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Critique de beltane


L'histoire
Edouard Bresson est un clown. Au sens propre. Il fait rire les gens depuis de nombreuses années. Adulé par le public, il remplit des salles de spectacles, et même les stades. Ce qui est rare pour un humoriste. Pourtant, les vieux démons d'Édouard le hantent au quotidien depuis plusieurs décennies, et profondément mélancolique, il est bouleversé par le mal-être qu'il ressent perpétuellement.
« Quand on a que l'humour » est un roman poignant. L'histoire, fictive, d'un père et d'un fils qui se sont perdus. Amélie Antoine retranscrit les émotions d'une manière authentique, et il est difficile de décrire le roman. Pour autant, comme dans « Au Nom de Quoi », on ressent une sorte de pudeur dans l'expression des sentiments, dans ce que l'auteure insuffle d'elle-même à ses mots. C'est terriblement touchant, mais on ne verse pas dans le larmoyant ni dans le voyeurisme. Amélie Antoine nous déroule simplement le fil d'une rencontre manquée. D'une vie passée à s'occuper de l'autre sans s'occuper de soi. Une histoire de résilience profonde, liée à un mal-être qui ronge et façonne toute une personnalité.
Mon avis
Le roman est construit en deux parties. le narrateur nous montre d'abord Edouard Bresson, et permet au lecteur de mieux le connaitre, d'entrer dans son univers, dans son désespoir. La seconde partie arrive après un rebondissement qui pique le lecteur au vif. On suit maintenant le fils d'Édouard. Celui qui cache à tout le monde ou presque son lien de parenté avec le grand Bresson. Celui qui a toujours souffert de l'absence de son père. Mais cette fois, le narrateur nous emmène sur la route de la découverte d'un père par son fils. Dans des circonstances inhabituelles, et parfois un peu troubles.
C'est cette partie qui est la plus touchante. L'ambivalence des émotions et des sentiments est retranscrite avec tant de fidélité que les lecteurs les plus sensibles pourront sentir les larmes couler. le mécanisme est exactement le même qu'à la lecture d'« Au Nom de quoi », le facteur circonstanciel en moins. L'histoire, bien que fictive, semble si authentique qu'elle permet au lecteur de s'identifier et de s'immerger totalement dans la sensibilité du livre.
La plume d'Amélie Antoine est douce et fluide. Elle ressemble assez à celle de Jo Rouxinol pour ceux et celles qui la connaissent. Une écriture d'une douceur incroyable, comme celle d'une chanson qu'on chante à un enfant pour qu'il s'endorme, mais capable de retranscrire des émotions intenses. Humour, colère, tristesse, désespoir, et forcément amour. Pas l'amour des romances à l'eau de rose. Non, l'amour réel, que les parents et les enfants se portent, ou non, celui que des conjoints se portent entre eux. Des liens douloureux, déconstructibles, que les personnages essaient de réparer comme ils le peuvent, s'ils le peuvent.
Un roman très bien écrit, douloureux, mais efficace.

Lien : https://www.book.beltanesecr..
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