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Critique de Lire_en_mariniere


Construit comme un conte, commençant logiquement par : Il était une fois, Appanah s'inspire du poème de Verlaine pour nommer cet ouvrage. Une chose est sûre, l'autrice sait raconter des histoires.
Tout en finesse, elle a pour habitude de nous installer dans un cocon doux et mystérieux. Un jeune garçon au nom de Loup "un prénom qui donne de la force et une autorité naturelle". Une soeur absente. Un père inconnu. Une mère dont le passé à poussé à changer d'identité.

Parce que toujours dans les romans d'Appanah, la poésie et la douceur des tournures nous aident à faire face aux injustices de la vie, à la froideur du monde.
Nous entrons dans l'intimité d'une famille cabossée, où l'amour est pudique, où l'on laisse les enfants libres de peur de trop les modeler. Eliette en sait quelque chose. Enfant star, étoile de ses parents, empêchée de vivre son enfance pour gagner des prix, faibles récompenses à ses sourires forcés. Eliette aurait pu aller loin dans le rêve de ses parents. Pourtant, un jour va tout changer. Un jour où elle est forcée à grandir plus vite qu'elle ne le devrait. Eliette devient Phénix. Elle jette son passé et son prénom aux ordures mais pourtant rien ne semble réparé à l'intérieur.
Elle donne naissance à Paloma et Loup, espérant qu'ils sauront s'épanouir dans un monde qu'elle même n'apprécie pas.
Mais la vie est injuste. Elle sait qu'un moment, une seconde peut tout changer. Et son monde bascule lorsqu'elle apprend que Loup va dormir en prison ce soir.

Sans mauvais jeux de mot, c'est à pas de loup qu'Appanah nous fait comprendre et rejeter un système carcéral dysfonctionnel. Un système qui n'est pas fait pour les êtres trop jeunes, trop différents, trop sensibles. Un système qui peut casser plus en profondeur, qui peut tout changer pour ne jamais s'en relever.
Nous rencontrons chaque personne d'une famille qui aurait pu être belle mais qui s'est simplement perdue à défaut d'avoir accès à des outils ou des services adaptés. Qui a trop vécue dans le silence et le déni.

Un livre poignant, comme toujours avec Appanah...
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