chacune plus amplement développée n’aurait pu en faire qu’une bien livrée.

- Un mode thriller qui vous tient en haleine.

- Des hommes plutôt nigauds et des femmes plutôt ambiguës. Cas particulier ou vision trop négative de l’auteur d’autant que d’habitude ce sont les hommes qui ont le mauvais rôle.

- Une dernière histoire non accessible à tous.



Enfin, où veut en venir l’auteur ?



La phrase de la fin ainsi que j’aime à les citer.

De quelle façon cela lui avait permis ( à Ofer via l’écriture ), durant tout ce temps, de supporter le renoncement.

Commentaire, de quel renoncement s’agit il ? Pour l’écriture cela peut s’appliquer à l’auteur. Et comme prévu elle a le dernier chapitre, pardon le dernier mot.
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La pouponnière d'Himmler

L'auteure, le livre (288 pages, 2024) :

Caroline de Mulder est l'auteure belge de Manger Bambi (un polar féministe qu'on a pas lu ici) qui nous revient avec un titre percutant une fois de plus : La pouponnière d'Himmler.



Le contexte :

Le sujet est connu : c'est le Lebensborn (la fontaine de vie en VO), un programme de nurseries initié par Heinrich Himmler dès 1935 pour peupler le nouveau Reich de bons aryens.

Une trentaine de pouponnières furent ouvertes dans le cadre de ce programme (en Allemagne et en Norvège notamment) et près de 10.000 enfants y naquirent.

Le foyer Heim Hochland où se déroule l'essentiel de l'intrigue du livre, fut la première nurserie créée par Himmler à Steinhöring en Bavière, près de Munich, en 1936.

Le foyer français de Lamorlaye dans l'Oise a également existé.

Un système dont certains aspects font écho à la dystopie de Sophie Loubière : Obsolète, parue récemment.



On aime beaucoup :

• L'auteure a construit son récit sur trois ou quatre points de vue complémentaires, trois ou quatre destins qui se seraient croisés en 1944 au Heim Hochland de Bavière : une jeune française, une infirmière allemande, une mère inconsolable et un prisonnier des camps.

• Si le sujet n'est pas nouveau et si Caroline de Mulder a choisi de le romancer du point de vue des femmes, elle n'oublie pas pour autant de rappeler soigneusement les faits : son bouquin est très documenté et les faits terribles suffisent amplement à condamner la violence des hommes.

• C'est un roman empreint d'une profonde tristesse, la tristesse de ces femmes aux destins malmenés par la guerre et aux maternités préemptées par le pouvoir nazi. On ne peut même pas le lire d'une seule traite : on a besoin de pauses pour échapper à cette ambiance désespérée et à cette violence sourde. Une violence très institutionnelle ici.



L'intrigue :

Nous voici en 1944, en Bavière, dans un foyer, un "Heim", pour jeunes mères de bons aryens.

Himmler en personne est venu célébrer la maternité de ces mamans au sang pur et de leurs beaux bébés blonds.

Il y a là, Renée, une française, séduite trop jeune par un beau Waffen-SS dans sa campagne normande et qui, une fois enceinte, a dû fuir les revanchards qui l'ont tondue et la ligne de front qui avançait vers l'est.

Helga, la secrétaire allemande, l'assistante du docteur qui dirige cette pouponnière.

Marek, un prisonnier de Dachau qui travaille au domaine et qui est obsédé par la faim qui le tenaille depuis des mois.

Et l'inconsolable Frau Geertrui qui vient d'accoucher d'un petit Jürgen qui refuse de se nourrir.

Pour celles et ceux qui aiment les nourrissons.

Livre lu grâce aux éditions Gallimard.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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La guerre des mondes

Parallèlement à ma lecture de la Guerre des Mondes, qui fut assez rapide, j'ai lu le début d'une biographie de Wells, ainsi que la riche préface, et je compte écouter l'émission de France Culture sur Wells en tant que visionnaire. J'ai donc lu la première attaque de martiens (ou marsiens, dans les premières éditions, preuve que ce n'était même pas dans le langage) de l'histoire de la littérature. Bien que les histoires d'invasions par l'ennemi soient fréquentes, celle d'une "guerre" extrêmement inégale et d'un affrontement entre Martiens et humains terriens est réellement novatrice.



Sur le plan politique, est remise en question la grandeur humaine, et si tout n'est que désolation, . Est aussi remise en cause, brièvement mais de manière mémorable, la colonisation : Wells n'était pas communiste mais socialiste fabien (https://fr.wikipedia.org/wiki/Fabian_Society) et ironise au sujet de ce royaume si puissant et de cet immense empire, lui même réduit en miettes par les Martiens. Peut on le qualifier de livre décolonial ? Je dirais que oui.



On oppose parfois grossièrement Wells à Verne, le premier étant moins rigoureux scientifiquement, le second manquant de profondeur sociale. Je veux bien le croire, et c'est vrai qu'à ma lecture j'ai vu de la profondeur sociale et psychique : la désolation, le point de vue du vicaire (le narrateur anonyme, en n'ayant pas de compassion pour lui "il pleurniche" est peu humain, mais dans son état on ne peut le blâmer. Quand on sait que Wells était antireligieux et que sa seule croyance était l'imagination humaine, on comprend mieux que le vicaire nous agace autant), celui du soldat (qui imagine et spécule sur des élevages d'humains par les Martiens - à mon sens, il est aussi question de la manière dont nous traitons les animaux)... Scientifiquement parlant, ça m'a l'air bien aussi, la description de l'atmosphère terrestre, celle des martiens... Le fait que les martiens ne connaissent pas la roue alors que leurs mécanismes sont très sophistiqués m'évoque l'Amérique du Sud.



Par ailleurs, j'ai trouvé que Wells utilise parfois des procédés comme l' "ineffable" : le narrateur/témoin étant confronté à des situations inconnues, il peine parfois à décrire les Martiens car sa connaissance du monde n'est pas assez grande. Contrairement à une œuvre fantastique, cependant, on a des explications après coup.



Je sais que la fin a déçu, mais pour ma part je trouve que scientifiquement, surtout avec les connaissances de l'époque, elle est plausible, je pense même que c'est la meilleure conclusion à donner à cette spectaculaire attaque. Deus ex machina, non, c'est tout de même amené par l'explication sur l'immunité et par l'Herbe Rouge. Des bacilles (type de bactéries), donc, mais pas de virus, le mot virus étant apparu en labo... en 1898, soit l'année de publication, et les virus n'ont été observés qu'en 1930 du fait de leur petite taille.



Une œuvre que j'ai apprécié lire, qui possède par moment une couleur un peu apocalyptique même si c'est du court terme, au caractère précurseur indéniable, et (même si j'apprécie peu ces injonctions) qu'il faut avoir lue.

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