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Critique de gerardmuller


Sans Elle /Amélie Antoine
Après avoir lu le roman de Solène Bakowski « Avec Elle » qui ne m'avait pas follement enthousiasmé, j'ai donc cependant décidé de poursuivre la découverte de l'expérience de Solène et d'Amélie, deux amies écrivains, et de lire « Sans Elle » le roman d'Amélie Antoine dont tous les écrits antérieurs m'ont largement séduit. Et après un début extrêmement rythmé et annonciateur d'un bon moment de lecture où l'on retrouve Patricia la mère des jumelles Jessica et Coline, le roman s'enlise peu à peu dans les détails avec des longueurs et des longueurs…
Pour en revenir à l'histoire, on retrouve la famille Simoens avec Patricia la mère, Thierry le père et les deux jumelles âgées de six ans. Une famille heureuse. le soir du 14 juillet, Jessica disparaît dans la foule alors qu'avec sa mère elle assiste au feu d'artifice traditionnel. On a donc un point de départ identique à celui du roman de Solène Bakowski, sauf que dans l'autre cas, Jessica ne disparaît pas et que l'histoire suit un cheminement complètement différent que j'ai évoqué dans mon commentaire.
Alors que Patricia lors du feu d'artifice au bord du lac sait que ne retrouvant pas Jessica un événement irréversible vient de se produire, on s'attend à une palpitante enquête et une recherche de tous les instants tandis que la vie de la famille Simoens bascule dans le drame. En fait, il apparaît peu à peu que l'auteure s'est attachée surtout à montrer ce que devient la vie de ceux qui restent après une disparition telle que celle de Jessica et l'on ne peut s'empêcher, l'actualité faisant, de songer à la petite Maëlys et surtout à ses proches. Les vies de la soeur jumelle, de la mère et du père sont finement disséquées par l'auteure afin de nous faire saisir l'aspect dramatique avec la douleur de l'absence, le sentiment de culpabilité de la mère, et ce au détriment du côté technique et de l'enquête elle-même qui n'est à aucun moment au coeur du récit. Habitué que j'étais avec Amélie Antoine à vivre un véritable thriller avec enquêtes et contre-enquêtes qui se recoupent dans un suspens du diable, je m'attendais à tout autre chose vu l'entame trépidante du récit.
Par ailleurs à mon avis l'antipathie affichée des gendarmes est exagérée et caricaturée par l'auteur et l'évocation des souvenirs, qui certes sont des choses précieuses, est un peu longue. Ce ressenti de longueur est exacerbé par le fait du manque d'action et de rebondissements. La description des amourettes de Coline est totalement sans intérêt et les digressions sur tel ou tel sujet finissent par aboutir à une lecture en diagonale, pressé que l'on est de suivre le devenir de Jessica, le seul sujet qui dans un certain sens intéresse certains lecteurs.
Quoi qu'il en soit, le roman est globalement bien écrit avec un style très factuel comme il convient dans ce genre de récit. En résumé, un roman de qualité inégale qui m'a un peu déçu par rapport aux autres écrits d' Amélie Antoine que j'ai lus avec avidité. Comme je l'ai dit, les passages concernant l'enquête sont un peu réduits et les états d'âmes de Patricia et de Coline finissent par nous ennuyer par la longueur de leur évocation. Mais si l'on se met à la place de ceux qui restent ou de ceux qui connaissent un tel drame et qui souffrent, le rendu est satisfaisant.
Quant à la fin du roman, que bien sûr je ne vais pas énoncer, elle m'a un peu déçu et laissé un sentiment d'inachevé ou plutôt d'achevé dans la précipitation.
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