Solène Bakowski répond aux questions d'@unlivreaupif8334 pour la sortie de son nouveau roman
Ce qu’on cherche est souvent beaucoup plus près de nous que ce qu’on croit.
Marcel plaint ceux qui ne comprennent pas qu’on puisse vouer un tel amour à un animal. Les bêtes, c’est plus intelligent que les humains. Donnez de l’amour à un chien, il vous le rend au centuple. Y a que les animaux qui sont capables d’aimer sans arrière-pensée. Les gens, c’est une autre paire de manches, y a toujours un calcul qui vient tout salir.
C’est peut-être ça, grandir. Se rendre compte que personne ne nous attend et que ceux qu’on a abandonnés finissent par se remettre de notre absence.
Ma grand mère aussi dit que, si les choses existent, c'est parce qu'elles ont été inventées. Que rien n'existerait sans rêveurs, sans quelqu'un pour montrer la voie
Les gens n’aiment pas ce qui n’est pas comme eux. Ça leur fait peur. C’est pas toi, c’est eux le problème, faut pas que tu t’inquiètes.
Mathilde, cette chère enfant, est en danger, en danger de rater son enfance, elle doit apprendre à vivre sans sa mère. Il y a un temps pour la douleur, mais là c’est trop long, elle suinte par tous les pores de cette foutue baraque, ça devient intenable. Les vivants doivent survivre à l’absence.
- Je ne sais pas si c'est un cadeau ou une prison, la mémoire. Y a un paquet d'images que j'aimerais pouvoir effacer et d'autres que j'aimerais sortir de ma tête pour les mettre sous cloche et les revivre indéfiniment parce que j'ai peur qu'elles finissent par s'effacer... Enfin, comme tout le monde, je présume... (…) Comme vous, non ? (...)
- Moi, je crois que la mémoire est une menteuse, dit-elle d'un ton sans aspérité, l'air d'être ailleurs. Vous ne mettriez sous cloche que des fantasmes. Seuls les souvenirs qu'on veut effacer disent la vérité. Il n'y a que ceux-là qui s'incrustent. C'est ça, le problème.
Je n’ai pas écouté ce vieux monsieur qui, un matin d’octobre, m’entendant pester contre ma Louise qui refusait de marcher quand j’aurais eu besoin qu’elle coure, lui envoyant des « dépêche-toi » à n’en plus finir, me posa une main sur l’épaule en me disant :
- Mais, Madame, votre fille est fatiguée. Portez-la, embrassez-la. Elle vous suivra, vous verrez. Et ne vous en faites pas, on n’est jamais en retard.
Pourquoi le malheur s’imprime-t-il davantage que les instants de félicité ? Pourquoi ne garde-t-on que ce qui fait mal ?
Celui qui n’a jamais vu le soleil se lever à Paris a assurément raté quelque chose. Il y a, dans ces heures, du beau et du mystère. Il y a des espoirs, des histoires, des trésors et des diamants dans cette ville quand le soleil lui fait l’honneur de sa présence. Paris, tu es un être à part, doté de toutes les grâces. Tu n’appartiens à personne, mais tu tiens le monde entier dans ta main.